Devoir de Philosophie

Un bon petit diable Charles:--Parce qu'une promesse, et à toi surtout, c'est autre chose, et je ne pourrais y manquer sans rougir, et.

Publié le 11/04/2014

Extrait du document

Un bon petit diable Charles:--Parce qu'une promesse, et à toi surtout, c'est autre chose, et je ne pourrais y manquer sans rougir, et..., et... je crois... que j'y manquerais. Juliette:--Écoute, je ne te demande pas grand'chose pour commencer. Parle, crie, dis ce que tu voudras, mais ne fais pas d'acte de vengeance, comme les coups de pied, les dents, les cheveux, le tabac, le livre, l'ouvrage, etc.; et tu en as fait bien d'autres! Charles:--J'essayerai, Juliette; je t'assure que j'essayerai. Pour commencer, je vais rentrer, de peur qu'elle ne s'éveille. Juliette:--Et tu remettras le livre, l'ouvrage? Charles:--Oui, oui, je te promets. Ah! ah! et le tabac! ajouta Charles en se grattant la tête; il sentira le café. Juliette:--Fais une belle action; avoue-lui la vérité, et demande-lui pardon. Charles, serrant les poings:--Pardon? A elle, pardon? Jamais! Juliette, tristement:--Alors fais comme tu voudras, mon pauvre Charles; que le bon Dieu te protège et te vienne en aide! Adieu. --Adieu, Juliette, et au revoir, dit Charles en déposant un baiser sur son front. Adieu. Es-tu contente de moi? --Pas tout à fait! Mais cela viendra, avec le temps... et de la patience, dit-elle en souriant. Charles sortit et soupira. «Cette pauvre, bonne Juliette! Elle en a de la patience, elle! Comme elle est douce! Comme elle supporte son malheur,... car c'est un malheur,... un grand malheur d'être aveugle! Elle est bien plus malheureuse que moi! Demander pardon! m'a-t-elle dit... A cette femme que je déteste!... C'est impossible: je ne peux pas!» Charles rentra avec un sentiment d'irritation; il entra dans la chambre de sa cousine, qui dormait encore, heureusement pour lui; il retira le livre de la boite à thé, et voulut prendre le tricot caché au fond du foyer: mais, en allongeant sa main pour l'atteindre, il accrocha la pincette, qui retomba avec bruit; la cousine s'éveilla. «Que faites-vous à ma cheminée, mauvais sujet? --Je ne fais pas de mal à la cheminée, ma cousine, répondit Charles, prenant courageusement son parti; je cherche à retirer votre ouvrage qui est au fond. Madame Mac'Miche:--Mon ouvrage! au fond de la cheminée! Comment se trouve-t-il là dedans? Je l'avais près de moi. Charles, résolument:--C'est moi qui l'y ai jeté, ma cousine. Madame Mac'Miche:--Jeté mon ouvrage! Misérable! s'écria-t-elle se levant avec colère. Charles:--J'ai eu tort, mais vous voyez que je cherche à le ravoir. II. L'AVEUGLE 9 Un bon petit diable Madame Mac'Miche:--Et tu crois, mauvais garnement, que je supporterai tes scélératesses, toi, mendiant, que je nourris par charité!» Charles devint rouge comme une pivoine; il sentait la colère s'emparer de lui, mais il se contint et répondit froidement: «Ma nourriture ne vous coûte pas cher; ce n'est pas cela qui vous ruinera. Madame Mac'Miche:--Insolent! Et tes habits, ton logement, ton coucher? Charles:--Mes habits! ils sont râpés, usés comme ceux d'un pauvre! Trop courts, trop étroits avec cela. Quand je sors, j'en suis honteux... --Tant mieux, interrompit la cousine avec un sourire méchant. Charles:--Attendez donc! Je n'ai pas fini ma phrase! J'en suis honteux pour vous, car chacun me dit: «Il faut que «ta cousine soit joliment avare pour te laisser vêtu comme tu es». Madame Mac'Miche:--Pour le coup, c'est trop fort! Attends, tu vas en avoir.» La cousine courut chercher une baguette; pendant qu'elle la ramassait, Charles saisit les allumettes, en fit partir une, courut au rideau: «Si vous approchez, je mets le feu aux rideaux, à la maison, à vos jupes, à tout!» Mme Mac'Miche s'arrêta; l'allumette était à dix centimètres de la frange du rideau de mousseline. Pourpre de rage, tremblante de terreur, ne voulant pas renoncer à la raclée qu'elle s'était proposé de donner à Charles, n'osant pas le pousser à exécuter sa menace, ne sachant quel parti prendre, elle fit peur à Charles par l'expression menaçante et presque diabolique de toute sa personne. Voyant son allumette prête à s'éteindre, il en alluma une seconde avant de lâcher la première et résolut de conclure un arrangement avec sa cousine. Charles:---Promettez que vous ne me toucherez pas, que vous ne me punirez en aucune façon, et j'éteins l'allumette. --Misérable! dit la cousine écumant. Charles:--Décidez-vous, ma cousine! Si j'allume une troisième allumette, je n'écoute plus rien, vos rideaux seront en feu! Madame Mac'Miche:--Jette ton allumette, malheureux! Charles:--Je la jetterai quand vous aurez jeté votre baguette (la Mac'Miche la jette); quand vous aurez promis de ne pas me battre, de ne pas me punir!... Dépêchez-vous, l'allumette se consume. --Je promets, je promets! s'écria la cousine haletante. Charles:---De me donner à manger à ma faim?... Eh bien?... Je tire la troisième allumette. Madame Mac'Miche:--Je promets! Fripon! brigand! II. L'AVEUGLE 10

