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Publié le 26/03/2023
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L'ouverture à l'international
LES DOUZE COLLINES SACREES DE L’IMERINA
« Fleurs en hommage » (JPRA)
LES DOUZE COLLINES SACREES DE L’IMERINA
Qui n’a pas été « bercé » dans la légende des « douze collines sacrées de l’Imerina » ?
Mais, qu’en est-il véritablement de ces collines ?
Avant que l’Imerina n’emprunte au milieu du XVIIIème siècle la voie vers un royaume unitaire et
que plus tard Madagascar ne soit une réalité étatique dument reconnue par les puissances
dominantes du moment au début du XIXème siècle, la légende avait forgé dans les esprits des
références devenues historiques à force de croyance réitérée (cf.
sur ce même blog la série de
treize articles intitulée « Réformateurs et modernisateurs de Madagascar », septembre-octobre
2013 ).
Il en est ainsi des fameuses « douze collines sacrées de l’Imerina » ».
La légende forme le mythe, et le mythe forge et consolide la croyance d’une communauté et
d’une nation.
Par comparaison, il en est aussi ainsi de Rome dont la légende établit que la ville
créée par Romulus est bâtie sur « sept collines sacrées », là aussi en réalité bien plus
nombreuses…
LEGENDE ET HISTOIRE
Elles sont réputées receler distributivement la matrice du puissant royaume de l’Imerina, bien
que la réalité historique soit plus nuancée, ainsi que nous l’évoquions au sujet des collines
sacrées de Ambohibe-Manankasina-Ambohipotsy (cf.
les deux articles « Les sites sacrés de
Ambohibe-Manankasina-Ambohipotsy » sur ce même blog, datés respectivement du 28/12/2013 et
du 30/12/2013).
D’ailleurs, il serait plus exact de considérer que ces douze collines étaient représentatives de
petits royaumes ou principautés, certes influents, qui se dressaient alors face à Analamanga
devenue Antananarivo.
De fait, ces « douze collines » entourent comme une ceinture de soie Analamanga-Antananarivo,
tant elles forment, comme autant de vagues circulaires, une chaîne continue d’où se rappelle à la
mémoire des temps la gloire passée de ces petits royaumes et principautés aux destins plus ou
moins pérennes.
Douze est d’ailleurs un chiffrage bien arbitraire, qui correspondrait bien plus à une croyance
innée dans les civilisations orientales, qu’on retrouve chez les Malagasy, qui considèrent en
cosmologie le chiffre douze comme la représentation de l’accomplissement et de la plénitude, et
d’ailleurs le regretté professeur Pierre Vérin, archéologue et historien émérite, en avait dénombré,
quant à lui, bien plus…
Et selon nous, il y en aurait au moins quatorze ou quinze, ce sans même compter celles, par
exemple, d’Ambohibe-Manankasina-Ambohipotsy, ou celles des lieux de naissance et de
souveraineté des autres princes et princesses issus des Andrianteloray qui, en ligne directe par
le sang, étaient de façon avérée et établie à l’origine des rois et reines de l’Imerina et de
Madagascar, ce qui ferait de ces « collines sacrées des souverains » malagasy au nombre d’au
moins une bonne vingtaine… !
Mais, on retiendra que les anciens autant que la croyance communément et largement partagée
considèrent ces collines comme étant sacrées, moins par leur passée historique, certes bien
établi, que comme étant celles d’où seraient originaires les « douze femmes » du grand roi
Andrianampoinimerina…ou encore, plus prosaïquement si l’on peut dire, mais de façon moins
crédible et quelque peu complaisante, d’où seraient originaires, selon une légende qui s’avère
incertaine, les « douze souverains » ayant fait l’Imerina.
D’où le fait que malgré ces réserves, elles constituent, néanmoins, des lieux où se perpétuent
certaines formes du culte des ancêtres qu’entretiennent de plus en plus maints astrologues plus
ou moins inspirés en ces temps de crise existentielle à Madagascar.
Une telle relativité historique est à relever mais n’enlève cependant rien à l’authenticité même de
ces « collines sacrées », demeurées des lieux mémoriels mais cependant d’inégale importance,
comme on le verra maintenant.
LA DIVERSITE DES LIEUX
En allant dans le sens d’une aiguille d’une montre, voici donc chacune de ces quatorze « collines
sacrées » principales, sans compter ni énumérer ici les autres d’entre elles, en partant du centre
qu’est Antananarivo, l’ancienne Analamanga conquise par le roi Andrianjaka au XVIIème siècle
(cf.
sur ce même blog la série d’articles consacrée au « Rova d’Antananarivo », datés
respectivement 6/11/2013, 8/11/2013, 13/11/2013, 15/11/2013 et 17/11/2013).
« Fleurs en hommage 2 » (JPRA)
Au Nord-Ouest :
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Ambohidratrimo : ancienne capitale du petit royaume du Marovatana, il fut le fief du roi
Rabehety et plus tard d’un des quatre fils du roi Andriamasinavalona.
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Imerimandroso : son nom prédestiné de « L’Imerina qui progresse » que lui donna son
fondateur, le roi Andrianampoinimerina lui-même, en dit long sur la vocation de ce bourg à
l’avant-garde du « Grand-Ouest », du temps où le grand roi ambitionnait de conquérir cette riche
et vaste région.
Au Nord :
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Ambohimanga : la « colline bleue », bleue d’azur mais aussi et surtout bleue de sainteté, est à la
fois le Trianon et le Saint-Denis de la royauté Merina mais aussi Malagasy.
Nous avons consacré
une série d’articles sur ce site royal par excellence (cf.
sur ce même blog l’article intitulé
« Ambohimanga, le berceau de la royauté de Madagascar » daté du 24/5/2016, 3/6/2016 et du
15/10/2016).
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Namehana : actuel gros bourg accolé à Sabotsy, devenu Sabotsy-Namehana, où se trouve le
tombeau du prince Andriambolanambo, l’ensemble du site comprend également la colline
d’Antsofinondry (nous y avons là l’une de nos propriétés où une enfance heureuse nous avait
bercés…).
Au Nord-Est :
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Ambohidrabiby : fut la capitale royale du grand roi Ralambo, un véritable moderniste de son
temps, et qui structura tant la cour royale que la grande famille des nobles.
Il y est enseveli.
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Ilafy : au-delà des sites princiers d’Ambohibe-Manankasina-Ambohipotsy voisins, Ilafy n’eut de
façon notoire aucun passé royal ni princier jusqu’à ce que le roi Radama II en fit un lieu de
villégiature et qu’il y fut enterré en 1863 après son assassinat.
Par contre, ce site fut le fief du
puissant clan roturier des Tsimiamboholahy.
A l’Est :
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Ambohimanambola : est un lieu saint où était conservé l’idole « Kelimalaza », protecteur
suprême du souverain régnant, inventé par le roi Ralambo.
Du temps de la royauté, aucun
étranger n’était autorisé à pénétrer dans ce bourg.
Au Sud-Est :
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Alasora : lieu de sépulture de la reine Rafohy, fut la capitale du roi Andriamanelo, fils de la reine
Rangita et père du roi Ralambo, fondateur du royaume Merina et sa capitale, est ainsi considérée
comme étant l’un de deux berceaux du même royaume,....
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