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Publié le 26/04/2011
Extrait du document
Coupeau terminait alors la toiture d'une maison neuve, à trois étages. Ce jour-là, il devait justement poser les dernières feuilles de zinc. Comme le toit était presque plat, il y avait installé son établi, un large volet sur deux tréteaux. Un beau soleil de mai se couchait, dorant les cheminées. Et, tout là-haut, dans le ciel clair, l'ouvrier taillait tranquillement son zinc à coups de cisaille, penché sur l'établi, pareil à un tailleur coupant chez lui une paire de culottes. Contre le mur de la maison voisine, son aide, un gamin de dix-sept ans, fluet et blond, entretenait le feu du réchaud en manœuvrant un énorme soufflet, dont chaque haleine faisait envoler un pétillement d'étincelles.
— Hé! Zidore, mets les fers! cria Coupeau. L'aide enfonça les fers à souder au milieu de la braise, d'un rose pâle dans le plein jour. Puis, il se mit à souffler. Coupeau tenait la dernière feuille de zinc. Elle restait à poser au bord du toit, près de la gouttière; là, il y avait une brusque pente, et le trou béant de la rue se creusait. Le zingueur, comme chez lui, en chaussons de lisières, s'avança, traînant les pieds, sifflotant l'air d'Ohé! les p'tits agneaux! Arrivé devant le trou, il se laissa couler, s'arc-bouta d'un genou contre la maçonnerie d'une cheminée, resta à moitié chemin du pavé. Une de ses jambes pendait. Quand il se renversait pour appeler cette couleuvre de Zidore, il se rattrapait à un coin de la maçonnerie à cause du trottoir, là-bas, sous lui. — Sacré lambin, va!... Donne donc les fers! Quand tu regarderas en l'air, bougre d'efflanqué! les alouettes ne te tomberont pas toutes rôties ! Mais Zidore ne se pressait pas. Il s'intéressait aux toits voisins, à une grosse fumée qui montait au fond de Paris, du côté de Grenelle; ça pouvait bien être un incendie. Pourtant, il vint se mettre à plat ventre, la tête au-dessus du trou ; et il passa les fers à Coupeau. (Quelques instants plus tard, Coupeau va tomber du toit dans la rue.) Émile Zola, L'Assommoir.
Liens utiles
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- Jean-Jacques Rousseau, Confessions. Sous forme de commentaire composé, vous expliquerez ce texte en montrant comment le site et les circonstances concourent à créer chez l'auteur un sentiment de bonheur presque parfait.
- Gustave Flaubert, Madame Bovary. Vous expliquerez ce texte sous forme de commentaire composé. Vous pourrez étudier, dans ce passage qui marque la naissance d'une idylle entre Emma Rouault et Charles Bovary, la façon dont sont présentés le cadre et les personnages. Vous montrerez que la scène est vue tantôt par l'auteur, tantôt par Charles Bovary.
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