qui, par le droit de la guerre, et en l'état naturel des hommes, pouvait lui être ôtée ; et l'avantage qu'il promet au vainqueur, est son service et son obéissance.
Publié le 01/10/2013
Extrait du document
«
III.
L'obligation d'un esclave naît de ce que son maître lui a
accordé la liberté de son corps.
L'obligation d'un
esclave
envers son
maître,
ne vient donc pas
de cela simplement qu'il lui a donné la vie, mais de ce qu'il ne
le tient point lié, ni en prison ; car, toute obligation naît d'un
pacte, et le pacte suppose qu'on se fie à une personne, comme
il a été dit au neuvième art.
du second chapitre, où j'ai défini
que le pacte était une promesse de celui auquel on se fie.
Il
y
a
donc, outre le bénéfice accordé, la confiance que le maître a
envers celui à qui il laisse la liberté de sa personne ; de sorte
que si l'esclave n'était attaché par l'obligation de ce tacite
contrat, non seulement il pourrait s'enfuir, mais aussi ôter la
vie à celui qui lui a conservé la sienne.
IV.
Que les esclaves qu'on tient enchaînés ne sont obligés
envers leur maître par aucun pacte.
Ainsi les
esclaves
qui souffrent cette dure servitude qui les
prive de toute liberté, et qu'on tient enfermés dans les prisons,
ou liés de chaînes, ou qui travaillent en des lieux publics par
forme de supplice, ne sont pas ceux que je comprends en ma
définition précédente ; parce qu'ils ne servent pas par contrat,
mais de crainte de la peine.
C'est pourquoi ils ne font rien
contre les lois de nature, s'ils s'enfuient, ou s'ils égorgent leur
maître.
Car celui qui lie un autre, témoigne par là qu'il ne
s'assure point de son prisonnier par quelque obligation plus
forte que les chaînes.
V.
Que les esclaves n'ont pas la propriété de leur bien contre
leurs maîtres.
Le maître donc n'a pas moins de droit et de domination sur
l'esclave qu'il laisse en liberté, que sur celui qu'il tient à la
cadence : car il a sur l'un et sur l'autre une puissance souverai-
ne ; et il peut dire de son esclave, aussi bien que de toute autre.
»
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