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CONCEPT, CONCEVOIR CONCRET

CONCEPT, CONCEVOIR Le concept - ou notion - est l’idée générale abstraite : concept de nombre, de triangle, d’arbre, d’homme, de passion. Attention : c’est Vidée qui est abstraite, même si les objets auxquels elle se réfère sont concrets ; le concept de chien est aussi abstrait que celui d’égalité. Le concept de chien n’aboie pas. De même que le concept de cercle n’est pas circulaire. En tant qu’il est abstrait, un concept ne peut être que compris, c’est-à-dire saisi par l’entendement, l’intellect. Un concept n’est pas donné aux sens, ni meme à l’imagination. Lorsque j’imagine un triangle, ce n’est pas le concept (général) de triangle, que je forme ; c’est une image (particulière : c’est tel triangle, et pas un autre). L’entendement peut accéder de deux manières au concept : par sa compréhension, par son extension. Compréhension : définir un concept en compréhension, c’est énoncer les caractères qui constituent sa définition ; c’est proprement comprendre. Je comprends ce que c’est qu’un cercle quand je sais qu’il s’agit de la ligne courbe dont tous les points sont équidistants d’un même point. Extension : définir un concept en extension, c’est énumérer tous les objets appartenant à l’ensemble désigné par le concept. Je peux définir l’ensemble des mammifères en énumérant toutes les espèces (et même tous les individus) qui le composent. L’extension, c’est l’ensemble des objets que le concept subsume (étym. : rassemble sous lui). -► Abstraction, abstrait, entendement. CONCRET De même qu’“abstrait”, auquel il s’oppose directement, concret est susceptible de contresens et de confusions. Le concret n’est pas le matériel, par opposition au spirituel : un sentiment (amour, haine, amitié), qui est une affection de l’esprit, est quelque chose de concret. Le concret n’est pas le senti, par opposition à l’imaginé ; les images de l’imagination ne sont pas moins concrètes que les données de la perception, même si elles sont moins réelles. Le concret n’est pas le solide, le fiable : un rêve aussi est concret.
Est concret ce qui est donné et vécu dans une expérience singulière. Cette feuille de papier est concrète parce qu’elle se caractérise par un ensemble de qualités singulières, celles qui lui appartiennent présentement, dans la perception que j’en ai (le perçu est toujours concret, mais le concret ne se réduit pas au perçu). Il en va de même de l’image que forme mon imagination ; si j’imagine un arbre, il faut que ce soit tel arbre, et pas un autre : un résineux ou un feuillu, grand ou petit, de telle espèce ; je ne peux pas imaginer un arbre qui ne soit ni un chêne, ni un frêne, ni un châtaignier, ni... etc. Pour la même raison, un sentiment, une émotion, une passion sont concrets, pour autant que je les éprouve effectivement. Bien sûr, l’amour que définit le dictionnaire est une abstraction (mais la définition qu’il donne de la vache en est une aussi) ; l’amour que je sens pour une personne, en revanche, est chose parfaitement concrète. Le concret, c’est l’immédiat, au sens étymologique du mot : ce qui est donné sans intermédiaire, sans médiation. Pour accéder à l’abstrait, je dois toujours passer par la médiation de l’entendement, de la compréhension intellectuelle.

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