SOCRATE : Y a-t-il quelque chose que tu appelles savoir ?
Publié le 03/11/2013
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SOCRATE : Y a-t-il quelque chose que tu appelles savoir ? GORGIAS : Oui. S. : Et quelque chose que tu appelles croire ? G. : Certainement. S. : Te semble-t-il que savoir et croire, la science et la croyance, soient choses identiques ou différentes ? G. : Pour moi, Socrate, je les tiens pour différentes. S. : Tu as raison, et je vais t'en donner la preuve. Si l'on te demandait : « Y a-t-il, Gorgias, une croyance fausse et une vraie ? « tu dirais oui, je suppose. G. : Oui. S. : Mais y a-t-il de même une science fausse et une vraie ? G. : Pas du tout. S. : Il est donc évident que savoir et croire ne sont pas la même chose. G. : C'est juste. S. : Cependant, ceux qui croient sont persuadés aussi bien que ceux qui savent. G. : C'est vrai. S. : Alors veux-tu que nous admettions deux sortes de persuasion, l'une qui produit la croyance sans la science, et l'autre qui produit la science ? G. : Parfaitement. PLATON QUESTIONS : 10 a)Ce texte établit une distinction : laquelle ? b)Analysez la manière dont cette distinction est produite. 20 a)Pourquoi n'y a-t-il pas « une science fausse et une science vraie « ? b)En quel sens « ceux qui croient sont[-ils] persuadés aussi bien que ceux qui savent « ? Appuyer votre réponse sur l'analyse d'un ou plusieurs exemples. 30 S'accorder sur la vérité exclut-il toute forme de persuasion ?
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- Socrate: « Je suis plus sage que cet homme-là. Il se peut qu'aucun de nous deux ne sache rien de beau ni de bon; mais lui croit savoir quelque chose, alors qu'il ne sait rien, tandis que moi, si je ne sais pas, je ne crois pas non plus savoir. » Platon, Apologie de Socrate, ive s. av. J.-C. Commentez cette citation.
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- « Puisqu'on ne peut être universel et savoir tout ce qui se peut savoir sur tout, II faut savoir peu de tout car il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d'une chose. » Discutez cette affirmation de Pascal.
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- Si tu veux bien réfléchir, Socrate, à l'effet visé par la punition du coupable, la réalité elle-même te montrera que les hommes considèrent la vertu comme une chose qui s'acquiert.