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TROISIÈME PARTIE   Chapitre XXII               Adam Trask vivait retiré sur lui-même.

Publié le 30/10/2013

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TROISIÈME PARTIE   Chapitre XXII               Adam Trask vivait retiré sur lui-même. La maison des Sanchez, à demi terminée, restait ouverte au vent et à la pluie et les nouveaux planchers se gondolaient et moisissaient. Le potager était mangé par les mauvaises herbes. Adam semblait englué dans une boue qui ralentissait ses gestes et le mouvement de sa pensée. Il voyait le monde à travers une eau glauque. Parfois, il luttait pour remonter à la surface, mais, lorsqu'il arrivait à la lumière, un malaise le prenait et il retournait dans sa demeure submergée. Il entendait rire et pleurer les jumeaux mais il n'éprouvait pour eux qu'inimitié. Ils étaient le symbole de ce qu'il avait perdu. Au début, les voisins montèrent jusqu'au vallon, pensant soulager Adam d'un fardeau de douleur ou de colère. Mais il était trop loin d'eux. Il ne résistait pas à l'amitié, il l'ignorait. Rapidement les voisins n'empruntèrent plus la route sous les chênes. Lee essaya de le stimuler et de le rendre à la vie, mais il avait d'autres occupations. Il faisait la cuisine et la lessive, il lavait et nourrissait les jumeaux. Malgré cette tâche pénible et constante, il se prit à aimer les deux petits garçons. Il leur parlait cantonnais et les premiers mots qu'ils reconnurent et essayèrent de répéter étaient des mots chinois. Samuel retourna deux fois à la ferme pour essayer d'arracher Adam à sa torpeur, mais bientôt Liza l'en dissuada. « Je ne veux pas que tu y retournes, dit-elle. Lorsque tu reviens, tu n'es plus le même. Tu ne le changes pas, Samuel, c'est lui qui te change. Je reconnais son visage sur le tien. - As-tu pensé aux deux petits garçons, Liza ? - Je pense à ta famille. Lorsque tu reviens de là-bas, notre maison est en deuil pour plusieurs jours. - Très bien, maman «, répondit Samuel. Mais cela l'attristait, car il ne pouvait rester à l'écart lorsqu'un homme souffrait. Il lui était difficile d'abandonner Adam à sa désolation. Adam l'avait payé pour son travail. Il avait même payé les moulins à vent et n'en avait pas voulu. Samuel revendit le matériel et lui envoya l'argent. Il ne reçut aucune réponse. Bientôt, l'attitude d'Adam l'irrita. Il lui semblait que Trask se complaisait dans sa douleur. Mais Samuel n'avait pas le temps de s'y attarder. Joe était au collège - celui que Leland Stanford avait fait bâtir sur sa terre de Palo Alto. Tom inquiétait son père, car il se perdait de plus en plus dans les livres. Il accomplissait ses tâches, mais Samuel sentait que son fils ne montrait pas assez de joie. Will et George réussissaient dans leurs affaires et Joe envoyait des lettres en vers où il attaquait de front tous les bastions de la société. Samuel répondit à Joe : « J'aurais été désappointé si tu n'étais pas devenu athée et je lis avec plaisir que tu cueilles les fruits de la libre pensée avec toute la sagesse que te donne ton grand âge. Mais mon coeur compréhensif te serait très reconnaissant de ne pas essayer de convertir ta mère. En recevant ta dernière lettre, elle a cru que tu étais malade. Ta mère ne croit pas qu'il y ait beaucoup de maux qui résistent à une bonne tasse de bouillon. Et, lorsque tu attaques bravement la structure de notre civilisation, elle est persuadée que tu souffres de l'estomac. Cela l'inquiète. Sa foi est une montagne, et toi, mon fils, tu n'es même pas encore en possession d'une pelle. «

«   Chapitre XXII               Adam Traskvivaitretirésurlui-même.

Lamaison desSanchez, àdemi terminée, restait ouverte auvent etàla pluie etles nouveaux planchers segondolaient etmoisissaient.

Le potager étaitmangé parlesmauvaises herbes. Adam semblait engluédansuneboue quiralentissait sesgestes etlemouvement desa pensée.

Ilvoyait lemonde àtravers uneeauglauque.

Parfois,illuttait pourremonter à la surface, mais,lorsqu’il arrivaitàla lumière, unmalaise leprenait etilretournait dans sa demeure submergée.

Ilentendait rireetpleurer lesjumeaux maisiln’éprouvait pour eux qu’inimitié.

Ilsétaient lesymbole decequ’il avait perdu.

Audébut, lesvoisins montèrent jusqu’auvallon,pensant soulager Adamd’unfardeau dedouleur oude colère.

Maisilétait troploind’eux.

Ilne résistait pasàl’amitié, ill’ignorait.

Rapidement les voisins n’empruntèrent pluslaroute sousleschênes. Lee essaya delestimuler etde lerendre àla vie, mais ilavait d’autres occupations.

Il faisait lacuisine etlalessive, illavait etnourrissait lesjumeaux.

Malgrécettetâche pénible etconstante, ilse prit àaimer lesdeux petits garçons.

Illeur parlait cantonnais et les premiers motsqu’ils reconnurent etessayèrent derépéter étaientdesmots chinois.

Samuel retourna deuxfoisàla ferme pouressayer d’arracher Adamàsa torpeur, mais bientôt Lizal’endissuada. « Je neveux pasque tuyretournes, dit-elle.Lorsque tureviens, tun’es plus lemême. Tu nelechanges pas, Samuel, c’estluiqui techange.

Jereconnais sonvisage surletien. – As-tu penséauxdeux petits garçons, Liza ? – Je pense àta famille.

Lorsque tureviens delà-bas, notremaison estendeuil pour plusieurs jours. – Très bien,maman », réponditSamuel. Mais celal’attristait, carilne pouvait resteràl’écart lorsqu’un hommesouffrait.

Illui était difficile d’abandonner Adamàsa désolation. Adam l’avait payépour sontravail.

Ilavait même payélesmoulins àvent etn’en avait pas voulu.

Samuel revendit lematériel etlui envoya l’argent.

Ilne reçut aucune réponse. Bientôt, l’attitude d’Adaml’irrita.Illui semblait queTrask secomplaisait danssa douleur.

MaisSamuel n’avaitpasletemps des’y attarder.

Joeétait aucollège –celui que Leland Stanford avaitfaitbâtir sursaterre dePalo Alto.

Tominquiétait sonpère, car ilse perdait deplus enplus dans leslivres.

Ilaccomplissait sestâches, maisSamuel sentait quesonfilsnemontrait pasassez dejoie. Will etGeorge réussissaient dansleurs affaires etJoe envoyait deslettres envers oùil attaquait defront touslesbastions delasociété. Samuel répondit àJoe : « J’aurais étédésappointé situ n’étais pasdevenu athéeetjelis avec plaisir quetucueilles lesfruits delalibre pensée avectoute lasagesse quetedonne ton grand âge.Mais moncœur compréhensif teserait trèsreconnaissant dene pas essayer deconvertir tamère.

Enrecevant tadernière lettre,elleacru que tuétais malade.

Tamère necroit pasqu’il yait beaucoup demaux quirésistent àune bonne tasse debouillon.

Et,lorsque tuattaques bravement lastructure denotre civilisation, elle estpersuadée quetusouffres del’estomac.

Celal’inquiète.

Safoi est une montagne, et toi, mon fils,tun’es même pasencore enpossession d’unepelle. ». »

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