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que, justement le jour où il menait ces mêmes électeurs, sa voiture fut versée précisément dans cet endroit-là, et tous les voyageurs lancés dans le canal ?

Publié le 15/12/2013

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voiture
que, justement le jour où il menait ces mêmes électeurs, sa voiture fut versée précisément dans cet endroit-là, et tous les voyageurs lancés dans le canal ? - Et retirés sur-le-champ ? demanda vivement M. Pickwick. - Pour ça, répliqua Sam très-lentement, on dit qu'il y manquait un vieux gentleman. Je sais bien qu'on a repêché son chapeau, mais je ne suis pas bien certain si sa boule était dedans, oui-z-ou non. Mais ce que je regarde, c'est la hextraordinaire coïncidence que la voiture de mon père s'est versée, juste au même endroit et le même jour, après ce que le gentleman lui avait dit. - Sans aucun doute, c'est un hasard bien extraordinaire, répondit M. Pickwick ; mais brossez mon chapeau, Sam, car j'entends M. Winkle qui m'appelle pour déjeuner. » M. Pickwick descendit dans le parloir, où il trouva le déjeuner servi et la famille déjà rassemblée. Le repas disparut rapidement ; les chapeaux des gentlemen furent décorés d'énormes cocardes bleues, faites par les belles mains de Mme Pott elle-même ; et M. Winkle se chargea d'accompagner cette dame sur le toit d'une maison voisine des hustings, tandis que M. Pickwick se rendrait avec M. Pott aux Armes de la ville. Un membre du comité de M. Slumkey haranguait, d'une des fenêtres de cet hôtel, six petits garçons et une jeune fille, qu'il appelait pompeusement à tout bout de champ : hommes d'Eatanswill ; sur quoi les six petits garçons susmentionnés applaudissaient prodigieusement. La cour de l'hôtel offrait des symptômes moins équivoques de la gloire et de la puissance des bleus d'Eatanswill. Il y avait une armée entière de bannières et de drapeaux, étalant des devises appropriées à la circonstance, en caractères d'or, de quatre pieds de haut et d'une largeur proportionnée. Il y avait une bande de trompettes, de bassons et de tambours, rangés sur quatre de front et gagnant leur argent en conscience, principalement les tambours, qui étaient fort musculeux. Il y avait des troupes de constables, avec des bâtons bleus, vingt membres du comité avec des écharpes bleues, et tout un monde d'électeurs, avec des cocardes bleues. Il y avait des électeurs à cheval et des électeurs à pied. Il y avait un carrosse découvert, à quatre chevaux, pour l'honorable Samuel Slumkey. Et les drapeaux flottaient, et les musiciens jouaient, et les constables juraient, et les vingt membres du comité haranguaient, et la foule braillait, et les chevaux piaffaient et reculaient, et les postillons suaient ; et toutes les choses, tous les individus réunis en cet endroit, s'y trouvaient pour l'avantage, pour l'honneur, pour la renommée, pour l'usage spécial de l'honorable Samuel Slumkey, de Slumkey-Hall, l'un des candidats pour la représentation du bourg d'Eatanswill, dans la chambre des communes du parlement du Royaume-Uni. Longues et bruyantes furent les acclamations, et l'un des drapeaux bleus, portant ces mots : LIBERTÉ DE LA PRESSE, s'agita convulsivement quand la tête rousse de M. Pott fut aperçue par la foule à l'une des fenêtres. Mais l'enthousiasme fut épouvantable quand l'honorable Samuel Slumkey lui-même, en bottes à revers et en cravate bleue, s'avança, saisit la main dudit Pott, et témoigna à la multitude par des gestes mélodramatiques, sa reconnaissance ineffaçable des services que lui avait rendus la Gazette d'Eatanswill. « Tom est-il prêt ? demanda ensuite l'honorable Samuel Slumkey à M. Perker. - Oui, mon cher monsieur, répliqua le petit homme. - On n'a rien oublié, j'espère ? - Rien du tout, mon cher monsieur ; pas la moindre chose. Il y a vingt hommes, bien lavés, à qui vous donnerez des poignées de main, à la porte ; et six enfants, dans les bras de leurs mères, que vous caresserez sur la tête et dont vous demanderez l'âge. Surtout ne négligez pas les enfants, mon cher monsieur. Ces sortes de choses produisent toujours un bon effet. - J'y penserai, dit l'honorable Samuel Slumkey. - Et, peut-être, mon cher monsieur, ajouta le prévoyant petit homme, si vous pouviez... je ne dis pas que cela soit indispensable... mais si vous pouviez prendre sur vous de baiser un des bambins, cela produirait une grande impression sur la foule. - L'effet ne serait-il pas le même si vous vous chargiez de la besogne ? demanda M. Samuel Slumkey. - J'ai peur que non, mon cher monsieur. Mais si vous le faisiez vous-même, je pense que cela vous rendrait très-populaire. - Très-bien, dit l'honorable Samuel Slumkey d'un air résigné, il faut en passer par là, voilà tout. - Arrangez la procession ! » crièrent les vingt membres du comité. Au milieu des acclamations de la multitude, musiciens, constables, membres du comité, électeurs, cavaliers, carrosses prirent leurs places. Chacune des voitures à deux chevaux contenait autant de gentlemen empilés et debout qu'il avait été possible d'en faire tenir. Celle qui était assignée à M. Perker renfermait M. Pickwick, M. Tupman, M. Snodgrass et une demidouzaine de membres du comité. Il y eut un moment de silence solennel, lorsque la procession attendit que l'honorable Samuel Slumkey montât dans son carrosse. Tout d'un coup la foule poussa une acclamation. « Il est sorti ! » s'écria le petit Perker, d'autant plus ému que sa position ne lui permettait pas de voir ce qui se passait en avant. Une autre acclamation, plus forte : « Il a donné des poignées de main aux hommes ! » dit le petit agent. Une autre acclamation, beaucoup plus violente : « Il a caressé les bambins sur la tête ! » continua M. Perker tremblant d'anxiété. Un tonnerre d'applaudissements qui déchirent les airs : « Il en a baisé un ! » s'écria le petit homme enchanté. Un second tonnerre : « Il en a baisé un autre ! » Un troisième tonnerre, assourdissant : « Il les baise tous ! » vociféra l'enthousiaste petit gentleman, et au même instant la procession se mit en marche, saluée par les acclamations retentissantes de la multitude. Comment et par quelle cause les deux processions se heurtèrent, et comment la confusion qui s'ensuivit fut enfin terminée, c'est ce que nous ne pouvons entreprendre de décrire : car au commencement de la bagarre le chapeau de M. Pickwick fut enfoncé sur ses yeux, sur son nez et sur sa bouche, par l'application d'un drapeau jaune. D'après ce que cet illustre philosophe put conclure du petit nombre de rayons visuels qui passaient entre ses joues et son feutre, il se représente comme entouré de tous côtés par des physionomies irritées et féroces, par un vaste nuage de poussière et par une foule épaisse de combattants. Il raconte qu'il fut arraché de sa voiture par un pouvoir invisible, et qu'il prit part personnellement à des exercices pugilastiques ; mais avec qui, ou comment, ou pourquoi, c'est ce qu'il lui est absolument impossible d'établir. Ensuite il fut poussé sur des gradins de bois par les personnes qui étaient derrière lui, et, en retirant son chapeau, il se trouva environné de ses amis, sur le premier rang du côté gauche des hustings. Le côté droit était réservé pour le parti jaune ; le centre pour le maire et ses assistants. L'un de ceux-ci, le gros crieur d'Eatanswill, secouait une énorme cloche, ingénieux moyen de faire faire silence. Cependant M. Horatio Fizkin et l'honorable Samuel Slumkey, leur main droite posée sur leur coeur, s'occupaient à saluer, avec la plus grande affabilité, la mer orageuse de têtes qui inondait la place et de laquelle s'élevait une tempête de gémissements, d'acclamations, de sifflements, de hurlements, qui aurait fait honneur à un tremblement de terre. « Voilà Winkle, dit M. Tupman à son illustre ami, en le tirant par la manche. - Où ? demanda M. Pickwick en ajustant sur son nez ses lunettes, qu'il avait heureusement gardées jusque-là dans sa poche. - Là, répondit M. Tupman, sur le toit de cette maison. »
voiture

