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un autre conquiert le monde - c'est toujours la même chose : faute, vengeance et faute plus grande encore.

Publié le 30/10/2013

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un autre conquiert le monde - c'est toujours la même chose : faute, vengeance et faute plus grande encore. L'humain est le seul animal qui ait des remords. Une seconde ! Je pense que cette ancienne et terrible histoire est importante parce qu'elle définit la charte de l'âme, cette âme secrète, repoussée, coupable. Mr. Trask, vous avez dit que vous n'aviez pas tué votre frère et vous vous êtes souvenu de quelque chose. Je ne veux pas savoir ce que c'est, mais était-ce si loin de Caïn et Abel ? Et vous, Mr. Hamilton, que pensez-vous de mon raisonnement oriental ? Vous savez fort bien que je ne suis pas plus Oriental que vous. « Samuel avait posé les coudes sur la table et son visage reposait dans ses mains. « Je veux penser, dit-il. Monstre, je veux penser. Je veux emmener cela comme une motte d'argile et la casser pour voir ce qu'elle recèle. Vous venez de briser les fondations de mon monde et je ne sais pas ce que je bâtirai à la place. « Lee dit doucement : « Ne pourrait-on bâtir un monde sur des vérités ? Est-ce que certaines douleurs et certaines folies ne pourraient pas être déracinées, si nous avions les instruments ? - Je n'en sais rien. Vous avez détruit mon univers radieux, vous avez inventé un jeu orgueilleux et vous en avez fait une loi. Laissez-moi seul, que je réfléchisse. Votre bête horrible met déjà bas dans ma tête. Je me demande ce que mon Tom dira de cela. Il le bercera et le laissera germer dans son cerveau. Il le fera tourner doucement comme une volaille devant le feu. Adam, réveillez-vous, vous êtes resté assez longtemps dans vos souvenirs. « Adam sursauta. Il soupira : « N'est-ce pas trop simple ? demanda-t-il. J'ai toujours peur des choses simples. - Ce n'est pas simple du tout, dit Lee. C'est désespérément compliqué. Mais au bout il y a la lumière. En tout cas, celle du soleil ne va pas tarder à disparaître, dit Samuel. Nous avons laissé passer la journée. Je suis venu pour baptiser les jumeaux, et ils sont toujours sans nom. Nous nous sommes embrochés sur une idée dangereuse. Quant à vous, Lee, vous feriez bien de ne pas aller expliquer vos conceptions à l'Eglise. Les Chinois ne sont pas exempts de la croix, que je sache. L'Eglise aime les complications, mais les siennes. Il faut que je rentre à la maison. « Adam demanda avec désespoir : « Donnez-moi des noms. - De la Bible ? - De n'importe où. - Voyons. De tous les hommes qui ont quitté l'Egypte, deux seulement ont atteint la Terre Promise. Ces deux noms vous paraissent-ils assez symboliques ? - Lesquels ? - Caleb et Josué. - Josué était un soldat, un général. Je n'aime pas l'armée. - Caleb était capitaine. - ? Mais pas général. Caleb me plaît... Caleb Trask. « Un des jumeaux s'éveilla et immédiatement cria. « Vous l'avez appelé par son nom, dit Samuel. Josué ne vous plaît pas et Caleb est baptisé. Ce sera donc lui, le malin, le plus brun. Voyez, l'autre vient de se réveiller aussi. Aaron m'a toujours plu, mais il n'a pas atteint la Terre Promise. « Le second garçon eut un cri presque joyeux. « Voilà qui est fait «, dit Adam. Samuel eut un grand rire. « En deux minutes, dit-il, et après un torrent de mots. Caleb et Aaron, vous êtes maintenant des hommes, vous faites partie de notre communauté et vous avez le droit d'être damnés. « Lee prit les deux garçons, un sous chaque bras, et demanda : « Vous les reconnaîtrez désormais ? - Oui, répondit Adam. Celui-ci est Caleb et toi, tu es Aaron. « Lee emporta les jumeaux qui hurlaient, vers la maison. « Hier, je ne pouvais les distinguer, dit Adam. Aaron et Caleb ! - Remercions le Ciel qu'il ait récompensé nos efforts, dit Samuel. Liza aurait préféré Josué. Elle a un faible pour les trompettes de Jéricho. Mais Aaron lui plaît aussi. Donc, tout va bien. Je vais atteler ma voiture. « Adam alla avec lui jusqu'à l'écurie : « Je suis content que vous soyez venu. Je respire plus librement. « Samuel glissa le mors dans la bouche de Doxology. Il fixa les rênes et boucla la sousgorge. « Peut-être allez-vous penser à nouveau au jardin ? dit-il. Je le vois déjà comme vous l'aviez rêvé. « Adam mit longtemps à répondre : « Je crois que j'ai perdu ce désir. Je ne me sens plus l'énergie nécessaire. J ai assez d'argent pour vivre et je n'ai plus personne à qui montrer ce jardin. « Samuel s'approcha de lui, les yeux pleins de larmes. « Cet amour ne mourra jamais, dit-il. N'y comptez pas. Etes-vous meilleur que les autres ? Il ne mourra qu'avec vous. « Il resta un moment haletant, puis il monta dans sa voiture, fouetta Doxology et partit, les épaules voûtées, sans dire au revoir.

« « Vous lesreconnaîtrez désormais ? – Oui, répondit Adam.Celui-ci estCaleb ettoi, tuesAaron. » Lee emporta lesjumeaux quihurlaient, verslamaison. « Hier, jene pouvais lesdistinguer, ditAdam.

AaronetCaleb ! – Remercions leCiel qu’il aitrécompensé nosefforts, ditSamuel.

Lizaaurait préféré Josué.

Elleaun faible pourlestrompettes deJéricho.

MaisAaron luiplaît aussi.

Donc, tout vabien.

Jevais atteler mavoiture. » Adam allaavec luijusqu’à l’écurie : « Je suiscontent quevous soyez venu.

Jerespire pluslibrement. » Samuel glissalemors danslabouche deDoxology.

Ilfixa lesrênes etboucla lasous- gorge.

« Peut-être allez-vouspenserànouveau aujardin ? dit-il.Jelevois déjà comme vous l’aviez rêvé. » Adam mitlongtemps àrépondre : « Je crois quej’aiperdu cedésir.

Jene me sens plusl’énergie nécessaire.

Jai assez d’argent pourvivre etjen’ai plus personne àqui montrer cejardin. » Samuel s’approcha delui, lesyeux pleins delarmes. « Cet amour nemourra jamais,dit-il.N’ycomptez pas.Etes-vous meilleurqueles autres ? Ilne mourra qu’avecvous. » Il resta unmoment haletant, puisilmonta danssavoiture, fouettaDoxology etpartit, les épaules voûtées, sansdireaurevoir.. »

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