« Madame Mac'Miche:—Et tu crois, mauvais garnement, que je supporterai tes scélératesses, toi, mendiant, que je nourris par charité!» Charles devint rouge comme une pivoine; il sentait la colère s'emparer de lui, mais il se contint et répondit froidement: «Ma nourriture ne vous coûte pas cher; ce n'est pas cela qui vous ruinera. Madame Mac'Miche:—Insolent! Et tes habits, ton logement, ton coucher? Charles:—Mes habits! ils sont râpés, usés comme ceux d'un pauvre! Trop courts, trop étroits avec cela.

Quand je sors, j'en suis honteux... —Tant mieux, interrompit la cousine avec un sourire méchant. Charles:—Attendez donc! Je n'ai pas fini ma phrase! J'en suis honteux pour vous, car chacun me dit: «Il faut que «ta cousine soit joliment avare pour te laisser vêtu comme tu es». Madame Mac'Miche:—Pour le coup, c'est trop fort! Attends, tu vas en avoir.» La cousine courut chercher une baguette; pendant qu'elle la ramassait, Charles saisit les allumettes, en fit partir une, courut au rideau: «Si vous approchez, je mets le feu aux rideaux, à la maison, à vos jupes, à tout!» Mme Mac'Miche s'arrêta; l'allumette était à dix centimètres de la frange du rideau de mousseline.

Pourpre de rage, tremblante de terreur, ne voulant pas renoncer à la raclée qu'elle s'était proposé de donner à Charles, n'osant pas le pousser à exécuter sa menace, ne sachant quel parti prendre, elle fit peur à Charles par l'expression menaçante et presque diabolique de toute sa personne.

Voyant son allumette prête à s'éteindre, il en alluma une seconde avant de lâcher la première et résolut de conclure un arrangement avec sa cousine. Charles:—-Promettez que vous ne me toucherez pas, que vous ne me punirez en aucune façon, et j'éteins l'allumette. —Misérable! dit la cousine écumant. Charles:—Décidez-vous, ma cousine! Si j'allume une troisième allumette, je n'écoute plus rien, vos rideaux seront en feu! Madame Mac'Miche:—Jette ton allumette, malheureux! Charles:—Je la jetterai quand vous aurez jeté votre baguette (la Mac'Miche la jette); quand vous aurez promis de ne pas me battre, de ne pas me punir!...

Dépêchez-vous, l'allumette se consume. —Je promets, je promets! s'écria la cousine haletante. Charles:—-De me donner à manger à ma faim?...

Eh bien?...

Je tire la troisième allumette. Madame Mac'Miche:—Je promets! Fripon! brigand! Un bon petit diable II.

L'AVEUGLE 10. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles