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tendu a marqué comme impur en pleine Assemblée nationale, s'insinue dans le sanctuaire, dans le saint des aints de la Révolution, au Club des Jacobins, et y obtient par ses intrigues la plus haute dignité qui puisse être onférée à un patriote !

Publié le 30/10/2013

Extrait du document

tendu a marqué comme impur en pleine Assemblée nationale, s'insinue dans le sanctuaire, dans le saint des aints de la Révolution, au Club des Jacobins, et y obtient par ses intrigues la plus haute dignité qui puisse être onférée à un patriote ! Car il ne faut pas oublier quelle énorme puissance morale possède ce club précisément ans la dernière année de la Révolution. L'épreuve la plus décisive et la plus authentique qui garantisse la ualité de patriote, c'est d'être admis au Club des Jacobins et, si l'on en est exclu et chassé, c'est, au contraire, se aire marquer pour la guillotine. Généraux, chefs populaires, hommes politiques, tous inclinent la tête devant ce ribunal, comme devant la plus haute instance, instance presque religieuse, de l'esprit bourgeois. Ce club eprésente, en quelque sorte, les prétoriens de la Révolution, la garde du corps et la garde sacrée du sanctuaire. t voilà que ces prétoriens, les plus stricts, les plus sincères et les plus inflexibles des républicains, ont choisi our chef un Joseph Fouché ! La colère de Robespierre est sans mesure. Car, en plein jour, ce coquin s'est ntroduit frauduleusement dans son royaume, dans son domaine à l'endroit précis où lui-même accuse ses nnemis et trempe sa propre force dans le cercle des éprouvés ; maintenant, lorsqu'il voudra prononcer un discours, il faudra donc qu'il en demande l'autorisation à Joseph Fouché ! Lui, Maximilien Robespierre, obligé de se soumettre au caprice ou à la mauvaise humeur d'un Joseph Fouché ! Aussitôt il concentre toutes ses forces. Il faut qu'il venge dans le sang cette défaite. Il faut immédiatement chasser cet homme, non seulement de la présidence, mais même de la société des patriotes. Vite il lance à ses trousses quelques citoyens de Lyon qui le mettent en accusation. Et lorsque Fouché, surpris et toujours décontenancé dans une lutte oratoire à découvert, se défend maladroitement, Robespierre lui-même intervient et engage les Jacobins à « ne pas se laisser duper par des trompeurs «. Il réussit presque, par ce premier coup, à renverser Fouché. Mais Fouché a encore dans ses mains la présidence et par là le moyen de clore les débats prématurément. Il met fin à la discussion d'une manière peu brillante et il se réfugie dans l'obscurité pour préparer une nouvelle attaque contre Robespierre. Mais, maintenant, celui-ci est averti. Il a reconnu la tactique de Fouché ; il sait que cet homme n'accepte pas de combat singulier, mais qu'il bat toujours en retraite afin de méditer secrètement dans l'ombre ses coups perfides. Il ne suffit pas de fustiger cet intrigant opiniâtre et de le vaincre ; il faut le poursuivre jusque dans ses derniers retranchements, l'écraser du pied, l'obliger à exhaler son dernier souffle ; il faut, une fois pour toutes, le rendre inoffensif.  C'est pourquoi Robespierre l'attaque de nouveau. Il renouvelle, aux Jacobins, son accusation publique et demande que Fouché vienne à la prochaine séance pour se justifier. Naturellement, Fouché s'en garde bien. Il connaît sa force et sa faiblesse ; il ne veut pas donner à Robespierre l'occasion d'un triomphe public, il ne veut pas être humilié par lui, face à face, sous les yeux de trois mille hommes. Mieux vaut rester dans l'ombre, mieux vaut se laisser vaincre et gagner du temps, un temps précieux ! C'est pourquoi il écrit avec politesse aux Jacobins que, malheureusement, il est obligé de refuser de présenter sa défense en public ; avant que les deux comités se soient prononcés au sujet de sa conduite, il prie les Jacobins d'ajourner leur jugement sur son compte. Robespierre bondit sur cette lettre comme sur une proie. Maintenant c'est le moment de le saisir, c'est le moment de l'écraser définitivement. Le discours qu'il prononce alors, le 23 Messidor (11 juillet), contre Joseph Fouché est l'attaque la plus acharnée, la plus violente et la plus bilieuse que Robespierre ait jamais dirigée contre un adversaire. Dès le premier mot on sent déjà qu'il veut non seulement frapper son ennemi, mais bien l'atteindre mortellement, non seulement l'humilier, mais