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Auguste et les citoyens romains

Publié le 05/12/2024

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« AUGUSTE ET LES CITOYENS ROMAINS : INTRO : L'Empire romain naît à la fin de la République romaine avec le régime institué par Octave Auguste, le principat.

Dans ce régime, l'empereur détient tous les pouvoirs. La citoyenneté romaine offre des avantages et est une dignité mais elle ne donne pas de droit politique.

De plus, elle est très inégalitaire : seuls les membres de l'ordre équestre ou sénatorial peuvent devenir magistrat. Mais la citoyenneté romaine est ouverte.

En 212, l'édit de Caracalla l'octroie à tous les hommes libres de l'empire. Citoyenneté : domination des riches La définition de ce qu'était qu'être romain évoluait ; en fait, l'idée de ce qu'était "latin" devint, comme l'a exprimé un historien, moins ethnique et plus politique.

À Rome, de nombreuses questions anciennes se posaient, comme celle de savoir comment les institutions existantes allaient traiter ces nouveaux citoyens.

Ces nouveaux citoyens devaient apprendre ce que c'était que d'être appelé Romain. Selon l'historien Tom Holland, le fait d'être citoyen romain signifiait qu'une personne se rendait compte qu'elle était vraiment libre.

Toutefois, cette nouvelle citoyenneté était soumise à certaines conditions.

Le citoyen romain, qu'il ait été à l'intérieur ou à l'extérieur de la ville, devait mettre de côté le sens de l'individu et se concentrer sur le bien de la communauté. En réalité, l'acquisition du droit de vote par ceux qui se trouvaient en dehors de la ville n'avait que peu de sens pour tous les citoyens, à l'exception des riches.

L'appartenance aux assemblées romaines ne se faisait pas par élection - il s'agissait d'une démocratie directe.

Le vote se faisait par tribus, et tous les citoyens étaient assignés à une tribu particulière (souvent sur la base de la richesse) où chaque tribu votait comme une seule.

Toutefois, pour voter, il fallait se présenter en personne, ce que seuls les riches pouvaient se permettre.

Mais la citoyenneté n'était pas éternelle.

Si nécessaire, la citoyenneté d'un individu pouvait être révoquée ; cette dernière condition était surtout réservée aux criminels. Tous les cinq ans, un citoyen devait se faire enregistrer à la Villa Publica pour le recensement, en déclarant le nom de sa femme, le nombre de ses enfants et tous ses biens et possessions (même les vêtements et les bijoux de sa femme étaient déclarés).

Chaque citoyen romain estimait que le gouvernement avait le droit de connaître ces informations.

Toutes ces données étaient examinées et évaluées par les magistrats de la ville (censeurs) qui pouvaient "promouvoir ou rétrograder chaque citoyen selon sa valeur".

Tom Holland a écrit sur la valeur du recensement : "Les classes, les centuries et les tribus, tout ce qui permettait à un citoyen d'être placé par ses semblables, étaient tous définis par le recensement". La notion de citoyenneté romaine est mieux représentée par le logo - que l'on retrouve sur les documents, les monuments et même les étendards de la légion romaine - SPQR ou Senatus Populus Que Romanus, le Sénat et le Peuple romain.

L'historien Tom Holland, dans son livre Rubicon, a écrit que le droit de vote était un signe de réussite.

Pour être citoyen romain, un individu devait être éduqué à "tempérer" ses "instincts compétitifs" pour le bien du peuple. Pour le Romain typique, le concept de "civitas" signifiait qu'il devait non seulement partager les joies de l'autonomie gouvernementale, mais aussi souffrir de ses peines et de ses peurs. Même les citoyens romains les plus pauvres, les proletarii, étaient représentés (quoique de manière peu efficace) dans la comitia centuriata. Introduction - Un citoyen romain, à l'époque de la République, est un individu qui bénéficie de droits politiques, civiques et juridiques spécifiques, lui conférant une place privilégiée au sein de la société romaine.

Il a le droit de voter, de participer aux assemblées, d'exercer des magistratures, et est protégé par des lois spécifiques telles que la Lex Valeria qui garantit le droit d'appel en cas de condamnation capitale.

En contrepartie, il est soumis à certaines obligations, comme le service militaire et le paiement de l'impôt. -Pourtant, la fin de la République romaine, marquée par des décennies de guerres civiles et d'instabilité politique, fragilise cette relation entre l'État et ses citoyens.

Dans ce contexte troublé, Octave, futur Auguste, émerge comme un acteur central.

Après sa victoire à Actium en 31 av.

J.-C., il met fin aux conflits qui déchirent Rome et fonde, en 27 av.

J.-C., un nouveau régime politique : le Principat.

Sous l'apparence d'une restauration des institutions républicaines, Auguste instaure un pouvoir personnel tout en s'assurant du soutien des citoyens.

