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Sénèque, C’est l’intention qui compte

Publié le 15/09/2011

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De ce qu’il est rare qu’un homme soit réellement et intégralement vertueux, faut-il conclure que le devoir est une exigence utopique ? Répondant à cette critique régulièrement adressée aux stoïciens, Sénèque montre ici que non : le devoir est un idéal, certes, mais qui, même lorsqu’il n’est pas totalement accompli, a néanmoins des effets sur la réalité et sur la conduite des hommes.

 

Celui qui a pris les résolutions suivantes : "Moi, je ferai la même figure devant la mort, que j’en entende parler ou que je la voie. Moi, je me soumettrai à toutes les tâches, si rudes soient-elles, l’âme étayant le corps. Moi, je mépriserai tout autant les richesses présentes ou absentes, sans être plus triste si elles sont chez les autres, ni plus fier si elles m’environnent de leur éclat. Moi, je ne m’apercevrai pas de la Fortune, qu’elle s’approche ou se retire. Moi, je regarderai toutes les terres comme miennes, les miennes comme celles de tous. Moi, je vivrai avec la pensée que je suis né pour d’autres et j’en remercierai la nature. Comment, en effet, aurait-elle pu mieux sauvegarder mes intérêts ? Elle a donné moi seul à tous, tous à moi seul. Tout ce que j’aurai, je n’en ferai ni économie sordide, ni gaspillage. Rien ne me paraîtra mieux en ma possession que ce que j’aurai donné à bon escient. Je n’évaluerai les bienfaits ni au nombre, ni au poids, mais uniquement d’après l’estime que j’aurai pour le bénéficiaire. Jamais ce ne sera trop à mes yeux, si l’obligé le mérite. Je ne ferai rien pour l’opinion, tout pour ma conscience. Je croirai que tout le monde me regarde alors que je serai seul témoin de mes actes. Je n’aurai d’autre but en mangeant et en buvant que d’apaiser mes besoins naturels, non de me remplir le ventre et de le vider. Agréable à mes amis, doux et indulgent envers mes ennemis, je me laisserai fléchir avant d’être prié et j’irai au-devant des requêtes honorables. Je saurai que ma patrie est l’univers et que les dieux y président, qu’ils se tiennent au-dessus et autour de moi comme censeurs de mes faits et dits. Et lorsque la nature redemandera mon souffle ou que ma raison le rejettera hors de moi, je pourrai, en m’en allant, me rendre ce témoignage que j’ai aimé une conscience honnête, des goûts honnêtes, que je n’ai attenté à la liberté de personne, encore moins à la mienne"... celui qui concevra, adoptera, essaiera de suivre ces résolutions et marchera vers les dieux, ah! celui-là, même s’il ne réussit pas, a succombé du moins à de nobles efforts.

 

Sénèque (vers 4 av J-C -65 apr. J-C), La Vie heureuse (vers 58 apr. J-C)

« Ensuite, la description physique donnée avec beaucoup de détails par l’énumération de la ligne 4 « hâve, pâle,défait, les yeux mornes, la barbe longue et sale couverte de vermine » et qui l’oppose au « conseiller de la Tournelle» crée un sentiment de pitié envers le détenu chez le lecteur qui par la suite voit le sadisme du juge et duchirurgien, censés représentés le droit chemin, pour lesquels « la petite et le grande torture » n’est qu’un jeu.

Audeuxième paragraphe, l’influence de la torture est démontrée par l’évolution marquée chronologiquement « lapremière fois … à la seconde… ensuite… » du personnage féminin aux lignes 12 à 15 qui passe de la révolte à lacuriosité puis au « goût du sang ».

Le quatrième exemple est une comparaison de la France à l’Angleterre sur le tonironique qui la décrédibilise.

L’anecdote précise du quatrième paragraphe débute par une description détailléecomportant le statut et les liens familiaux du personnage ce qui lui donne de l’importance puis se poursuit parl’énoncé absurde de ces soi-disant délits exagérés par la liaison « et même » à la ligne 22 pour finir sur l’énumérationde sa peine, plus longue que celle de son « crime » et renforcée par la répétition « non seulement qu’on… qu’on … etqu’on… » aux lignes 24 et 25.

Le lecteur peut ainsi remarquer la disproportion flagrante entre crimes et punitions,l’utilisation du passé simple « fut convaincu » à la ligne 21 ou « appliquèrent » à la ligne 25 montre une actionrévolue et renforce l’impression de réelle de l’anecdote qui a de plus réellement existée, pour choquer le lecteur.Pour finir, la référence aux siècles passés du paragraphe final « ce n’est pas dans le XIIIème ou dans le XIV » à laligne 28 puis l’insistance par l’expression « c’est dans le XVIIIème » à la ligne 29, créent, comme à l’incipit, unecomparaison cette fois-ci de l’époque avec des époques lointaines qualifiées de barbares, brutales et doncrabaissent l’époque censée être civilisée.

Dans les deux dernières phrases, Voltaire met un point final à son articleavec l’opposition des qualités françaises, reconnues par tous, énumérées à l’aide d’un vocabulaire mélioratif « desjolies vers » à la ligne 30, « les mœurs forts douces » à la ligne 31 à l’expression superlative « plus cruelle ».

Cesexemples créent donc un effet de réel et interpellent plus le lecteur que de simples arguments seulement démontrés. Voltaire utilise donc les procédés de l’ironie comme l’antithèse ou la banalisation dans différents exemples quicomposent sa stratégie argumentative.

En basant ces exemples sur des faits réels et en citant des époques, deslieux et des personnes, il renforce l’efficacité de son argumentation. C’est donc grâce à l’effacement volontaire et l’émotion contenue du narrateur qui placent le lecteur face à desexemples et anecdotes parlantes que celui-ci peut réagir librement mais néanmoins guidé par l’ironie traditionnelle deVoltaire.

La diversité des sujets et leurs choix judicieux entre réalité et généralisation optimisent la portée du texteet éclaircit non seulement l’inhumanité mais aussi l’influence de la torture.

Ainsi Voltaire respecte l’idéal intellectuelphilosophique des Lumières en luttant pour l’amélioration de la société et en diffusant ses idées.. »

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