temps, pour être avisé, et vigoureux de corps et d'esprit, il devint le premier homme de sa troupe.
Publié le 01/10/2013
Extrait du document
«
militaires ; de façon que, pendant l'espace d'un
-
an où il eut le
principat, non seulement il était en sécurité dans la ville de
Fermo, mais il était devenu redoutable à tous ses voisins.
Et il
eût été difficile de le faire capituler comme ç'avait été le cas
d'Agathocle, s'il ne se fût pas laissé tromper par César Borgia
quand, à Sinigaglia, on l'a dit plus haut, il prit les Orsini et
Vitelli ; c'est là que, pris lui aussi un an après avoir commis son
parricide, il fut en compagnie de Vitellozzo, qu'il avait eu pour
maître de ses talents et de ses scélératesses, étranglé.
On pourrait se demander d'où vint qu'Agathocle et tel de ses
pareils, après une infinité de trahisons et cruautés, put vivre
longtemps en sécurité dans sa patrie et se défendre contre les
ennemis extérieurs sans que jamais ses concitoyens conspirassent
contre lui : il est de fait que beaucoup d'autres, usant de
cruauté, n'ont pu, même en temps de paix, conserver leurs
Etats, pour ne point parler des temps troublés de la guerre.
Je
crois que cela vient du bon usage ou mauvais usage des cruautés.
On peut parler de bon usage (si du mal il est licite de dire bien)
pour celles qui se font d'un seul coup, pour la nécessité de sa
sûreté, et puis on ne s'y enfonce point, mais on les fait tourner
au profit des sujets le plus qu'on peut.
Il y a mauvais usage
pour celles qui, encore qu'elles soient d'abord peu nombreuses,
vont avec le temps plutôt croissant que s'apaisant.
Ceux qui
suivent le premier modèle peuvent avec Dieu et avec les
hommes avoir à leur état quelque remède, comme eut Agatho-
cle ; les autres, il est impossible qu'ils se maintiennent.
D'où il faut noter qu'en prenant un pays celui qui s'en
empare doit songer à toutes les vexations qu'il lui est nécessaire
de faire ; et les faire toutes d'un seul coup, pour n'avoir pas à
les renouveler chaque jour et pour pouvoir, en ne les renouve-
lant pas, rassurer les hommes et se les gagner par des bienfaits.
Qui fait autrement, ou par timidité ou par mauvais calcul, est
sans cesse contraint de tenir le couteau à la main ; et jamais il
ne peut faire fond sur ses sujets, ceux-ci ne pouvant, par suite
des violences fraîches et continuelles, avoir confiance en lui.
Car
les violences se doivent faire toutes ensemble afin que, le goût.
»
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