Ce tournant marque le début de la Pax Romana, une période de paix et de stabilité sans précédent. -Cependant, cette réorganisation de l'État pose une question essentielle : comment Auguste at-il modifié la relation entre l’État et les citoyens romains tout en consolidant son pouvoir impérial ? -Pour répondre à cette problématique, nous analyserons successivement comment Auguste a préservé les apparences républicaines, en quoi sa politique repose sur une redéfinition des rapports avec les citoyens, et enfin comment il a mobilisé ces citoyens pour légitimer son pouvoir. I. La restauration des institutions républicaines : une continuité apparente avec un pouvoir centralisé Sous le règne d’Auguste, la stabilité politique de Rome repose sur un délicat équilibre entre la préservation des institutions républicaines et la concentration du pouvoir dans les mains du princeps. Cette situation modifie fondamentalement le rôle des citoyens dans le système politique, tout en leur donnant l’illusion d'une participation républicaine. 1.

Le retour aux formes républicaines Après des décennies de guerres civiles et de troubles internes, Auguste est conscient de la nécessité de pacifier et de rassurer les élites et le peuple romain en rétablissant l’apparence d’un système républicain.

Cependant, derrière cette façade républicaine, les structures traditionnelles perdent leur influence au profit d’un pouvoir centralisé. a.

La restitution officielle des pouvoirs au Sénat En 27 av.

J.-C., Auguste accomplit un geste symbolique d’une grande portée : il déclare rendre au Sénat les pouvoirs extraordinaires qu’il détenait à l’époque glorieuse de Rome. Cette démarche, connue sous le nom de la « première restitution », a une signification double. D'une part, elle sert à convaincre les élites sénatoriales et les citoyens que la République est restaurée après la période tumultueuse des guerres civiles.

En se présentant comme un homme modéré, renonçant volontairement à son autorité, Auguste se positionne comme un garant du retour à l’ordre républicain. Cependant, cette restitution est en réalité une illusion.

Bien qu’Auguste abandonne formellement ses pouvoirs, il conserve des titres et des fonctions clés qui lui permettent de maintenir une autorité incontestée.

Le titre de princeps senatus, qu’il adopte, n’est pas simplement honorifique ; il lui confère une position privilégiée au sein du Sénat, lui permettant de diriger discrètement les délibérations et d’orienter les décisions.

Ce statut de premier citoyen lui donne une légitimité morale et politique que peu de sénateurs osent contester.

Ainsi, Auguste met en place les fondations d’un régime où il détient la suprématie politique tout en respectant les formes républicaines. Pour les citoyens romains, cette restitution des pouvoirs au Sénat crée une impression de retour à la République et au partage des responsabilités politiques. Auguste définit lui-même ses propres pouvoirs dans les Res Gestae Divi Augusti, ou "Les Actes du Divin Auguste", document autobiographique rédigé peu avant sa mort.

Le texte est largement diffusé à travers l'Empire romain et souvent gravé sur les murs des temples, notamment sur le Mausolée d'Auguste à Rome. 2.

Un pouvoir personnel déguisé : le Principat Bien que les institutions républicaines semblent perdurer sous Auguste, la réalité de son régime est profondément autoritaire.

Ce nouveau système, le Principat, dissimule un pouvoir centralisé derrière une façade républicaine.

Auguste parvient à combiner autorité absolue et maintien des apparences démocratiques, consolidant ainsi un régime personnel en s’appuyant sur l’idée d’un leadership éclairé, qui bénéficie tant au peuple qu’à l’État. a.

L’imperium proconsulare maius et la puissance tribunicienne : des pouvoirs extraordinaires Le pouvoir d’Auguste repose sur deux fondements légaux essentiels : l’imperium proconsulare maius et la puissance tribunicienne.

Ces deux titres, qui lui sont conférés par le Sénat et l’Assemblée, lui accordent un contrôle sans précédent sur la République romaine. L’imperium proconsulare maius lui donne l'autorité suprême sur toutes les armées de l’Empire, une compétence traditionnellement réservée aux généraux et aux proconsuls dans des territoires spécifiques.

Grâce à cette autorité, Auguste contrôle non seulement les légions, mais aussi toutes les provinces où les armées sont stationnées, notamment les provinces clés en termes de sécurité et de ressources (l’Égypte devient une province impériale directement sous le contrôle d'Auguste.

L'Égypte est particulièrement importante pour ses ressources économiques, son importance militaire et stratégique, et son commandement direct).

Cela lui permet d'agir en toute impunité, sans être soumis aux contraintes des autres magistratures ou aux normes républicaines traditionnelles. De plus, la puissance tribunicienne lui octroie un pouvoir civil considérable.

Ce titre, qui dérive des anciens tribuns de la plèbe, lui permet de proposer des lois, de protéger les citoyens et de veiller à leurs intérêts.

Il bénéficie d’une immunité juridique et peut opposer son veto à.... »

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