qu'elles étaient inhabitées.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
écrit
d'une encresihorrible quec'était maintenant deslettres defeu, etGwynplaine voyaitflamboyer aufond desa
pensée cesparoles énigmatiques, aujourd'huiexpliquées: Le
destin n'ouvre pasune porte sansenfermer uneautre.
Tout
était consommé.
Lesdernières ombresétaientsurlui.Tout homme peutavoir danssadestinée unefindumonde
pour luiseul.
Celas'appelle ledésespoir.
L'âmeestpleine d'étoiles tombantes.
Voilà doncoùilen était!
Une fumée avaitpassé.
Ilavait étémêlé àcette fumée.
Elles'était épaissie surses yeux; elleétait entrée dansson
cerveau.
Ilavait été,audehors, aveuglé; audedans, enivré.Celaavait duréletemps qu'une fuméepasse.
Puis tout s'était dissipé, lafumée etsa vie.
Réveillé decerêve, ilse retrouvait seul.
Tout évanoui.
Toutenallé.
Tout perdu.
Lanuit.
Rien.
C'était làson horizon.
Il était seul.
Seul aun synonyme: mort.
Le désespoir estuncompteur.
Iltient àfaire sontotal.
Rienneluiéchappe.
Iladditionne tout,ilne fait pas grâce des
centimes.
Ilreproche àDieu lescoups detonnerre etles coups d'épingle.
Ilveut savoir àquoi s'entenir surledestin.
Il
raisonne, pèseetcalcule.
Sombre refroidissement extérieursouslequel continue decouler lalave ardente.
Gwynplaine s'examina,etexamina lesort.
Le coup d'oeil enarrière; résumé redoutable.
Quand onest auhaut delamontagne, onregarde leprécipice.
Quandonest aufond delachute, onregarde leciel.
Et l'on sedit: J'étais là!
Gwynplaine étaittoutenbas dumalheur.
Etcomme celaétait venu vite!Promptitude hideusedel'infortune.
Elle estsilourde qu'onlacroirait lente.Point.
Ilsemble quelaneige doitavoir, étantfroide, laparalysie del'hiver, et,
étant blanche, l'immobilité dulinceul.
Toutcelaestdémenti parl'avalanche!
L'avalanche, c'estlaneige devenue fournaise.
Ellereste glacée, etdévore.
L'avalanche avaitenveloppé II.RÉSIDU
351
L'homme QuiRit
Gwynplaine.
Ilavait étéarraché commeunhaillon, déraciné commeunarbre, précipité commeunepierre.
Il récapitula sachute.
Ilse fitdes demandes etdes réponses.
Ladouleur estuninterrogatoire.
Aucunjugen'est minutieux
comme laconscience instruisantsonpropre procès.
Quelle quantité deremords yavait−il danssondésespoir?
Il voulut s'enrendre compte etdisséqua saconscience; vivisectiondouloureuse.
Son absence avaitproduit unecatastrophe.
Cetteabsence avait−elle dépendudelui? Dans toutcequi venait desepasser,
avait−il étélibre? Point.
Ils'était senticaptif.
Cequi l'avait arrêté etretenu, qu'était−ce? Uneprison? non.Unechaîne?
non.
Qu'était−ce donc?uneglu.Ilavait étéembourb dansdelagrandeur.
A qui cela n'est−il pasarrivé, d'êtrelibreenapparence, etde sesentir lesailes empêtrées?
Il yavait euquelque chosecomme unpanneau tendu.Cequi estd'abord tentation finitparêtre captivité.
Toutefois, etsur cepoint saconscience lepressait, cequi s'était offert, l'avait−il simplement subi?Non.Ill'avait accepté.
Qu'il luieût étéfait violence etsurprise dansunecertaine mesure,celaétait vrai;mais lui,deson côté, dansunecertaine
mesure, ils'était laisséfaire.S'être laisséenlever, cen'était passafaute; s'êtrelaisséenivrer, c'avaitétésadéfaillance.
Ily
avait euun moment, momentdécisif,oùlaquestion avaitétéposée; ceBarkilphedro l'avaitmisenface d'un dilemme, et
avait nettement donnéàGwynplaine l'occasionderésoudre sonsort d'un mot.
Gwynplaine pouvaitdirenon.
Ilavait dit
oui.
De ceoui, prononcé dansl'étourdissement, toutavait découlé.
Gwynplaine lecomprenait.
Arrière−goût amerdu
consentement.
Cependant, carilse débattait, était−cedoncunsigrand tortderentrer danssondroit, danssonpatrimoine, dansson
héritage, danssamaison, et,patricien, danslerang deses aïeux, et,orphelin, danslenom deson père? Qu'avait−il
accepté? unerestitution.
Faiteparqui? parlaprovidence.
Alors ilsentait unerévolte.
Acceptation stupide!quelmarch ilavait fait!quel échange inepte!Ilavait traité àperte avec
cette providence.
Quoidonc! pouravoir deuxmillions derente, pouravoir septouhuit seigneuries, pouravoir dixou
douze palais, pouravoir deshôtels àla ville etdes châteaux lacampagne, pouravoir centlaquais, etdes meutes, etdes
carrosses, etdes armoiries, pourêtrejuge etlégislateur, pourêtrecouronné eten robe depourpre commeunroi, pour
être baron etmarquis, pourêtrepaird'Angleterre, ilavait donné labaraque d'Ursusetlesourire deDea! Pour une
immensit mouvante oùl'on s'engloutit etoù l'on naufrage, ilavait donn lebonheur! Pourl'océan, ilavait donné laperle.
O insensé! ôimbécile! ôdupe!
Mais pourtant, etici l'objection renaissaitsurunterrain solide,danscette fièvre delahaute fortune quil'avait saisi,tout
n'avait pasétémalsain.
Peut−être yaurait−il euégoïsme danslarenonciation, peut−êtreyavait−il devoirdans
l'acceptation.
Brusquement transforméenlord, quedevait−il faire?Lacomplication del'événement produitlaperplexité
de l'esprit.
C'estcequi luiétait arrivé.
Ledevoir donnant desordres ensens inverse, ledevoir detous lescôtés àla fois, le.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Selkirk Alexander, 1676-1721, né à Largo, Fifeshire, marin écossais qui séjourna volontairement dans une des îles alors inhabitées de l'archipel Juan Fernández, de 1704 à 1709.
- Sites d'alunissage de missions inhabitées Luna 2 Le 14 septembre 1959, Luna 2, un engin spatial soviétique, s'écrasa sur la surface de la Lune et fut entièrement détruit.