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Robert Desnos, poète né à Paris en 1900, mort en déportation en 1945, a composé ce poème alors qu'il était pleinement engagé dans la Résistance.

Publié le 27/04/2011

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   En descendant des collines au printemps    En descendant des collines au printemps A l'heure où la rosée brille dans les toiles d'araignées Au bruit lointain du fer battu dans les forges, Au miroitement du jour dans l'eau des rivières.    En descendant des collines au printemps    J'ai laissé, dis-je, avec l'hiver les chagrins et les rancunes    Un amour profond me transporte de joie    Et ma haine elle-même me transporte et m'exalte.    En descendant des collines au printemps Abandonnant des tombes vermoulues et des souvenirs, Ivre des parfums de la terre et de l'air Et me dilatant jusqu'à contenir le monde.    En descendant des collines au printemps,    J'ai brisé les balances où je pesais la vie et la mort,    Enfin prêt à accueillir l'été et les vendanges,    Prêt à accepter que le chemin, mon chemin s'interrompe.    En descendant des collines au printemps Vivant de plus de joie qu'aux jours de ma jeunesse Mais attentif aux parfums de la terre et de l'air, Attentif à l'écho d'une petite chanson lointaine Chantée, d'une voix mal assurée, par une petite fille Que jamais je ne connaîtrai.    Robert Desnos, Destinée arbitraire.    De ce texte, vous proposerez un commentaire que vous ordonnerez à votre convenance. Vous pourrez, par exemple, montrer comment, par toutes les ressources de l'écriture poétique, l'auteur confie sa joie sereine mêlée du dramatique pressentiment de son propre destin.    Cette indication n'est pas contraignante et vous avez toute latitude pour orienter votre lecture à votre gré.

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