talons.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
– Écoutez-moi,
Copperfield,ditSteerforth, vousmelesraconterez.
Jene peux pasm’endormir debonne heurele
soir, etjeme réveille généralement degrand matin.
Nouslesprendrons lesuns après lesautres.
Cesera juste comme
dans les Mille
etune Nuits . »
Cet arrangement flattasingulièrement mavanité, etlesoir même, nouscommençâmes àle mettre àexécution.
Je
ne saurais dire,etjen’ai nulle envie delesavoir, comment j’interprétai lesœuvres demes auteurs favoris ; maisj’avais
en eux une foiprofonde, etjeracontais, autantquejepuis croire, avecsimplicité etavec gravité ceque j’avais à
raconter : cesqualités-là faisaientpasserpar-dessus biendeschoses.
Il yavait pourtant unrevers àla médaille ; biensouvent lesoir jetombais desommeil, oubien j’étais ennuyé etpeu
disposé àreprendre monrécit, etalors c’était bienpénible ; maisilfallait pourtant lefaire, cardedésappointer
Steerforth aurisque deluidéplaire, iln’en pouvait pasêtre question.
Lematin aussi,quand j’étaisfatigué etque j’avais
grande enviededormir encore uneheure, jetrouvais trèspeudivertissant d’êtreréveillé ensursaut comme lasultane
Schéhérazade, etcontraint àraconter unelongue histoire avantquelacloche semît àsonner ; maisSteerforth tenait
bon ; etcomme, enrevanche, ilm’expliquait mesproblèmes etmes versions, etqu’il m’aidait àfaire cequi me donnait
trop depeine, jene perdais passurcemarché.
Qu’ilmesoit permis cependant deme rendre justice.
Cen’était ni
l’intérêt personnel, nil’égoïsme, nilacrainte quime faisaient agirainsi ; jel’aimais etjel’admirais, sonapprobation me
payait detout.
J’yattachais untel prix que j’ailecœur serréaujourd’hui enme rappelant cesenfantillages.
Steerforth nemanquait pasnon plus deprudence et,une foisentre autres, illa déploya avecunepersistance qui
dut, jecrois, fairevenir unpeu l’eau àla bouche aupauvre Traddles etàmes autres camarades.
Lalettre quem’avait
annoncée Peggotty,etquelle lettre ! m’arriva aubout dequelques semaines, etelle était accompagnée d’ungâteau
enfoui aumilieu d’uneprovision d’oranges, etde deux bouteilles devin deprimevère.
Jem’empressai, commede
raison, d’allermettre cestrésors auxpieds deSteerforth, enlepriant desecharger deladistribution.
« Écoutez-moi bien,Copperfield, dit-il,nousgarderons levin pour voushumecter legosier quand vousme
raconterez deshistoires. »
Je rougis àcette idée,etdans mamodestie, jeleconjurai den’y pas songer.
Maisilme ditqu’il avait remarqué que
j’étais souvent unpeu enroué, ou,comme ildisait, quej’avais deschats danslagorge etque maliqueur serait
employée jusqu’àladernière goutteàme rafraîchir legosier.
Enconséquence, ill’enferma dansunecaisse quilui
appartenait ; ilen mit une portion dansunefiole, etde temps àautre, lorsqu’il jugeaitquej’avais besoin deme
restaurer, ilm’en administrait quelquesgouttesaumoyen d’unchalumeau deplume.
Parfois, danslebut derendre le
remède encoreplusefficace, ilavait labonté d’yajouter unpeu dejus d’orange oudegingembre, oud’y faire fondre de
la muscade ; jene puis pasdire quelasaveur endevint plusagréable, nique cette boisson fûtprécisément
stomachique àprendre lesoir ensecouchant oulematin enseréveillant, maisceque jepuis direc’est quejel’avalais
avec laplus vivereconnaissance pourlessoins dontmecomblait Steerforth.
Peregrine nousprit,àce qu’il mesemble, desmois àraconter ; lesautres contes pluslongtemps encore.Si
l’institution s’ennuyait,cen’était toujours pasfaute d’histoires, etlaliqueur durapresque aussilongtemps quemes
récits.
Lepauvre Traddles (jenepuis jamais songer àlui sans avoir àla fois une étrange enviederire etde pleurer),
remplissait lerôle deschœurs danslestragédies antiques ; tantôtilaffectait desetordre derire dans lesendroits
comiques ; tantôt,lorsqu’il arrivaitquelque événement effrayant,ilsemblait saisid’une mortelle épouvante.
Celame
troublait mêmetrèssouvent aumilieu demes narrations.
Jeme souviens qu’unedeses plaisanteries favorites,c’était
de faire semblant dene pouvoir s’empêcher declaquer desdents lorsque jeparlais d’unalguazil enracontant les
aventures deGil Blas ; etlejour oùGil Blas rencontra danslesrues deMadrid lecapitaine desvoleurs, cemalheureux
Traddles poussadetels crisdeterreur queM. Creakle l’entendit,enrôdant dansnotre corridor, etlefouetta
d’importance pourluiapprendre àse mieux conduire audortoir.
Rien n’était pluspropre àdévelopper enmoi uneimagination naturellement rêveuseetromanesque, queces
histoires racontées dansuneprofonde obscurité, etsous cerapport jedoute quecette habitude m’aitétéfort salutaire.
Mais, enme voyant choyédansnotre dortoir comme unjoujou récréatif, eten songeant aurenom quem’avait faitet
au relief quemedonnait montalent denarrateur parmimescamarades, bienquejefusse leplus jeune, lesentiment de
mon importance mestimulait infiniment.
Dans unepension oùrègne unecruauté barbare, quelquesoitlemérite deson directeur, iln’y apas dedanger
qu’on apprenne grand-chose.
Enmasse, lesélèves deSalem-House nesavaient absolument rien ;ilsétaient trop
tourmentés ettrop battus pourpouvoir apprendre quelquechose ;peut-on jamaisrienfaire aumilieu d’unevie
perpétuellement agitéeetmalheureuse ? Maismapetite vanité, aidéedesconseils deSteerforth, mepoussait à
m’instruire, etsielle nem’épargnait pasgrand-chose enfait depunition, dumoins ellemefaisait unpeu sortir dela
paresse universelle, etjefinissais parattraper auvol par-ci par-là quelques bribesd’instruction..
»
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