Question de l'Alsace-Lorraine
Publié le 14/04/2013
Extrait du document
(1871)
Selon les termes du traité de Francfort mettant fin à la guerre franco-allemande (10 mai 1871), les territoires français d’Alsace et de Lorraine doivent être cédés à l’Empire allemand parallèlement à de lourdes indemnités de guerre. Pour la France, amputée de ces « provinces perdues «, émerge alors — et pour quarante ans — la question de l’Alsace et de la Lorraine, comme le souligne dès 1871 les députés de l’Est…
Adresse des députés d’Alsace-Lorraine à la Chambre (1871)
[…] Messieurs, je suis chargé par tous mes collègues des départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, présents à Bordeaux, de déposer sur le bureau, après en avoir donné lecture, la déclaration suivante :
« Les représentants de l’Alsace et de la Lorraine ont déposé, avant toute négociation de paix, sur le bureau de l’Assemblée nationale, une déclaration affirmant de la manière la plus formelle, au nom de ces provinces, leur volonté et leur droit de rester françaises.
Livrés au mépris de toute justice et par un odieux abus de la force, à la domination de l’étranger, nous avons un dernier devoir à remplir.
Nous déclarons encore une fois nul et non avenu un pacte qui dispose de nous sans notre consentement. (Très bien ! très bien.)
La revendication de nos droits reste à jamais ouverte à tous et à chacun dans la forme et dans la mesure que notre conscience nous dictera.
Au moment de quitter cette enceinte où notre dignité ne nous permet plus de siéger, et malgré l’amertume de notre douleur, la pensée suprême que nous trouvons au fond de nos cœurs est une pensée de reconnaissance pour ceux qui, pendant six mois, n’ont pas cessé de nous défendre, et d’inaltérable attachement à la patrie dont nous sommes violemment arrachés (Marques d’émotion et applaudissements).
Nous vous suivrons de nos vœux et nous attendrons avec une confiance entière dans l’avenir que la France régénérée reprenne le cours de sa grande destinée.
Vos frères d’Alsace et de Lorraine, séparés en ce moment de la famille commune, conserveront à la France, absente de leurs foyers, une affection filiale jusqu’au jour où elle viendra y reprendre sa place (Nouveaux applaudissements). «
Source : Journal officiel, Débats parlementaires, Chambre des députés, 4 mars 1871.
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