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ARBRE (symbole)

ARBRE

la verticalité
Pline affirme que les arbres furent les premiers temples. Les Anciens attribuaient un arbre sacré, voire des forêts entières, à leurs divinités: le chêne à Jupiter, le tilleul à Vénus, le laurier à Apollon, l’olivier à Minerve, la vigne à Bacchus, etc. Le chêne et le gui étaient vénérés par les Gaulois.
On venait dans la forêt faire des offrandes aux dieux.

Aujourd’hui encore, on rencontre des statues de saints placées dans des arbres devant lesquelles des ex-voto indiquent la persistance des traditions !
• Les mythes abondent en arbres géants, voies de communication entre le ciel et la terre (au même titre que l’échelle et l'arc-en-ciel) empruntées par certains personnages pour s’élever jusqu’aux dieux. Arbre solaire chinois monté et descendu par les souverains; le frêne Iggdrasil des Celtes, qui plonge ses racines dans le monde souterrain ; le frêne cosmique de l’Edda, Heimdallr (bouton céleste) ; la plante de vie que Gilgamesh va chercher au milieu de l’océan; le chêne sur lequel Zeus étendit les continents et les mers; le pommier auquel s’identifie Idhuma en Scandinavie...

• L’arbre de connaissance ou arbre de la science du jardin d’Eden est le symbole de l’immortalité perdue par l’homme parce qu’il a perdu le sens de l’éternité et de l’unité primordiale. Il représente le champ de conscience du moi agissant, instruit et adapté aux contingences. Comme l'arbre géant des mythologies... il est parcouru par des êtres humains qui montent et descendent l'échelle naturelle des branches ou quelque autre échelle faite à la mesure de l'homme : l’homme doit passer par l’initiation pour retrouver le paradis ou l’unité perdue.

• Cet arbre de vie universel portant 12 fruits, nombre du renouvellement cyclique (de la Jérusalem céleste de l’Apocalypse, des pommes d’or du jardin des Hespérides), symbolise un centre spirituel dont l’origine remonte au pommier de la création du Mérou hindou, arbre qui satisfait tous les désirs ou arbre des périodes, axe du monde, situé au centre d’un jardin paradisiaque entouré de quatre jardins portant chacun un pommier merveilleux, émanations de l’arbre cosmique primordial qui croît sur le mont Mérou. Cet arbre central, qui relie le ciel et la terre, sert de support aux influences spirituelles qui descendent par ce moyen vers les hommes.

• Dans la tradition hébraïque, l’arbre de vie s’identifie avec l’arbre séphirotique reliant le ciel à la terre, en passant par les trois mondes des émanations, des créations et des formations pour aboutir au monde des formes au-dessous duquel se situent le monde souterrain des enfers et l’arbre de la mort. Ainsi est représenté le cycle total de la vie à la mort.

• Réplique exacte de l’arbre séphirotique, l’arbre-du-bout-du-monde chinois, dont le tronc mesure 100 lieues de haut ; les branches portent dix soleils suspendus se prolongeant par dix enfers.
Il évoque l’arbre de Noël, descendant de l’arbre cosmique, qui s’illumine à minuit au milieu de l’hiver (certains attribuent son origine à la vieille coutume de placer des branches de sapin dans sa maison, assurant ainsi de voir la fin de l’année).

• Notons que le sapin rejoint l’interprétation du symbolisme des arbres à feuillage persistant figurant la vitalité, la prospérité, ce qui dure par opposition avec ce qui est condamné à mourir ou à changer (saisons, êtres vivants,...) ; ainsi les cyprès sont les arbres familiers des cimetières, parce qu’ils évoquent la vie de l’âme après la mort. Arbre épineux, il représente la nature vierge, le buisson ardent qui tient entre ses branches la totalité du cosmos : les bougies sont les répliques des constellations imprégnées de l’éther, les reflets des étoiles de l’arbre cosmique, les boules d’or et d’argent figurent le soleil et la lune, les boules de couleur les planètes et leurs influx.

• L’arbre renversé figurant l’Univers dans les Upanishad, est le symbole de la création, de Dieu, «Que ses rayons descendent sur nous!» dit le Rig-Veda. Thème décoratif très répandu en Orient, l’arbre de vie est représenté dans un grand nombre de peintures sur soie indiennes et islamiques et sur les tapis.

• Jusqu’au XVIIe siècle, l’arbre de mai feuillu et enrubanné jouait le rôle de messager planté le 1 er mai devant la porte des personnes qu’on voulait honorer ou sous les fenêtres des jeunes filles par les jeunes villageois ; le lilas était un hommage à leur beauté, le houx leur reprochait leur mauvais caractère et le sureau leur paresse.

• A l’époque révolutionnaire, le chêne, en mémoire de la tradition gauloise, et le peuplier, en raison de son nom «populus» furent choisis comme symboles du peuple, de la liberté conquise, d’espoir et de continuité... Considérés comme monuments publics, protégés par des lois, c’est à leurs pieds que les paysans brûlent les titres seigneuriaux, sous leur ombrage qu’on signe les actes importants et qu’on prononce le serment civique.

• L’arbre fut aussi le symbole de la fraternité, tel celui qui fut érigé sur la frontière française du canton de Genève en témoignage de la concorde existant entre les deux pays.

• Source de vie jaillissante, l’arbre dont le feuillage touffu se couvre de fruits, est l’image de la fertilité. Son tronc, dressé vers le ciel, évoquant la force, la puissance, est un symbole phallique. Ses racines qui plongent dans la terre où sont ensevelis les morts, représentent l’aspect physique et éphémère de la vie.

• Avec ses branches étendues, l’arbre est aussi le symbole de l’homme.

• Intermédiaire entre le ciel et la terre, l’arbre des rêves représente les possibilités d’évolution, d’élévation. Il nous invite à nous redresser, à chercher Taxe de notre vie, à planter nos racines dans la terre et à toucher le ciel de notre faîte. (Voir Ascension, Croix, Forêt).

• Les arcs formés par les bras levés dans certaines danses (farandole provençale) sont apparentés à l’arc et à l’arceau.

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