ACTE (lexique) / ACTE DE LANGAGE
Toute conduite qui traduit l’accomplissement d’une volonté consciente. J’agis en donnant une caresse ou un coup, pas en éternuant ou en rougissant. Au sens d’Aristote, l’acte s’oppose à la puissance. Est en acte, ou actuel, ce qui est totalement accompli, réalisé, par opposition avec ce qui est en puissance, ou potentiel, qui n’existe encore que virtuellement, comme possibilité.
Acte. «Portion de l’action totale d’un drame, [qui] en renferme un ou plusieurs incidents », selon la définition de Diderot. Les exigences de la représentation, impliquant que ne soient retenus de l’action dramatique que les moments marquants, sont à l’origine de la division en actes. Tandis que les temps forts sont représentés au cours de l’acte, les temps faibles sont élidés pendant l’entracte, dont la durée fictionnelle peut être, selon les époques, de quelques heures, comme dans le théâtre classique, ou de plusieurs années, comme dans le drame romantique. Depuis le classicisme, l’acte constitue une unité temporelle dans le théâtre français où il ne peut y avoir ellipse qu’aux entractes. Ce n’est le cas ni antérieurement dans le théâtre baroque (préclassique, élisabéthain, espagnol) où des temps morts peuvent être situés au sein de l’acte dont la durée est alors indéterminée, ni dans le théâtre français du XXe siècle. Dans certaines dramaturgies, le découpage de l’action se fait non en actes, mais en épisodes, journées ou tableaux. L’acte, la journée, le tableau peuvent être ou non divisés en scènes. L'épisode, dans la pièce grecque, est la partie de l’action située entre deux chants du chœur. L’action des Mystères médiévaux est divisée en Journées, découpage dicté, là encore, par les conditions de la représentation. Le drame, se déroulant sur des millénaires, nécessitait plusieurs jours de spectacle. Ex : La Passion d’Arnoul Gréban comporte quatre Journées. Les dramaturges baroques, en Espagne surtout, conservent ce type de découpage. Par ce terme, qui n’a plus même acception, la durée des représentations s’étant réduite, ils soulignent l’ampleur du temps fictionnel. Calderon divise sa comedia La Vie est un songe en trois Journées. Le découpage en tableaux, lié à une vision picturale de la scène, naît avec le drame bourgeois. « Le spectateur est au théâtre comme devant une toile où des tableaux divers se succéderaient par enchantement» (Diderot, Discours sur la poésie dramatique, 1758). A chaque tableau correspond, le plus souvent, un décor particulier. Certains dramaturges veulent meubler le temps mort de l’entracte : c’est le rôle dévolu au chœur, dans la tragédie latine ou humaniste, où l’intervention du chœur est une pause lyrique qui sépare deux moments de l’action. Racine reprend le procédé dans ses tragédies sacrées Esther et Athalie. « J’ai essayé, dit-il, d’imiter des Anciens cette continuité d’action qui fait que leur théâtre ne demeure jamais vide, les intervalles des actes n’étant marqués que par des hymnes et par des moralités du chœur qui ont un rapport à ce qui se passe. » D’autres dramaturges recourent aux intermèdes qui peuvent être chantés et dansés, comme dans la comédie-ballet, par
exemple.
Acte de langage. Acte réalisé par les paroles, comme donner un ordre par un impératif, se plaindre par une exclamative, appeler par une apostrophe, etc.
Ces actes sont très nombreux et déterminent souvent en littérature la tonalité du texte ou d’un fragment du texte.
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