encore l'exterminer. Il commence avec un calme hypocrite. Il y a encore une vague impartialité lorsqu'il déclare que l'« individu « Fouché ne l'intéresse pas du tout : « J'ai pu être lié avec lui, parce que je l'ai cru patriote. Quand je l'ai dénoncé, c'était moins à cause de ses crimes que parce qu'il se cachait pour en commettre d'autres, et parce que je le regarde comme chef de la conspiration que nous avons à déjouer. J'examine la lettre qui vient d'être lue, et je vois qu'elle est écrite par un homme qui, étant accusé pour ses crimes, refuse de se justifier devant ses concitoyens. C'est le début d'un système de tyrannie : celui qui refuse de répondre à une Société populaire est un homme qui en attaque l'institution. Il est étonnant que celui qui, à l'époque dont je parle, briguait l'approbation de la Société, la néglige lorsqu'il est dénoncé, et semble implorer, pour ainsi dire, les secours de la Convention contre les Jacobins. Craint-il les yeux et les oreilles du peuple ? Craint-il que sa triste figure ne montre que trop visiblement le crime, que trois mille regards fixés sur lui ne découvrent dans ses yeux son âme tout entière, et qu'en dépit de la nature qui les y a cachées on y lise ses pensées ? Craint-il que son langage ne décèle l'embarras et les contradictions d'un coupable ? Un homme sensé doit juger que la crainte est le seul motif de la conduite de Fouché. Or, l'homme qui craint les regards de ses concitoyens est un coupable. J'appelle ici Fouché en jugement ; qu'il réponde et qu'il dise qui, de lui ou de nous, a soutenu plus dignement les droits des représentants du peuple et foudroyé avec plus de courage toutes les factions. « Il continue en le nommant encore un « imposteur vil et méprisable «, dont la conduite est l'aveu du crime, et il parle avec de perfides allusions « des hommes dont les mains sont pleines de rapines et de crimes «. Il conclut par ces paroles menaçantes : « Fouché s'est assez caractérisé lui-même. Je ne veux rien ajouter, afin que les conspirateurs sachent une fois pour toutes qu'ils n'échapperont pas à la défiance du peuple. « Bien que ces paroles annoncent nettement une condamnation à mort, l'assemblée obéit à Robespierre. Et, sans hésiter, elle exclut, comme indigne, son ancien président du Club des Jacobins. Maintenant Joseph Fouché est marqué pour la guillotine, comme un arbre pour la hache. L'exclusion du Club des Jacobins équivaut à une marque d'infamie, et une accusation de la part de Robespierre, surtout quand elle est aussi acharnée que celle-ci, est, le plus souvent, le signe d'une condamnation certaine. Fouché porte désormais en plein jour sa chemise mortuaire. Chacun attend à tout instant son arrestation, et lui-même plus que les autres. Il y a longtemps qu'il ne couche plus chez lui, par crainte que, la nuit, les gendarmes ne viennent le saisir dans son lit, comme Danton et Desmoulins. Il se cache chez quelques amis courageux, car il faut du courage pour héberger quelqu'un si ouvertement frappé de proscription ; il faut même du courage pour s'entretenir publiquement avec lui. La police du comité de sûreté générale, dirigée par Robespierre, s'attache à chacun des pas de Fouché et rapporte quelles sont ses fréquentations et ses visites. Il est invisiblement cerné, lié dans chacun de ses mouvements et déjà livré au couteau. En fait, des sept cents députés, Fouché est alors le plus exposé et on ne voit pour lui aucune possibilité d'échapper. Il a encore une fois essayé de se raccrocher quelque part, aux Jacobins, mais le poing féroce de Robespierre l'en a arraché et maintenant sa tête ne tient plus à ses épaules que par un fil. Car que peut-il attendre de la Convention, de ce troupeau de moutons lâches et intimidés, qui bêlent servilement leur « oui «, dès que le Comité réclame l'un des leurs pour la guillotine ? Ils ont tous livré sans résistance leurs anciens chefs au Tribunal révolutionnaire, Danton, Desmoulins, Vergniaud, simplement pour ne pas attirer l'attention sur eux par leur résistance ; pourquoi ne livreraient-ils pas Fouché ? Muets, anxieux, consternés, ils sont assis sur leurs bancs, eux qui autrefois étaient si courageux et si passionnés. L'odieux poison de la peur, qui use les nerfs et écrase les âmes, paralyse leur volonté. Mais le poison possède toujours cette vertu secrète de renfermer son antidote lorsqu'on le distille avec art et qu'on en exprime les forces