ÂNE (symbole)
ÂNE
la pauvreté, la patience, la résignation
L’âne joue un rôle bénéfique dans de nombreux textes religieux d’Asie, du Proche-Orient et d’Occident où il est associé à des personnages sacrés : l’âne blanc aux Immortels en Chine, l’ânesse à Jésus entrant à Jérusalem...
• En Egypte, il est l’incarnation de Seth, le dieu du mal, mais aussi de la puissance vitale.
• Dans la crèche, il illustre les conditions d’humilité et de dépouillement qui ont accompagné la naissance du Christ.
• Dans les contes de fées, il est réputé pour sa patience, son calme et sa sobriété.
• Les Bestiaires du Moyen Age l’associent au passage du temps et à la connaissance, car l’âne sauvage (onagre) au 25e jour de mars, brait douze fois la nuit et autant de fois le jour... car les ânes sauvages sont capables d'indiquer le chiffre des heures par leurs braiments. L’humble âne d’or d’Apulée est admis à l’initiation après avoir acquis la connaissance transmise par le parfum de la rose mystique offerte par un prêtre d’Isis.
• Nietzsche fait de l’âne le symbole de la sagesse lorsqu’il l’associe à des rois qui ont préféré le renoncement aux valeurs d’apparence.
• Mais, sous son aspect nocturne, il est associé à l’infidélité : autrefois, on promenait sur un âne les femmes coupables d’adultère.
• L’âne roux symbolise le diable, le mal et le feu malfaisant dans de nombreux textes sacrés des Hébreux. En Egypte, l'âne rouge est l’un des plus grands dangers rencontrés par les défunts dans leur dernier voyage. En Inde, il est monté par des divinités funestes: Nairrita, gardien de la région des morts, Kâlarâtri, aspect négatif de Dévi. L’asura (démon) Dhenuka est représenté par un âne.
• Dans le mythe grec de Midas, il symbolise l’irréflexion et la sottise de celui qui accorde trop d’importance aux jouissances matérielles, aux richesses de ce monde. Midas se voit affublé d’oreilles d’âne (emblèmes de sa stupidité) par Apollon, pour avoir préféré la lyre de Marsyas, à la flûte du grand dieu.
Honteux, Midas cache ses oreilles sous un bonnet phrygien (symbole de débauche, les Phrygiens étaient réputés pour leur luxure) jusqu’au jour où son coiffeur, le secret devenant trop pesant, creuse un trou dans la terre et y crie: «Le roi Midas a des oreilles d’âne ». A cet endroit s’élèvent des roseaux (la révélation) qui, en bruissant, répètent son secret.
L’âne représente ici la primauté de la vie instinctuelle, de la jouissance sexuelle aux dépens de la spiritualité. C’est ce conflit que révèle son apparition dans les rêves.