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THÉODORE DE BANVILLE (1829-1891). A ma mère.

Publié le 20/06/2011

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banville

Banville pousse à l'excès la doctrine de l'art pour l'art, et semble s'attacher exclusivement à la richesse de la rime. Il a exposé ses théories dans son Petit Traité de versification française (1872). Ses principaux recueils sont : les Cariatides (1842), les Stalactites (1846), les Odelettes (1857), les Odes funambulesques (1857). Sans doute, Banville cherche surtout les effets de rythme et de rime, et la plupart de ses petites pièces ne valent que par la forme; mais il a mis une fausse coquetterie à se railler de la pensée et du sentiment, car il est plus d'une fois heureusement inspiré, et son talent de ciseleur n'exclut ni la finesse ni l'émotion.

A ma mère.

Lorsque, ma soeur et moi, dans les forêts profondes, Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux, En nous baisant au front, tu nous appelais fous, Après avoir maudit nos courses vagabondes. Puis, comme un vent d'été confond les fraîches ondes De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux, Lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux, Tu mêlais en riant nos chevelures blondes. Et pendant bien longtemps, nous restions là blottis, Heureux, et tu disais parfois : O chers petits ! Un jour, vous serez grands, et moi je serai vieille! « Les jours se sont enfuis d'un vol mystérieux, Mais toujours la jeunesse éclatante et vermeille Fleurit dans ton sourire et brille dans tes yeux.

(Roses de Noël, Fasquelle, éditeur.)

QUESTIONS D'EXAMEN

I.— L'ensemble. — Un tableau familial, plein de fraîcheur et de grâce. — Quelle est la composition du groupe charmant représenté par le poète? La mère et les deux enfants peuvent-ils être plus étroitement réunis? Quel sentiment éprouvent-ils ? Ne cherchent-ils pas à prolonger cette heure divine? Quelle pensée assombrit, par instants, le bonheur de la mère ? Quelle impression vous laisse cette gracieuse vision ?

II. — L'analyse du morceau. — Distinguez les différentes parties du morceau : a) Au retour de la forêt; b) Le frère et la soeur sur les genoux de la mère; c) Les paroles de la mère; d) La fuite des jours; A quelle partie du sonnet correspond chacune de ces parties? (se rappeler que les quatorze vers d'un sonnet sont groupés en deux quatrains et deux tercets); En quel état les enfants revenaient-ils de la forêt ? Comment la mère les accueillait-elle, et comment les prenait-elle ensuite ? Que leur disait-elle ? Qu'entendait-elle par ces mots : Un jour, vous serez grands...? Que semblait-elle voir dans l'avenir ? Est-ce longtemps après que le, fils évoque ce cher souvenir d'enfance? (raison à l'appui).

III. — Le style; — les expressions. — Montrez la simplicité et l'harmonie du style; Quels sont les vers qui vous paraissent les plus beaux? (Dire pourquoi); A quoi le poète compare-t-il les jours? Quel est le sens de l'expression : un vol mystérieux? Que signifie le mot : blottis?

IV. — La grammaire. — Quels sont les mots de la même famille que forêt et ruisseau? Indiquez un synonyme de confond (confond les fraîches ondes), le contraire de maudit; Distinguez les propositions contenues dans le 1er quatrain; nature de chacune d'elles; fonction de chaque subordonnée; Relevez les pronoms qui se trouvent dans ce même quatrain, et faites l'analyse de chacun d'eux.

Rédaction. — Rappelez, en songeant à votre mère, l'une des scènes les plus attendrissantes de votre enfance.

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