cachées. C'est ainsi qu'ici aussi, chose paradoxale, la peur qu'inspire Robespierre peut justement devenir le moyen de se débarrasser de sa personne. On ne pardonne pas à un homme qui, pendant des semaines et des mois, vous inspire une crainte permanente et qui, par l'incertitude où il vous tient, ronge l'âme et paralyse la volonté : jamais l'humanité, ou un groupe quelconque, ne peut supporter longtemps la dictature d'un seul sans le haïr. Et cette haine des asservis fermente souterrainement dans tous les milieux. Cinquante, soixante députés qui, comme Fouché, n'osent plus dormir chez eux, se mordent les lèvres lorsque Robespierre passe à côté d'eux ; beaucoup crispent les poings derrière le dos, bien qu'ils acclament ses discours. Plus est longue et sévère la domination de l'Incorruptible et plus augmente l'hostilité que provoque sa volonté uissante avec excès. Peu à peu, il a froissé et offensé tout le monde : la droite, en envoyant les Girondins à 'échafaud, la gauche, en jetant dans le panier de la guillotine les têtes des extrémistes, le Comité de Salut public, n lui imposant sa volonté, les profiteurs, en les menaçant dans leurs affaires, les ambitieux, en leur barrant le hemin, les envieux, par le fait qu'il détient le pouvoir, et les accommodants parce qu'il ne se lie pas avec eux. Si 'on réussissait à concentrer en une seule volonté, en un trait dont la pointe percerait le coeur de Robespierre, ette haine aux cent têtes, cette immense lâcheté éparse, tous seraient sauvés, Fouché, Barras, Tallien, Carnot, tous ses ennemis secrets. Mais pour cela il faudrait d'abord convaincre un grand nombre de ces caractères faibles qu'ils sont menacés par Robespierre ; il faudrait élargir encore la sphère de la crainte et de la méfiance et accroître artificiellement la tension dont il est la cause. Il faudrait faire peser encore davantage sur les nerfs de chacun cette lourdeur de plomb, cette inquiétante incertitude qui se dégage des sombres discours de Robespierre ; il faudrait rendre la terreur plus terrible et l'anxiété plus alarmante ; alors peut-être la masse serait assez courageuse pour attaquer cet homme seul. C'est ici qu'entre en jeu la véritable activité de Fouché. Depuis la première heure du matin jusqu'à la dernière heure du soir, il va furtivement d'un député à l'autre et parle de nouvelles listes de proscriptions que Robespierre prépare secrètement. Et il murmure à chacun : « Tu es sur la liste «, ou bien : « Tu seras de la prochaine charrette. « Et, effectivement, une terreur panique se répand ainsi peu à peu, car devant ce Caton, cet homme d'une incorruptibilité aussi absolue, très rares sont les députés qui ont la conscience complètement pure. L'un a peut-être agi un peu trop librement en matière financière ; l'autre a un jour contredit Robespierre ; le troisième a trop fréquenté les femmes (ce qui est un crime aux yeux de ce républicain puritain) ; le quatrième a peut-être une fois lié amitié avec Danton ou quelque autre des cent cinquante condamnés ; le cinquième a recueilli chez lui un suspect ; le sixième a reçu une lettre d'un émigré. Bref, chacun tremble, chacun considère comme possible une attaque contre soi-même ; aucun ne se sent assez pur pour satisfaire complètement aux exigences exagérées que Robespierre impose à la vertu des citoyens. Et Fouché court toujours d'un homme à l'autre, semblable à la navette d'un métier à tisser, toujours tissant de nouveaux fils, toujours nouant de nouvelles mailles, toujours élargissant le champ d'action de cette toile d'araignée faite de méfiance et de soupçon. Mais c'est un jeu dangereux qu'il joue là, car la toile qu'il tisse est fragile, et un seul mouvement brusque de Robespierre, une parole de trahison peuvent la déchirer. Ce rôle secret, désespéré, périlleux et souterrain joué par Fouché dans la conjuration contre Robespierre n'a pas été suffisamment mis en relief par la plupart des historiens et souvent même son nom n'est pas cité. L'histoire n'est presque toujours écrite que d'après les apparences, et c'est ainsi que les historiens de ces derniers jours émouvants se bornent d'ordinaire à parler du geste pathétique de Tallien qui brandit à la tribune le poignard dont il veut se percer le coeur, de la brusque énergie de Barras qui convoque les troupes, et du discours accusateur de Bourdon ; bref, ils parlent des comédiens, des acteurs du grand drame qui se déroule le 9

