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Altdorfer, Albrecht (vers 1480 - Ratisbonne 1538)



Peintre, graveur et architecte allemand. Fils de mineur, il obtient droit de cité à Ratisbonne en 1505. Il y passera toute sa vie, en recouvrant aussi des charges publiques. Ses peintures de paysage, de petit format, dénotent l'influence de la région des Alpes danubiennes (Vue du Danube près de Ratisbonne, Munich, Alte Pinakothek; Paysage avec pont, Londres, National Gallery). Ses oeuvres monumentales le rapprochent surout de Dürer (Crucifixion, Kassel, Gemäldegalerie) et à l'agencement de l'espace caractérisant la peinture de Pacher (Histoire de Suzanne, Munich, Alte Pinakothek). Le polyptyque de Sankt Florian (démembré entre Nuremberg, Germanisches Nationalmuseum, Florence, Offices, et autres) et la Bataille d'Alexandre à Issos (Munich, Alte Pinakothek), exécuté en 1529 pour Guillaume de Bavière, sont tenus pour des chefs-d'oeuvre de la peinture allemande de la Renaissance.

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L'art d'Albrecht Dürer représente un des sommets de la Renaissance. Ce maître sut harmoniser le naturalisme et la charge expressive de la peinture flamande et allemande avec la monumentalité et le classicisme de la tradition italienne. Dessinateur extraordinaire, le peintre eut la possibilité dans sa patrie d'apprendre la technique de la gravure qui le rendra célèbre dans toute l'Europe. Dürer accorde une attention très minutieuse à la réalité dès ses premières aquarelles avec des paysages, ainsi que dans ses portraits s'inspirant de la peinture de Van Eyck. Ses séjours à Venise modifieront son orientation ; il se tourne alors vers une représentation plus rationnelle de l'espace et vers des compositions plus solennelles. Or, ces caractéristiques diffuseront ensuite dans toute l'Europe du Nord les principes de la Renaissance italienne.

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L'art d'Albrecht Dürer représente un des sommets de la Renaissance. Ce maître sut harmoniser le naturalisme et la charge expressive de la peinture flamande et allemande avec la monumentalité et le classicisme de la tradition italienne. Dessinateur extraordinaire, le peintre eut la possibilité dans sa patrie d'apprendre la technique de la gravure qui le rendra célèbre dans toute l'Europe. Dürer accorde une attention très minutieuse à la réalité dès ses premières aquarelles avec des paysages, ainsi que dans ses portraits s'inspirant de la peinture de Van Eyck. Ses séjours à Venise modifieront son orientation ; il se tourne alors vers une représentation plus rationnelle de l'espace et vers des compositions plus solennelles. Or, ces caractéristiques diffuseront ensuite dans toute l'Europe du Nord les principes de la Renaissance italienne.

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Ce tableau illustre la bataille entre le roi macédonien Alexandre le Grand et le roi perse Darius, qui s'est déroulée à Issos au IVe siècle avant Jésus-Christ. Cette bataille, racontée par les historiens anciens, fut remportée par l'armée macédonienne et provoqua des milliers de victimes.

Une des sources d'inspiration du sujet fut sans aucun doute les Chroniques bavaroises rédigées au début du XVIe siècle par Avensberg, homme de lettres de la cour de Guillaume de Bavière.

Le sujet du tableau est illustré par l'inscription latine figurant sur la plaque représentée dans la partie supérieure.

Par rapport aux représentations de scènes de bataille de la même époque ou d'époques précédentes, Altdorfer accorde une place de choix au paysage environnant, tandis que les corps des cavaliers formant l'armée sont à peine visibles.

Ceux-ci portent des armures et des vêtements d'époque Renaissance, s'inspirant de l'habillement des soldats allemands du début du XVIe siècle.

Le paysage, qui rappelle la côte méditerranéenne sur laquelle se déroula la bataille, est fait de rivières, de mers, de terres et d'îles, destinées sans doute à évoquer l'immensité des conquêtes d'Alexandre le Grand.

La scène se déroule au couchant, au moment où le soleil est déjà bas sur l'horizon, tandis que la lune monte. Les deux astres s'affrontent, de même qu'Alexandre et Darius, représentés au centre de la mêlée. 

Le char de Darius bat en retraite, tandis qu'Alexandre se précipite vers son ennemi sur son cheval légendaire, Bucéphale.

Au premier plan, en bas, entre les pattes des chevaux, on aperçoit les corps des hommes à terre.

[401]
Le paysage, véritable protagoniste de la représentation, occupe plus de la moitié du tableau.

La ligne d'horizon est située en hauteur, de sorte que la scène de bataille est représentée en vertu d'une vision à vol d'oiseau.

On ne distingue les deux armées qu'à partir de leurs enseignes et de la direction opposée des lances.

Le champ de bataille est délimité dans sa partie inférieure par une étendue herbeuse d'où affleurent quelques rochers.

La lumière provenant de droite n'éclaire que quelques façades des édifices retranchés figurant au deuxième plan, sur la montagne, et représentés en axonométrie.

Le mouvement de la bataille est amplifié par le ciel de bourrasque.
Dans la partie supérieure, la plaque accrochée de guingois a l'air elle aussi agitée par le vent, de même que les étendards flottants.

[301]
Ce tableau illustre bien l'intérêt pour la nature et le paysage manifesté par les artistes allemands entre le XVe et le XVIe siècle. Cette même attention transparaît également dans les gravures d'Albrecht Dürer ou dans les tableaux de Mathias Grunewald, marqués cependant aussi par une exaspération des caractères expressifs.

La conception différente et innovatrice de la composition qui caractérise le tableau d'Altdorfer apparaît clairement si on le compare à des représentations de batailles peintes au XVe siècle en Italie, comme celles de Paolo Uccello. Dans les tableaux de l'artiste italien, presque tout l'espace est occupé par les figures des cavaliers, de très grandes dimensions, tandis que le paysage joue un rôle tout à fait secondaire.

Le sujet de la bataille d'Issos avait déjà été célébré par les arts figuratifs au cours de l'Antiquité, comme le démontre la mosaïque pompéienne d'époque romaine, copie d'un original grec, actuellement conservée à Naples.


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