ANALOGIE (lexique)
L’analogie est une ressemblance. Le raisonnement par analogie est une démarche de l’esprit qui, constatant entre deux objets une ressemblance sous un certain rapport, conclut à leur similitude dans un domaine où l’on ne peut rien observer directement. Par ex. on constate que les organes d’un être vivant répondent à certaines fins, de même que les objets artificiellement façonnés par l’homme (un œil est fait pour voir, comme un couteau pour couper) ; on en conclut que les êtres vivants doivent avoir un auteur intelligent.
Analogie. Relation proche d’une ressemblance qui, cependant, relie non des éléments, mais des relations. L’analogie est une ressemblance de relations selon laquelle A est à B ce que C est à D. La proportion mathématique : A/B = C/D en est un cas particulier. De la proportion le soir est au jour ce que la vieillesse est à la vie, c’est-à-dire la fin, le terme, on peut tirer la métaphore le soir de la vie. Les métaphores prépositionnelles comme celle-là ou verbales, comme le vent chante dans les branches sont des métaphores proportionnelles. Mettant en jeu quatre termes, elles sont donc plus complexes que les métaphores fondées sur la ressemblance. Les allégories sont généralement fondées sur des analogies développées. Les analogies suscitent ainsi des développements qui leur permettent de jouer un grand rôle dans l’argumentation :
Le troupeau est-il fait pour le berger, ou le berger pour le troupeau ? Image naïve des peuples et du prince qui les gouverne, s’il est bon prince.
Le faste et le luxe dans un souverain, c’est le berger habillé d’or et de pierreries, la houlette d’or en ses mains ; son chien a un collier d’or, il est attaché avec une laisse d’or et de soie : que sert tant d’or à son troupeau ou contre les loups ?
(La Bruyère, Les Caractères)