« Maintenant JosephFouché estmarqué pourlaguillotine, commeunarbre pourlahache.

L’exclusion duClub des Jacobins équivautàune marque d’infamie, etune accusation delapart deRobespierre, surtoutquandelle est aussi acharnée quecelle-ci, est,leplus souvent, lesigne d’une condamnation certaine.Fouchéporte désormais enplein joursachemise mortuaire.

Chacunattendàtout instant sonarrestation, etlui-même plus que lesautres.

Ilya longtemps qu’ilnecouche pluschez lui,par crainte que,lanuit, lesgendarmes neviennent le saisir danssonlit,comme Danton etDesmoulins.

Ilse cache chezquelques amiscourageux, carilfaut du courage pourhéberger quelqu’un siouvertement frappédeproscription ; ilfaut même ducourage pour s’entretenir publiquement aveclui.Lapolice ducomité desûreté générale, dirigéeparRobespierre, s’attacheà chacun despas deFouché etrapporte quellessontsesfréquentations etses visites.

Ilest invisiblement cerné,lié dans chacun deses mouvements etdéjà livré aucouteau. En fait, dessept cents députés, Fouchéestalors leplus exposé eton nevoit pour luiaucune possibilité d’échapper.

Ilaencore unefoisessayé deseraccrocher quelquepart,auxJacobins, maislepoing féroce de Robespierre l’enaarraché etmaintenant satête netient plusàses épaules queparunfil.

Car que peut-il attendre delaConvention, decetroupeau demoutons lâchesetintimidés, quibêlent servilement leur« oui », dès que leComité réclame l’undesleurs pourlaguillotine ? Ilsont tous livré sansrésistance leursanciens chefs au Tribunal révolutionnaire, Danton,Desmoulins, Vergniaud,simplement pournepas attirer l’attention sureux par leur résistance ; pourquoinelivreraient-ils pasFouché ? Muets,anxieux, consternés, ilssont assis surleurs bancs, euxquiautrefois étaientsicourageux etsipassionnés.

L’odieuxpoisondelapeur, quiuse lesnerfs et écrase lesâmes, paralyse leurvolonté. Mais lepoison possède toujours cettevertu secrète derenfermer sonantidote lorsqu’on ledistille avecartet qu’on enexprime lesforces cachées.

C’estainsiqu’ici aussi, choseparadoxale, lapeur qu’inspire Robespierre peut justement devenirlemoyen desedébarrasser desapersonne.

Onnepardonne pasàun homme qui, pendant dessemaines etdes mois, vousinspire unecrainte permanente etqui, parl’incertitude oùilvous tient, ronge l’âmeetparalyse lavolonté : jamaisl’humanité, ouun groupe quelconque, nepeut supporter longtemps la dictature d’unseulsans lehaïr.

