Un bon petit diable affreuses, et que tu sais bien ne pas pouvoir exécuter.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
«
Juliette, souriant:A vous venger, Betty; mais en vous vengeant, vous l'irritez davantage et vous la rendez
plus sévère.
Charles:Plus méchante, tu veux dire.
Juliette:Non; pas méchante, mais toujours en méfiance de toi et en colère, par conséquent.
Essayez tous les
deux de supporter ses maussaderies sans répondre, en vous soumettant: vous verrez qu'elle sera meilleure...
Tu
ne réponds pas, Charles? Je t'en prie.
Charles:Ma bonne Juliette, je ne peux rien te refuser! j'essayerai, je te le promets; mais si, au bout d'une
semaine, elle reste la même, je recommencerai.
Juliette:C'est bon; commence par obéir à ta cousine et par t'en aller; arrive bien gentiment en lui disant
quelque chose d'aimable.»
Charles se leva, embrassa Juliette, soupira et s'en alla accompagné de Betty.
Il ne dit rien tout le long du
chemin; il cherchait à se donner du courage et de la douceur, en se rappelant tout ce que Juliette lui avait dit à
ce sujet.
Il arriva et entra chez sa cousine.
Madame Mac'Miche:Ah! te voilà enfin, petit scélérat! Approche,...
plus près...»
A sa grande surprise, Charles obéit, les yeux baissés, l'air soumis.
Quand il fut à sa portée, elle le saisit par l'oreille; Charles ne lutta pas; enhardie par sa soumission, elle prit
une baguette et lui donna un coup fortement appliqué, puis deux, puis trois, sans que Charles fit mine de
résister; elle profita de cette docilité si nouvelle pour abuser de sa force et de son autorité; elle le jeta par terre
et lui donna le fouet en règle, au point d'endommager sa culotte, déjà en mauvais état.
Charles supporta cette
rude correction sans proférer une plainte.
«Va-t'en, mauvais sujet, s'écria-t-elle quand elle se sentit le bras fatigué de frapper; va-t'en, que je ne te voie
pas!
Charles se releva et sortit sans mot dire, le coeur gonflé d'une colère qu'il comprimait difficilement.
Il courut
dans sa chambre pour donner un libre cours aux sanglots qui l'étouffaient.
Il se roula sur son lit, mordant ses
draps pour arrêter les cris d'humiliation et de rage qui s'échappaient de sa poitrine.
Quand le premier accès de
douleur fut passé, il se souvint de la douce Juliette, de ses bonnes paroles, de ses excellents conseils; après
quelques instants de réflexion, ses sentiments s'adoucirent; à la colère furieuse succéda une grande satisfaction
de conscience; il se sentit heureux et fier d'avoir pu se contenir, de n'avoir pas fait usage de ses moyens
habituels de défense contre sa cousine, d'avoir tenu la promesse que lui avait enfin arrachée Juliette, et qu'il
résolut de tenir jusqu'au bout.
Entièrement calmé par cette courageuse résolution, il descendit chez Betty, à la
cuisine.
Betty:Eh bien! que t'a dit, que t'a fait ta cousine, mon pauvre Charlot? Je n'ai rien entendu; elle ne s'est donc
pas fâchée.
Charles:Elle l'était déjà quand je suis arrivé; et je t'assure qu'elle me l'a bien prouvé par les coups qu'elle m'a
donnés.
Betty:Et toi? Un bon petit diable
IV.
LE FOUET; LE PARAFOUET 16.
»
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- Un bon petit diable Charles:--Parce qu'une promesse, et à toi surtout, c'est autre chose, et je ne pourrais y manquer sans rougir, et.
- Un bon petit diable Charles regarda Betty, qui lui fit signe de rester tranquille.
- Un bon petit diable Charles:--J'étais si jeune, Marianne, que vous m'auriez traité de fou; c'est à peine si ces jours derniers j'ai osé m'en ouvrir à Juliette.
- Un bon petit diable Charles:--Et le lendemain, le mien sera affiché.
- Un bon petit diable Charles, irrité:--Pas si âgée que la fille sans coeur que vous voudriez me faire épouser.