XXIX - Le départ Lorsque le lendemain un beau soleil rouge, mais sans rayons, comme c'est l'habitude dans les jours rivilégiés de l'hiver, se leva derrière les collines de Paris, tout depuis deux heures était déjà en mouvement dans a cour du Louvre.
Publié le 04/11/2013
Extrait du document
«
après
lachasse seulement, cesoir… cettenuit…
– C’est différent, alors.Ehbien, nousreparlerons decela, nous verrons ; aprèslachasse, jene dis pas.
Adieu !
Allons ! ici,Risquetout ! nevas-tu pasbouder àton tour ?
– Charles, ditCatherine enl’arrêtant parlebras aurisque del’explosion quipouvait résulter decenouveau
retard, jecrois quelemieux serait,toutennel’exécutant quecesoir oucette nuit,designer l’acted’arrestation
de suite.
– Signer, écrireunordre, allerchercher lescel desparchemins quandonm’attend pourlachasse, moiquine
me fais jamais attendre ! Audiable, parexemple !
– Mais, non,jevous aime troppour vousretarder ; j’aitout prévu, entrezlà,chez moi, tenez !
Et Catherine, agilecomme sielle n’eût euque vingt ans,poussa uneporte quicommuniquait àson cabinet,
montra auroi unencrier, uneplume, unparchemin, lesceau etune bougie allumée.
Le roi prit leparchemin etleparcourut rapidement.
« Ordre,etc.defaire arrêter etconduire àla Bastille
notre frèreHenri deNavarre. »
– Bon, c’estfait ! dit-il ensignant d’untrait.
Adieu mamère.
Etils’élança horsducabinet suivideses chiens,
tout allègre des’être sifacilement débarrassé deCatherine.
Charles IXétait attendu avecimpatience, et,comme onconnaissait sonexactitude enmatière dechasse,
chacun s’étonnait deceretard.
Aussi,lorsqu’il parut,leschasseurs lesaluèrent-ils parleurs vivats, lespiqueurs
par leurs fanfares, leschevaux parleurs hennissements, leschiens parleurs cris.Tout cebruit, toutcefracas fit
monter unerougeur àses joues pâles, soncœur segonfla, Charles futjeune etheureux pendant uneseconde.
À peine leroi prit-il letemps desaluer labrillante sociétéréuniedanslacour ; ilfit un signe detête auduc
d’Alençon, unsigne demain àsa sœur Marguerite, passadevant Henrisansfaire semblant delevoir, ets’élança
sur cecheval barbequi,impatient, bonditsouslui.Mais après troisouquatre courbettes, ilcomprit àquel
écuyer ilavait affaire etse calma.
Aussitôt lesfanfares retentirent denouveau, etleroi sortit duLouvre suividuduc d’Alençon, duroi de
Navarre, deMarguerite, demadame deNevers, demadame deSauve, deTavannes etdes principaux seigneurs
de lacour.
Il va sans direqueLaMole etCoconnas étaientdelapartie.
Quant auduc d’Anjou, ilétait depuis troismois ausiège deLa Rochelle.
Pendant qu’onattendait leroi, Henri étaitvenu saluer safemme, qui,tout enrépondant àson compliment,
lui avait glissé àl’oreille :
– Le courrier venudeRome aété introduit parM. de Coconnas lui-mêmechezleduc d’Alençon, unquart
d’heure avantquel’envoyé duduc deNevers fûtintroduit chezleroi.
– Alors ilsait tout, ditHenri.
– Il doit tout savoir, répondit Marguerite ; d’ailleursjetezlesyeux surlui, etvoyez comme, malgrésa
dissimulation habituelle,sonœilrayonne.
– Ventre-saint-gris ! murmuraleBéarnais, jelecrois bien ! ilchasse aujourd’hui troisproies : France,
Pologne etNavarre, sanscompter lesanglier.
Il salua safemme, revintàson rang, etappelant undeses gens, Béarnais d’origine, dontlesaïeux étaient
serviteurs dessiens depuis plusd’un siècle etqu’il employait commemessager ordinairedeses affaires de
galanterie : –Orthon, luidit-il, prends cetteclefetva laporter chezcecousin demadame deSauve quetusais, qui
demeure chezsamaîtresse, aucoin delarue des Quatre-Fils, tului diras quesacousine désireluiparler cesoir ;
qu’il entre dansmachambre, et,sije n’y suis pas, qu’il m’attende ; sije tarde, qu’ilsejette surmon liten
attendant.
–Il n’y apas deréponse, Sire ?
– Aucune, quedeme dire situ l’as trouvé.
Laclef estpour luiseul, tucomprends ?
– Oui, Sire.
– Attends donc,etne me quitte pasici,peste ! Avantdesortir deParis, jet’appellerai commepourressangler
mon cheval, tudemeureras ainsienarrière toutnaturellement, tuferas tacommission ettu nous rejoindras à
Bondy.
Levalet fitun signe d’obéissance ets’éloigna.
On semit enmarche parlarue Saint-Honoré, ongagna larue Saint-Denis, puislefaubourg ; arrivéàla rue
Saint-Laurent, lecheval duroi deNavarre sedessangla, Orthonaccourut, ettout sepassa comme ilavait été
convenu entreluietson maître, quicontinua desuivre aveclecortège royallarue des Récollets, tandisqueson
fidèle serviteur gagnaitlarue duTemple.
Lorsque Henrirejoignit leroi, Charles étaitengagé avecleduc d’Alençon dansuneconversation si
intéressante surletemps, surl’âge dusanglier détourné quiétait unsolitaire, enfinsurl’endroit oùilavait établi
sa bauge, qu’ilnes’aperçut pasoufeignit nepas s’apercevoir queHenri étaitresté uninstant enarrière.
Pendant cetemps Marguerite observaitdeloin lacontenance dechacun, etcroyait reconnaître danslesyeux
de son frère uncertain embarras touteslesfois que sesyeux sereposaient surHenri.
Madame deNevers se
laissait alleràune gaieté folle,carCoconnas, éminemment joyeuxcejour là,faisait autour d’ellecentlazzis pour.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La Commune de Paris - Soixante-douze jours qui ont profondément marqué le mouvement ouvrier
- La Commune de Paris : Soixante-douze jours qui ont profondément marqué le mouvement ouvrier (Travaux Personnels Encadrés – HISTOIRE & CIVILISATION - Enseignements Pratiques Interdisciplinaires)
- Chateaubriand, à la veille de la Révolution et de son départ pour l'Amérique, écrit à un ami de Bretagne, qu'il n'a point vu depuis la mort de son père (1787). Il dit l'impression causée en lui par cette mort, ses adieux à Combourg, son retour à Paris, l'aspect de la Cour et de la Ville, le dégoût que lui inspire une telle société, ses ambitions et ses projets.
- JOURS DE LA COMMUNE DE PARIS (Les) (résumé) Bertolt Brecht
- DÉJÀ JADIS ou Du mouvement Dada à l’espace abstrait. (résumé) Georges Ribemont-Dessaignes