Etcette haine desasservis fermente souterrainement danstouslesmilieux. Cinquante, soixantedéputésqui,comme Fouché, n’osentplusdormir chezeux,semordent leslèvres lorsque Robespierre passeàcôté d’eux ; beaucoup crispentlespoings derrière ledos, bien qu’ils acclament sesdiscours. Plus estlongue etsévère ladomination del’Incorruptible etplus augmente l’hostilitéqueprovoque savolonté puissante avecexcès.

Peuàpeu, ilafroissé etoffensé toutlemonde : ladroite, enenvoyant lesGirondins à l’échafaud, lagauche, enjetant danslepanier delaguillotine lestêtes desextrémistes, leComité deSalut public, en lui imposant savolonté, lesprofiteurs, enles menaçant dansleurs affaires, lesambitieux, enleur barrant le chemin, lesenvieux, parlefait qu’il détient lepouvoir, etles accommodants parcequ’ilneselie pas avec eux.Si l’on réussissait àconcentrer enune seule volonté, enun trait dont lapointe percerait lecoeur deRobespierre, cette haine auxcent têtes, cetteimmense lâchetééparse, tousseraient sauvés,Fouché, Barras,Tallien, Carnot, tous sesennemis secrets.Maispourcelailfaudrait d’abordconvaincre ungrand nombre deces caractères faibles qu’ilssontmenacés parRobespierre ; ilfaudrait élargirencore lasphère delacrainte etde laméfiance et accroître artificiellement latension dontilest lacause.

Ilfaudrait fairepeser encore davantage surlesnerfs de chacun cettelourdeur deplomb, cetteinquiétante incertitudequisedégage dessombres discoursde Robespierre ; ilfaudrait rendrelaterreur plusterrible etl’anxiété plusalarmante ; alorspeut-être lamasse serait assez courageuse pourattaquer cethomme seul. C’est iciqu’entre enjeu lavéritable activitédeFouché.

Depuislapremière heuredumatin jusqu’à ladernière heure dusoir, ilva furtivement d’undéputé àl’autre etparle denouvelles listesdeproscriptions que Robespierre préparesecrètement.

Etilmurmure àchacun : « Tuessur laliste », oubien : « Tuseras dela prochaine charrette. » Et,effectivement, uneterreur panique serépand ainsipeuàpeu, cardevant ceCaton, cet homme d’uneincorruptibilité aussiabsolue, trèsrares sontlesdéputés quiont laconscience complètement pure.

L’unapeut-être agiunpeu trop librement enmatière financière ; l’autreaun jour contredit Robespierre ; le troisième atrop fréquenté lesfemmes (cequi estuncrime auxyeux decerépublicain puritain);le quatrième a peut-être unefoisliéamitié avecDanton ouquelque autredescent cinquante condamnés ; lecinquième a recueilli chezluiun suspect ; lesixième areçu unelettre d’unémigré.

Bref,chacun tremble, chacunconsidère comme possible uneattaque contresoi-même ; aucunnesesent assez purpour satisfaire complètement aux exigences exagérées queRobespierre imposeàla vertu descitoyens.

EtFouché courttoujours d’unhomme à l’autre, semblable àla navette d’unmétier àtisser, toujours tissantdenouveaux fils,toujours nouantde nouvelles mailles,toujours élargissant lechamp d’action decette toiled’araignée faitedeméfiance etde soupçon.

Maisc’estunjeu dangereux qu’iljouelà,car latoile qu’iltisse estfragile, etun seul mouvement brusque deRobespierre, uneparole detrahison peuventladéchirer. Ce rôle secret, désespéré, périlleuxetsouterrain jouéparFouché danslaconjuration contreRobespierre n’apas été suffisamment misenrelief parlaplupart deshistoriens etsouvent mêmesonnom n’est pascité.

L’histoire n’est presque toujours écritequed’après lesapparences, etc’est ainsi queleshistoriens deces derniers jours émouvants sebornent d’ordinaire àparler dugeste pathétique deTallien quibrandit àla tribune lepoignard dont ilveut sepercer lecoeur, delabrusque énergiedeBarras quiconvoque lestroupes, etdu discours accusateur deBourdon ; bref,ilsparlent descomédiens, desacteurs dugrand drame quisedéroule le9. »

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