Candide VOLTAIRE 1759
Candide, le plus brillant des contes de Voltaire, semble marquer un progrès du pessimisme chez l’auteur des Lettres philosophiques et de Zadig, qui, de plus en plus déçu par le spectacle du monde, attaque l’optimisme du philosophe allemand Leibniz.
Le héros est un jeune garçon qui, méritant son nom, croit que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, puisque le précepteur Pangloss le professe dans le château du baron de Thunder-ten-tronckh chez qui il est élevé. Voltaire s’amuse à le promener à travers le monde pour le détromper.
Chassé du plus beau des châteaux possibles pour avoir voulu embrasser Mlle Cunégonde, la fille du baron, Candide est enrôlé de force dans l’armée du roi des Bulgares, participe à la «boucherie héroïque» d’une bataille, s’enfuit en Hollande, y découvre Pangloss malade et réduit à la mendicité, qui lui apprend le massacre de la famille du baron, passe avec lui au Portugal, manque de périr dans une tempête, puis dans un tremblement de terre (celui qui détruisit Lisbonne en 1755), pour être enfin fessé par l’inquisition tandis que Pangloss doit être pendu. Mais il retrouve Cunégonde que la Fortune, après bien des tribulations, contraint à partager ses charmes entre un banquier juif et le Grand Inquisiteur. Candide tue ces dangereux rivaux, s’embarque pour l’Amérique et s’y voit à nouveau séparé de Cunégonde. Au Paraguay, il rencontre le frère de celle-ci parmi les jésuites, se bat avec lui et croit l’avoir tué : il doit fuir encore. Le hasard le conduit au pays d’Eldorado, utopique paradis égalitaire où l’or et les pierreries abondent et sont méprisés. Il l’admire, mais le quitte pour être riche en notre monde avec les cailloux qu’il emporte. Sorti d’Eldorado, il est de nouveau le témoin ou la victime des maux propres au monde réel : esclavage, vol, piraterie. Dépouillé de sa fortune, cherchant une consolation dans la compagnie d’un vieux savant nommé Martin, qui a connu tous les malheurs et avec qui il peut raisonner sur le bien, le mal et la Providence, il rentre en Europe dans l’espoir de retrouver Cunégonde à Venise. Après un cuisant séjour à Paris, c’est à Constantinople qu’il finit par la rejoindre et que le sort lui permet de s’établir, avec tous les héros de cette épopée picaresque, grâce aux derniers diamants qui lui restent d’Eldorado.
Pangloss, qui a survécu à sa pendaison, raisonne toujours en bon disciple de Leibniz, mais Candide, revenu de ses illusions, a trouvé le secret de la sagesse dans l’exemple d’un bon vieillard turc qui, sans se soucier du monde, vit heureux sur son petit domaine qu’il cultive avec ses enfants : «[...] il faut cultiver notre jardin», décide-t-il, et ses compagnons découvrent avec lui la valeur du travail. La devise qui termine le conte peut sembler égoïste ; en réalité elle engage à l’action dans le domaine du possible.
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