Y a-t-il, selon vous, incompatibilité entre les lettres et les sciences? Quels exemples, quelles raisons peut-on alléguer en faveur d'un accord entre ces deux activités de l'esprit ?
Publié le 14/03/2011
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Il n'y a évidemment aucune raison pour qu'on ne puisse pas aimer et cultiver à la fois les sciences et les lettres. Vous le montrerez par l'exemple de ceux qui ont été à la fois des écrivains ou des artistes et des savants de génie, surtout à partir de l'époque (XVIIIe s.) où l'on s'intéresse autant aux sciences qu'à la littérature : Pascal, Fontenelle qui écrit de nombreux éloges des membres de l'Académie des sciences et étudie des problèmes mathématiques, Voltaire et ses études sur Newton, Buffon; Diderot qui étudie les mathématiques, l'anatomie, la physiologie, Stendhal fort curieux de mathématiques, Balzac qui lit toutes sortes d'ouvrages de sciences naturelles, etc., etc. Pourtant il n'en reste pas moins que les qualités scientifiques sont avant tout des qualités de l'intelligence; il y a bien une sorte d'imagination scientifique, une faculté d'inventer les hypothèses que le philosophe étudie; mais c'est une imagination spéciale. Les œuvres littéraires peuvent être une création de l'intelligence ; mais elles peuvent aussi être créées avant tout par l'imagination et la sensibilité, et même l'intelligence peut, pour ainsi dire, n'y avoir aucune place. Il y a donc très souvent des savants de génie, de talent, des hommes très cultivés dépourvus d'imagination et de sensibilité (entendons de sensibilité littéraire) et inversement. Plan. — I. Rien ne s'oppose à ce que les facultés qui dominent dans les sciences et dans les lettres soient réunies dans un même homme. — II. Mais ces facultés sont, pour une large part, distinctes et indépendantes. — III. Et l'on peut ne posséder que les unes ou les autres.
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