si vous avez bien suivi cette discussion et réfléchi sur le système militaire de ces deux peuples, vous verrez qu'ils ont beaucoup à faire pour arriver à la perfection des Anciens.
Publié le 01/10/2013
Extrait du document
«
rudes et soumis aux lois, non pas des débauchés, des vagabonds
et des étrangers.
Jamais un bon sculpteur n'essaiera de faire une
belle statue d'un bloc mal dégrossi, il lui faut un marbre intact.
Nos princes d'Italie, avant d'avoir essuyé les coups des guer-
riers d'Outre-monts, s'imaginaient qu'il leur suffisait de savoir,
dans leur cabinet, bien aiguiser une réponse, écrire une belle
lettre, étaler dans leurs discours de la subtilité et de l'à-propos,
ourdir une perfidie ; couverts d'or et de pierreries, ils voulaient
surpasser tous les mortels par le luxe de leur table et de leur
lit ; environnés de débauches, au sein d'une honteuse oisiveté,
gouvernant leurs sujets avec orgueil et avarice, ils n'accordaient
qu'à la faveur les grades de l'armée, dédaignaient tout homme
qui aurait osé leur donner un conseil salutaire, et prétendaient
que leurs moindres paroles fussent regardées comme des oracles.
Ils ne sentaient pas, les malheureux, qu'ils ne faisaient que se
préparer à devenir la proie du premier assaillant ! De là vinrent,
en 1494, les terreurs subites, les fuites précipitées, et les miracu-
leuses défaites.
C'est ainsi que les trois plus puissants États d'Italie ont été
plusieurs fois saccagés et livrés au pillage.
Mais ce qu'il y a de
plus déplorable, c'est que nos princes actuels vivent dans les
mêmes désordres et persistent dans les mêmes erreurs.
Ils ne
songent pas que, chez les Anciens, tout prince jaloux de mainte-
nir son autorité pratiquait avec soin toutes les règles que je viens
de prescrire, et se montrait constamment appliqué à endurcir
son corps contre les fatigues et fortifier son âme contre les dan-
gers.
Alexandre, César, et tous les grands hommes de ces temps-
là, combattaient toujours aux premiers rangs, marchaient à
pied, chargés de leurs armes, et n'abandonnaient leur empire
qu'avec la vie, voulant également vivre et mourir avec honneur.
On pouvait peut-être reprendre en quelques-uns d'entre eux
une trop grande ardeur de dominer, mais jamais on ne leur
reprocha nulle mollesse, ni rien de ce qui énerve et dégrade
l'humanité.
Si nos princes pouvaient s'instruire et se pénétrer
de pareils exemples, ils prendraient sans aucun doute une autre.
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