Un bon petit diable Charles:--J'étais si jeune, Marianne, que vous m'auriez traité de fou; c'est à peine si ces jours derniers j'ai osé m'en ouvrir à Juliette.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
«
Le juge, souriant:Mon cher Monsieur, votre moyen n'est pas praticable, par la raison que Juliette est fiancée
et doit se marier dans neuf jours.
M.
Turnip:Parfait! parfait! Tout est arrangé alors! Du moment que Juliette disparaît, ma fille consent.
Le juge:Très bien! Mais il y a une autre difficulté: c'est que Charles.
aussi va se marier dans neuf jours, et
qu'il épouse tout juste Juliette.»
Ce fut au tour de M.
Turnip d'être ébahi.
Troublé, ému, honteux, il balbutia quelques excuses et sortit.
Son
entrevue avec sa fille dut être fort orageuse, à en juger par les éclats de voix qui se firent entendre jusque dans
la rue.
Mais, quelques jours après, le bruit se répandait que Mlle Lucy Turnip épousait M.
Old Nick junior,
fondateur d'un nouveau système d'enseignement, et nouvellement établi dans le pays.
Son extérieur élégant
avait enlevé le coeur de Mlle Lucy: il se donnait pour un homme riche, vivant de ses rentes.
Mlle Lucy déclara
à son père qu'étant majeure et maîtresse de disposer de sa main, elle choisissait pour époux M.
Old Nick
junior.
Le père lutta, disputa, raisonna, supplia: rien n'y fit.
Lucy Turnip devint Lucy Old Nick quinze jours
après que Juliette Daikins fut devenue Juliette Mac'Lance.
On découvrit qu'Old Nick n'avait aucune fortune; le
père Turnip prit le jeune couple chez lui, et Old Nick fut employé à faire des plans et à surveiller les travaux
de son beau-père.
Un jour il rencontra Charles; celui-ci le reconnut de suite et s'approcha de lui.
«Eh bien, Monsieur Old Nick, qu'avez-vous fait de votre vieux frère et du sonneur sourd? lui demanda-t-il.
Old Nick, effrayé:Qui êtes-vous, Monsieur? De grâce, ne me perdez pas, ne me parlez pas de ce triste
passé.
Charles:Je suis Charles Mac'Lance, le même qui vous a fait enrager pendant quelques jours dans Fairy's
Hall.
Old Nick:Monsieur, je vous en supplie...
Charles:Soyez donc tranquille; je ne suis pas méchant, je ne vous trahirai pas.»
Et Charles lui tourna le dos.
Avant le grand événement du mariage de Mlle Lucy Turnip, femme Old Nick, eut lieu celui de Charles.
C'était lui qui avait tout préparé, tout arrangé pour cet heureux jour.
Juliette ne pouvait l'aider que de ses
conseils; malgré ce surcroît d'occupations, Charles trouva le temps de mener Juliette à la messe et à la
promenade avec sa régularité accoutumée, et de ne rien changer aux habitudes de Juliette.
La veille de leur
mariage ils firent leurs dévotions ensemble, comme toujours, puis ils arrangèrent la chambre de Juliette, qui
resta la même, mais que Charles orna de meubles et de rideaux frais.
Marianne n'occupant plus la chambre
près de celle de Juliette, Charles s'y transporta pour être plus à sa portée si elle avait besoin de quelque chose.
Cette journée se passa paisiblement.
Le lendemain, le mariage devait avoir lieu à neuf heures, comme pour
Marianne, et les témoins seuls y devaient assister.
Charles voulut que Donald lui servît de témoin avec M.
Blackday, ce qui combla de joie et d'honneur Betty et Donald lui-même; le juge et le médecin furent les
témoins de Juliette; Marianne arriva de bonne heure pour faire la toilette de la mariée.
Le temps était superbe;
la messe et la cérémonie furent terminées à dix heures.
Charles prit le bras de sa femme, et chacun rentra chez
soi.
Seulement, Marianne, son mari et les témoins devaient revenir dîner à la ferme.
Betty se distingua; le
repas fut excellent quoique modeste.
L'après-midi se passa joyeusement; on s'amusa à appeler Juliette
madame, et, pour la distinguer de sa soeur, on appela Marianne la vieille madame.
Le soir, après la
promenade, Charles et Juliette reconduisirent chez eux M.
le juge de paix et Mme la juge de paix, et rentrèrent
à la ferme en faisant un détour par les champs.
Betty servit un petit souper plus soigné que de coutume, et Un bon petit diable
XXIII.
CHACUN EST CASÉ SELON SES MÉRITES 94.
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