L'euthanasie
Publié le 03/03/2023
Extrait du document
«
On s'interroge sur le droit au malade de décider quand sa vie n'est plus
acceptable car la douleur est trop intense.
Le mot « euthanasie » vient du grec ancien « εὐθανασία / euthanasía » :
du préfixe εὖ / eû qui signifie « bonne » et θάνατος / thánatos signifie «
mort ».
L’euthanasie désigne donc le fait d’avoir une mort douce, que
cette mort soit naturelle ou provoquée.
On peut le traduire par « mort
dans de bonnes conditions ».
L'euthanasie est une pratique qui consiste
à provoquer la mort d'un patient pour des raisons médicales, notamment
l'incurabilité d'une pathologie associée à une souffrance ou des douleurs
insupportables à la demande du patient et pratiqué par un tiers.
L’euthanasie n’est pas à confondre avec le suicide assisté qui est l’acte
de fournir les moyens ; les substances nécessaires à un malade victime
d’une pathologie incurable pour qu’il mette fin à ses jours par lui-même.
Cependant certains, tel Hippocrate, avaient une conception autre des
choses et, dans le Serment d'Hippocrate, il est interdit aux médecins
toutes les formes d'aide au suicide :
« je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice.
Je ne remettrai à
personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une
pareille suggestion »
En France, ce serment a été réactualisé en 1996 par le professeur
Bernard Hoerni pour tenir compte des évolutions de la technique,
notamment en ce qui concerne le concept d'acharnement thérapeutique :
« Je ferai tout pour soulager les souffrances.
Je ne prolongerai pas
abusivement les agonies.
Je ne provoquerai jamais la mort
délibérément.
»
Le mot a été inventé par le philosophe anglais Francis Bacon (15611626), et apparaît dans un texte de 1605 :
1
« L'office du médecin n'est pas seulement de rétablir la santé, mais aussi
d'adoucir les douleurs et souffrances attachées aux maladies ; et cela
non pas seulement en tant que cet adoucissement de la douleur,
considérée comme un symptôme périlleux, contribue et conduit à la
convalescence, mais encore afin de procurer au malade, lorsqu'il n'y a
plus d'espérance, une mort douce et paisible ; car ce n'est pas la
moindre
partie
du
bonheur
que
cette
euthanasie
[...].
Le point culminant de ces pratiques d'euthanasie est leur première
réalisation à grande échelle par le Troisième Reich : le programme
Aktion T4.
Ce programme aboutit à l'assassinat systématique de plus de
100 000 « aliénés » et handicapés.
Il existe deux formes d’euthanasie.
L’euthanasie active et passive.
L'euthanasie active désigne l'acte d'un tiers par lequel une
substance létale est administrée à un patient atteint d'une maladie
incurable dans l'intention de provoquer sa mort immédiate.
L'euthanasie passive consiste à refuser des soins médicaux, à ne
pas donner de nourriture ou de liquides artificiels, ce qui peut
plonger le patient dans le coma et entraîner sa mort au bout de
quelques jours.
Cette dernière est employée afin d’empêcher l’acharnement
thérapeutique qui désigne l'utilisation de traitements thérapeutiques trop
lourds et disproportionnés pour un patient dont le cas est en général
considéré sans espoir par les médecins.
L’euthanasie est légale lorsque
la technique utilisée consiste à soulager les douleurs physiques et
émotionnelles du patient par l’arrêt des médicaments ou appareils qui le
maintiennent en vie.
Cet acte peut être considéré comme non-assistance
à personne en danger, même s’il est dépénalisé.
2
Par ailleurs, l'euthanasie est également classée par types de
consentement.
On distingue donc :
- l'euthanasie volontaire : lorsque l'individu a la capacité mentale et
physique de demander de l'aide pour mourir et qu'il le demande.
- l'euthanasie non volontaire, dite "acceptation 1" : lorsqu'un individu n'a
plus la capacité mentale et physique de demander de l'aide pour mourir
mais a précédemment exprimé une telle volonté.
- l'euthanasie non volontaire, dite "acceptation 2" : lorsqu'un individu n'a
plus la capacité mentale et physique de demander de l'aide pour mourir
ou de s'y opposer et qu'on ignore quelle aurait été sa volonté.
La loi française condamne et interdit l'euthanasie sur son territoire.
De la
même manière, le suicide assisté, forme nuancée de l'euthanasie, est lui
aussi proscrit.
La loi Leonetti de 2005 autorise cependant un patient,
lorsqu’il juge que le traitement qui lui est administré relève d’une
“obstination déraisonnable », a arrêté ces traitements.
La législation offre
cette faculté aux équipes médicales pour les patients ne pouvant plus
exprimer leur volonté.
La loi Claeys-Leonetti, votée en 2016, donne la
possibilité de formuler des “directives anticipées” ou de demander une
sédation profonde jusqu’au décès.
Dans un avis publié le 13 septembre
2022, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ouvre la voie à
une légalisation du suicide assisté, à condition de développer les soins
palliatifs et l’accès à la sédation profonde.
Le comité évoque la
possibilité d’un accès légal à l’euthanasie destiné seulement aux
personnes qui ne sont physiquement plus aptes au suicide assisté,....
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