Robur-le-Conquerant cèdres, qui se groupent en forêts splendides aux flancs inférieurs de la chaîne.
Publié le 12/04/2014
Extrait du document
«
»
L'Albatros ne s'attarda pas au-dessus du lac que le fleuve traverse et reprit son vol à travers la vallée de
l'Hydaspe.
Pendant une demi-heure seulement, descendu à dix mètres du fleuve, il resta stationnaire.
Alors, au moyen
d'un tuyau de caoutchouc envoyé en dehors, Tom Turner et ses gens s'occupèrent de refaire leur provision
d'eau, qui fut aspirée par une pompe que les courants des accumulateurs mirent en mouvement.
Durant cette opération, Uncle Prudent et Phil Evans s'étaient regardés.
Une même pensée avait traversé leur
cerveau.
Ils n'étaient qu'à quelques mètres de la surface de l'Hydaspe, à portée des rives.
Tous deux étaient
bons nageurs.
Un plongeon pouvait leur rendre la liberté, et, lorsqu'ils auraient disparu entre deux eaux,
comment Robur eût-il pu les reprendre? Afin de laisser à ses propulseurs la possibilité d'agir, ne fallait-il pas
que l'appareil se tint au moins à deux mètres au-dessus du lac?
En un instant, toutes les chances pour ou contre s'étaient présentées à leur esprit.
En un instant ils les avaient
pesées.
Enfin ils allaient s'élancer par-dessus la plate-forme, lorsque plusieurs paires de mains s'abattirent
sur leurs épaules.
On les observait.
Ils furent mis dans l'impossibilité de fuir.
Cette fois, ils ne se rendirent pas sans résistance.
Ils voulurent repousser ceux qui les tenaient.
Mais c'étaient
de solides gaillards, ces gens de l'Albatros!
« Messieurs, se contenta de dire l'ingénieur, quand on a le plaisir de voyager en compagnie de
Robur-le-Conquérant, comme vous l'avez si bien nommé, et à bord de son admirable Albatros, on ne le
quitte pas ainsi...
à l'anglaise! J'ajouterai même qu'on ne le quitte plus! »
Phil Evans entraîna son collègue qui allait se livrer à quelque acte de violence.
Tous deux rentrèrent dans le
roufle, décidés à s'enfuir, dût-il leur en coûter la vie, et n importe où.
L'Albatros avait repris sa direction vers l'ouest.
Pendant cette journée, avec une vitesse moyenne, il franchit le
territoire du Caboulistan, dont on entrevit un instant la capitale, puis la frontière du royaume de l'Hérat, à
onze cents kilomètres de Cachemir.
Dans ces contrées, toujours si disputées encore, sur cette route ouverte aux Russes vers les possessions
anglaises de l'Inde, apparurent des rassemblements d'hommes, des colonnes, des convois, en un mot tout ce
qui constitue le personnel et le matériel d'une armée en marche.
On entendit aussi des coups de canon et le
pétillement de la mousqueterie.
Mais l'ingénieur ne se mêlait jamais des affaires des autres, quand ce n'était
pas pour lui question d'honneur ou d'humanité.
Il passa outre.
Si Hérat, comme on le dit, est la clef de l'Asie
centrale, que cette clef allât dans une poche anglaise ou dans une poche moscovite, peu lui importait.
Les
intérêts terrestres ne regardaient plus l'audacieux qui avait fait de l'air son unique domaine.
D'ailleurs, le pays ne tarda pas à disparaître sous un véritable ouragan de sable, comme il ne s'en produit que
trop fréquemment dans ces régions.
Ce vent, qui s'appelle « tebbad », transporte des éléments fiévreux avec
l'impondérable poussière soulevée à son passage.
Et combien de caravanes périssent dans ces tourbillons!
Quant à l'Albatros, afin d'échapper à cette poussière qui aurait pu altérer la finesse de ses engrenages, il alla
chercher à deux mille mètres une zone plus saine.
Ainsi disparut la frontière de la Perse et ses longues plaines qui restèrent invisibles.
L'allure était très Robur-le-Conquerant
X.
Dans lequel on verra comment et pourquoi le valet Frycollin fut mis à la remorque.
54.
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