XV - L'hôtellerie de la Belle-Étoile Deux heures après l'événement que nous avons raconté, et dont nulle trace n'était restée même sur la figure e Catherine, madame de Sauve, ayant fini son travail chez la reine, remonta dans son appartement.
Publié le 04/11/2013
Extrait du document
«
beau
d’arriver àla minute.
– Est-ce votreconvive ? demanda LaHurière.
– Oui, ditlepremier venuenallant aujeune homme àla rapière eten lui serrant lamain ; servez-nous à
souper.
–Ici, oudans votre chambre ?
– Où vous voudrez.
– Maître, fitLa Mole enappelant LaHurière, débarrassez-nous deces figures dehuguenots ; nousne
pourrions pas,devant eux,Coconnas etmoi, direunmot denos affaires.
– Dressez lesouper danslachambre numéro2,au troisième, ditLaHurière.
Montez,messieurs, montez.Les
deux voyageurs suivirentGrégoire, quimarcha devanteuxenles éclairant.
La Mole lessuivit desyeux jusqu’à cequ’ils eussent disparu ; et,seretournant alors,ilvit Coconnas, dontla
tête sortait delacuisine.
Deuxgrosyeux fixesetune bouche ouverte donnaient àcette têteunair d’étonnement
remarquable.
LaMole s’approcha delui.
– Mordi !lui dit Coconnas, as-tuvu ?
– Quoi ?
– Ces deux gentilshommes ?
– Eh bien ?
– Je jurerais quec’est…
– Qui ?
– Mais… leroi deNavarre etl’homme aumanteau rouge.
– Jure situ veux, maispastrop haut.
– Tu asdonc reconnu aussi ?
– Certainement.
– Que viennent-ils faireici ?
– Quelque affaired’amourettes.
– Tu crois ?
– J’en suissûr.
– La Mole, j’aime mieux descoups d’épée quecesamourettes-là.
Jevoulais jurertoutàl’heure, jeparie
maintenant.
–Que paries-tu ?
– Qu’il s’agit dequelque conspiration.
– Ah !tu esfou.
– Et moi, jete dis…
– Je tedis que s’ils conspirent celalesregarde.
– Ah !c’est vrai.
Aufait, ditCoconnas, jene suis plus àM. d’Alençon ; qu’ilss’arrangent commebonleur
semblera.
Etcomme lesperdreaux paraissaient arrivésaudegré decuisson oùles aimait Coconnas, le
Piémontais, quiencomptait fairelameilleure portiondeson dîner, appela maîtreLaHurière pourqu’illestirât
de labroche.
Pendant cetemps, Henrietde Mouy s’installaient dansleurchambre.
– Eh bien, Sire,ditdeMouy quand Grégoire eutdressé latable, vousavezvuOrthon ?
– Non ; maisj’aieulebillet qu’iladéposé aumiroir.
L’enfant auraprispeur, àce que jeprésume ; carla
reine Catherine estvenue, tandisqu’ilétait là,sibien qu’il s’enestallé sans m’attendre.
J’aieuun instant
quelque inquiétude, carDariole m’aditque lareine mèrel’afait longuement causer.
– Oh !il n’y apas dedanger, ledrôle estadroit ; etquoique lareine mèresache sonmétier, illui donnera du
fil àretordre, j’ensuis sûr.
– Et vous, deMouy, l’avez-vous revu ?demanda Henri.
– Non, maisjelereverrai cesoir ; àminuit ildoit merevenir prendre iciavec unbon poitrinal ; ilme contera
cela ennous enallant.
– Et l’homme quiétait aucoin delarue des Mathurins ?
– Quel homme ?
– L’homme dontj’ailecheval etlemanteau, enêtes-vous sûr ?
– C’est undenos plus dévoués.
D’ailleurs, ilne connaît pasVotre Majesté, etilignore àqui ilaeu affaire.
– Nous pouvons alorscauser denos affaires entoute tranquillité ?
– Sans aucun doute.
D’ailleurs LaMole faitleguet.
– À merveille.
– Eh bien, Sire,queditM. d’Alençon ?
– M. d’Alençon neveut pluspartir, deMouy ; ils’est expliqué nettement àce sujet.
L’élection duduc d’Anjou
au trône dePologne etl’indisposition duroi ont changé toussesdesseins.
– Ainsi, c’estluiqui afait manquer toutnotre plan ?
– Oui..
»
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