BOUC (symbole)
BOUC
la lascivité, la puissance ambivalente de la libido
Les Anciens considéraient le plus lascif de tous les animaux comme le symbole du pouvoir créateur qui a fécondé la matière et qui l’a organisée. Quelquefois, il servait à représenter l’attribut générateur, au même titre que le serpent et le taureau.
D’où l’idée de fertilité qui lui fut associée: le bouc des moissons incarnait l’esprit du blé dans les rites de la fertilité ou fête du bouc libyenne, en opposition à la fête de l'agneau de l’équinoxe de printemps.
• Pour les Egyptiens, il était l’incarnation de la divinité et la communication de son esprit créateur à l'homme, en l’occurrence le dieu Pan, également adoré des Grecs comme le principe de la fécondité et de l’ordre universel, invoqué dans les litanies orphiques comme premier principe d’amour, ou créateur incorporé dans la matière universelle et formant ainsi le monde.
Associé aux faunes et aux satyres (symboles des émanations du créateur), il figurait l'incarnation réciproque de l'homme et de Dieu incorporée dans la matière universelle; car la divinité, étant à la fois mâle et femelle, est à la fois active et passive dans l'acte de procréation.
• Dans l’Inde védique, il est identifié au dieu du feu, Agni, dont il est la monture et symbolise le feu sacrificiel «d’où naît la vie nouvelle et sainte», la vitalité.
• Dans la mythologie judéo-chrétienne, il était à la fois sacré (symbole de la virilité dans la nature) et maudit : le bouc émissaire chassé dans le désert, remettait en circulation dans la nature le courant néfaste dont s’était déchargé le peuple hébreu. Manœuvre magique courante : pour se protéger du maléfice d’un miroir brisé, on en jette les morceaux dans un cours d’eau...
• Au Mexique, dans certaines régions d’Afrique, d’Amérique, d’Inde et nordiques, l’animal était remplacé par des parias : prisonnier, esclave, prophète..., auparavant divinisés, sur lesquels on transférait, par des procédés de magie, tous les malheurs et péchés du peuple avant de les lapider, les pendre, les mettre en pièces ou les brûler sur un bûcher. Plus tard on choisit l’éventrement d’un animal à la fin d’un combat féroce (évocation des combats de taureaux).
Par ces meurtres expiatoires rituels accompagnés de toutes sortes d’humiliations: injures, crachats, coups de verge..., on s’assurait un sauveur en même temps qu’on se lavait des souillures.
• La tradition fait du bouc un symbole de la luxure, du désir sexuel exacerbé, de la lubricité et la personnification du diable.