CERCLE - symbole
CERCLE
le développement continu de la création
Les premiers hommes ont symbolisé par un cercle le cycle des saisons formant l’année, qu’ils désignèrent par des émissions vocales donnant à la bouche une forme annulaire: on, oen, ain dont les Grecs firent ennos (année), les Latins annulus (l’anneau) et les Assyriens Anou (dieu du ciel) (121).
Le symbolisme du cercle exprima la triple notion de la vie en évolution perpétuelle, du temps et de la divinité.
• Si le centre est le point d’où part le mouvement et par extension la vie, le cercle est le développement du point central, dont il est 1’extension en tous sens (17), le retour constant du temps, des saisons, de la vie, de la mort, du jour, de la nuit...
• Il implique l’idée de mouvement et représente le cycle du temps, le mouvement perpétuel de tout ce qui se meut, la ronde des planètes autour du soleil (cercle du zodiaque) qui se projette dans les temples circulaires, l’arène, le cirque, la danse circulaire des derviches tourneurs, la circumambulation des pèlerins arabes autour de la Ka’ba, des bouddhistes autour des stûpas, du prêtre autour de l’autel avec l’encensoir, symbole de leur participation au grand rythme de l’univers.
• Symbole de la perfection pour l’Islam, de la divinité (disque solaire) et de la lumière en Egypte, expression de ce qui n’a ni commencement ni fin, le cercle symbolise l’éternité représentée par le serpent (emblème de vie) qui se mord la queue, dit Ouroboros, dont la devise est Un le tout (17), la substance universelle raréfiée jusqu 'à l'imperceptibilité pour constituer l'essence intime des choses, le fondement immatériel de toute matérialité...
• Symbole du Soleil en astrologie, image du pouvoir générateur du soleil (le kneph ou disque ailé des Egyptiens), on retrouve l’idée de cercle dans les promenades et marches circulaires, rites d’adoration et d’assistance au Soleil-Dieu, répondant à la nécessité de soutenir le Très-haut aux moments difficiles de son cycle annuel: solstices, équinoxes et éclipses (136-123).
• Le cercle, c’est aussi le zéro de notre numérotation, figurant les potentialités, l’embryon. Comportant un point central, le cercle est la représentation de «l’être manifesté», évoquant le concept d’ordre, de cosmos, d’harmonie (22), et s’apparente à la roue.
• Agent de protection, il a une valeur magique et symbolise la barrière infranchissable qui enferme, clôt et écarte les démons: en Chine, un cercle de chaux décrit autour du bûcher où l’on brûle les démons enfermés dans un bol représente une forteresse sans issue d’où il est impossible de s’échapper, ou, autour des tombeaux, un rempart contre les prêtas qui volent les offrandes envoyées aux défunts (6-109).
Les Chinoises portent en amulette un collier rigide en or, muni d’un large fermoir appelé fermoir de longue vie signifiant que l’esprit de longue vie et de bonheur est en sécurité, enfermé à clef et continuera de dispenser ses bienfaits au porteur. On offre ces cadenas du bonheur d’or ou d’argent aux nouveau-nés le 19e jour du 2e mois lunaire, anniversaire de la naissance du Bouddha (75-299).
• S’apparentent au cercle magique: les chaînes de défense tracées par les sorciers autour de certaines personnes ou plantes pour éloigner les influences nocives et leur procurer des vertus surnaturelles; les cercles d'évocation des esprits contenant des noms magiques servant à appeler les Génies; le cercle tracé sur le sol dans lequel s’installe le magicien, qu’il ne franchira qu’après certaines conjurations.
• Au Japon, le shimenawa (corde sacrée en paille de riz qui, dans la mythologie, empêche le soleil de disparaître définitivement) remplit une fonction identique: il encercle, pour les protéger, des objets (arbres, rochers sacrés), des édifices ou des sites sur lesquels on doit construire après leur purification, et sa mise en place exige une cérémonie rituelle impressionnante. On les suspend au-dessus de l’entrée des maisons privées ou des temples au Nouvel-An (77-184).
• Signalons encore l'anneau magique porté par l’opérateur (sorcier ou magicien) afin de protéger ses doigts des influences dangereuses, ancêtre des bagues, bracelets, diadèmes modernes, autrefois destinés à assurer en outre, la cohésion entre le corps et l’âme indispensable à la survie de l’homme (ils étaient ôtés à la mort pour permettre à l’âme de s’échapper).
• Le kyilkhor (cercle de méditation) des lamas tibétains, est à la fois un instrument magique qui circonscrit les influx spirituels et un mandala. Ce diagramme dessiné sur étoffe, papier, métal ou sur le sol à l’aide de poudres de couleur, porte au centre une divinité symbolisée par une torma ou petite pyramide de pâte (19-231).
• Dans les rêves, le cercle est un symbole du Soi et indique la fin du processus d’individuation, de l'évolution de la personnalité vers son unité (24).
• La correspondance spatiale du cercle est la sphère. Selon les hermétistes, Dieu fut conçu comme une sphère dont le centre se trouve non seulement au ciel, mais partout, sur la terre et dans le monde inférieur. Ce qui évoque la tripartition égyptienne : Ciel, Terre, Douat.
• La sphère symbolise également le dynamisme psychique.