Atlantide

L'Atlantide est une île que les Anciens situaient dans l'océan «Atlantique » à proximité des Colonnes d'Hercule (détroit de Gibraltar). Elle était d'une richesse fabuleuse : ses mines recélaient de l'or, du cuivre, du fer, et également de l'orichalque, métal dont l'éclat rivalisait avec celui du feu. Elle avait été donnée en partage à Poséidon. Celui-ci, s'étant épris d'une de ses sujettes, une orpheline nommée Clito, la rendit mère à cinq reprises de jumeaux. L'aîné fut appelé Atlas. Il fut investi de l'autorité suprême sur l'île et ses descendants se transmirent le trône de père en fils. Les « Atlantes » construisirent des cités magnifiques, dotées de toutes les conquêtes de l'urbanisme. Mais ils eurent l'ambition de soumettre à leur hégémonie le reste du monde. Ils furent vaincus par les Athéniens, puis par les Amazones de Myrina, la fille de Teucer.

Or l'île devait disparaître, en quelques heures, au milieu du IIe millénaire. A la suite de Platon, qui a consacré à l'Atlantide un de ses derniers dialogues, le Critias, savants, poètes et romanciers (notamment Pierre Benoît : L’Atlantide, 1919) se sont penchés sur l'énigme du continent fantôme. Les uns y ont vu une simple allégorie mythologique; les autres, s'efforçant de faire cadrer la fable avec une réalité géographique et historique, ont situé l'île mystérieuse dans les points du globe les plus divers, quand on ne suggère pas qu'elle aurait pu être une planète d'une autre galaxie ! Les géologues d'aujourd'hui, pour qui l'Atlantide n'est pas une fiction de la fable, lui assignent comme emplacement l'actuelle mer de Crète, au sud de l'archipel des Cyclades. Ils affirment que le continent a été englouti à la suite de la plus formidable éruption volcanique que la mémoire humaine ait enregistrée. Le volcan responsable ne serait autre que le mont Théra, qui constitue aujourd'hui l'île de Santorin. Ils ajoutent que si les historiens constatent le soudain effacement de la brillante civilisation minoenne, ce ne fut pas sous le poids d'une quelconque invasion barbare, mais bien à la suite d'un gigantesque raz-de-marée qui aurait accompagné le séisme et qui, en submergeant la Crète, aurait balayé toute vie à sa surface.