XIII DES SOLDATS AUXILIAIRES, MIXTES ET PROPRES Les troupes auxiliaires, qui sont l'autre
Publié le 01/10/2013
Extrait du document
«
Machiavel
mirent en plus grand danger qu'en aucun temps de leurs entre
prises.
L'empereur de Constantinople,
pour s'opposer à ses voi
sins, mit en Grèce dix mille Turcs; lesquels, la guerre finie,
ne voulurent pas repartir :
ce qui fut le commencement de
l'asservissement de la Grèce aux infidèles.
Celui, donc, qui veut ne pouvoir vaincre, qu'il use de ces
troupes ; car elles sont beaucoup plus dangereuses que
les mer
cenaires.
Avec elles, en effet, la ruine est chose faite : elles sont
toutes unies, toutes pliées à obéir à
un autre ; mais les troupes
mercenaires,
pour s'attaquer à toi lorsqu'elles sont victorieuses,
il leur faut plus de temps et meilleure occasion parce qu'elles
ne forment pas
un seul corps et qu'elles sont recrutées et payées
par toi ; et chez elles,
un tiers que tu mets à leur tête ne peut
pas prendre tout à coup assez d'autorité pour s'attaquer à toi.
En somme, dans les troupes mercenaires, le plus dangereux,
c'est la lâcheté, dans
les auxiliaires, la vaillance.
C'est pourquoi
un prince sage, toujours, a évité ces armes-là
et s'est tourné vers celles qui lui sont propres ; et
il a plutôt
voulu perdre avec les siennes que vaincre avec les autres, jugeant
que
ce n'est pas une vraie victoire que celle qu'on acquerrait
avec
les armes d'autrui.
Je n'hésiterai jamais à alléguer César
Borgia et
ses actions.
Ce duc entra en Romagne avec les armes
auxiliaires, y conduisant des troupes entièrement françaises ; et
avec elles
il prit Imola et Forli ; mais comme ensuite de telles
armes ne lui paraissaient pas sûres,
il se tourna vers les merce
naires, jugeant qu'avec elles
le péril était moindre ; et il prit à
sa solde
les Orsini et Vitelli ; et découvrant ensuite, en
employant
ces troupes, qu'elles étaient douteuses et infidèles et
dangereuses,
il les supprima et se tourna vers les armes propres.
Et l'on peut facilement voir quelle différence il y a entre l'une
et l'autre de
ces armes, en considérant la différence qu'il y eut
dans la réputation du duc, quand il avait les Français seulement,
et
quand il avait les Orsini et Vitelli, et quand il resta avec ses
soldats et ne dépendit que de lui-même : et l'on trouvera qu'elle
ne cessa de croître ; et qu'il ne fut jamais pleinement estimé
128.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- LE XVIIe SIÈCLE - LOUIS XIII
- La bataille On entendit des craquements et des cliquetis à l'intérieur du meuble, et Marie vit s'ouvrir brusquement les couvercles de toutes les boîtes où étaient cantonnées pour la nuit les troupes de Fritz.
- TOMBEAU POUR 500 000 SOLDATS de Pierre Guyotat : Fiche de lecture
- ESSAI SUR LES MœURS ET L’ESPRIT DES NATIONS et sur les principaux faits de l’histoire depuis Charlemagne jusqu’à Louis XIII
- SYNTHÈSE SUBJECTIVE, ou Système universel des conceptions propres à l’état normal de l’humanité, 1856. Auguste Comte