XV Je devenais trop grand pour occuper plus longtemps la chambre de la grand-tante de M.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
« Joe,
dis-je, nepenses-tu pasque jedoive unevisite àmiss Havisham ?
– Et pourquoi, monpetit Pip ? ditJoe après réflexion.
– Pourquoi, Joe ?...Pourquoi rend-ondesvisites ?
– Certainement, monpetit Pip,ilya des visites peut-être qui...ditJoe sans terminer saphrase.
Maispourcequi est
de rendre visiteàmiss Havisham, ellepourrait croirequetuas besoin dequelque chose,ouque tuattends quelque
chose d’elle.
– Mais, nepourrais-je luidire quejen’ai besoin derien...
quejen’attends riend’elle.
– Tu lepourrais, monpetit Pip,ditJoe ; mais ellepourrait tecroire, oucroire toutlecontraire. »
Joe sentit comme moiqu’il avait ditquelque chosedefin, etilse mit àaspirer avecardeur lafumée desapipe,
pour n’enpasgâter leseffets parune répétition.
« Tu vois, mon petit Pip,continua Joeaussitôt quecedanger futpassé, missHavisham t’afait unjoli présent ; eh
bien ! aprèst’avoir faitcejoli présent, ellem’a prisàpart pour medire quec’était tout.
– Oui, Joe,j’aientendu cequ’elle t’adit.
– Tout ! répétaJoeavec emphase.
– Oui, Joe,jet’assure quej’aientendu.
– Ce quivoulait dire,sansdoute, monpetit Pip :toutestterminé entrenous...
restons chacuncheznous...
vousau
nord, moiaumidi...
Rompons toutàfait. »
J’avais pensétoutcela, etj’étais trèsdésappointé devoir queJoeavait lamême opinion, carcela rendait lachose
plus vraisemblable.
« Mais, Joe...
– Oui, monpauvre petitPip.
– ...
Voilà prèsd’un anque jesuis tonapprenti, etjen’ai pasencore remercié missHavisham decequ’elle afait
pour moi.Jen’ai pasmême étéprendre deses nouvelles, ouseulement témoignéquejeme souvenais d’elle.
– C’est vrai,mon petit Pip,etàmoins quetune luioffres unegarniture complète defers, cequi, jelecrains bien,
ne serait pasunprésent trèsbien choisi, vul’absence totaledechevaux...
– Je neveux pasparler desouvenirs decegenre-là ; jene veux pasluifaire deprésents. »
Mais Joeavait danslatête l’idée d’unprésent, etilne voulait pasendémordre.
« Voyons, dit-il,sil’on tedonnait uncoup demain pourforger unechaîne touteneuve pourmettre àla porte dela
rue ? Oubien encore unegrosse oudeux depitons àvis, dont onatoujours besoindansunménage ? Ouquelque joli
article defantaisie, telqu’une fourchette àrôties pourfairegriller sesmuffins, oubien ungril, sielle veut manger un
hareng saurouquelque autrechose desemblable.
– Mais Joe,jene parle pasdutout deprésent, interrompis-je.
– Eh bien ! continua Joe,entenant boncomme sij’eusse insisté, àta place, monpetit Pip,jene ferais riendetout
cela, nonenvérité, riendetout cela ! Car,qu’est-ce qu’elleferaitd’une chaîne deporte, quand elleenaune quinelui
sert pas ? Etles pitons sontsujets às’abîmer...
Quantàla fourchette àrôties, ellesefait enlaiton etne nous ferait
aucun honneur, etl’ouvrier leplus ordinaire sefait ungril, carungril n’est qu’un gril,ditJoe enappuyant surces mots,
comme s’ileût voulu m’arracher uneillusion invétérée.
Tuauras beaufaire, maisungril nesera jamais qu’ungril,jete
le répète, ettu ne pourras rienychanger.
– Mon cherJoe,dis-je enl’attrapant parson habit dansunmouvement dedésespoir ; jet’en prie, necontinue pas
sur ceton : jen’ai jamais penséàfaire àmiss Havisham lemoindre cadeau.
– Non, monpetit Pip,fitJoe, del’air d’un homme quiaenfin réussi àen persuader unautre.
Toutceque jepuis te
dire, c’est quetuas raison, monpetit Pip.
– Oui, Joe ;mais ceque j’aiàte dire, moi,c’est quenous n’avons pastrop d’ouvrage encemoment, etque, situ
pouvais medonner unedemi-journée decongé, demain, j’iraisjusqu’à laville pour faireunevisite àmiss Est...
Havisham.
– Quel nomas-tu ditlà ? ditgravement Joe ;Esthavisham, monpetit Pip,cen’est pasainsi qu’elle s’appelle, à
moins qu’elle nesesoit faitrebaptiser..
»
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