« – L’effet neserait-il paslemême sivous vouschargiez delabesogne ? demandaM. Samuel Slumkey.

– J’ai peur quenon, mon chermonsieur.

Maissivous lefaisiez vous-même, jepense quecela vous rendrait très-populaire. – Très-bien, ditl’honorable SamuelSlumkey d’unairrésigné, ilfaut enpasser parlà,voilà tout. – Arrangez laprocession ! » crièrentlesvingt membres ducomité. Au milieu desacclamations delamultitude, musiciens, constables, membresducomité, électeurs, cavaliers,carrosses prirentleursplaces.

Chacune desvoitures àdeux chevaux contenait autantdegentlemen empilésetdebout qu’ilavait étépossible d’enfaire tenir.

Celle qui était assignée àM. Perker renfermait M. Pickwick, M. Tupman,M. Snodgrass etune demi- douzaine demembres ducomité. Il yeut unmoment desilence solennel, lorsquelaprocession attenditquel’honorable Samuel Slumkey montâtdanssoncarrosse. Tout d’uncoup lafoule poussa uneacclamation. « Il est sorti ! » s’écrialepetit Perker, d’autant plusému quesaposition neluipermettait pas de voir cequi sepassait enavant. Une autre acclamation, plusforte : « Il adonné despoignées demain auxhommes ! » ditlepetit agent. Une autre acclamation, beaucoupplusviolente : « Il acaressé lesbambins surlatête ! » continua M. Perker tremblant d’anxiété. Un tonnerre d’applaudissements quidéchirent lesairs : « Il enabaisé un ! » s’écria lepetit homme enchanté. Un second tonnerre : « Il enabaisé unautre ! » Un troisième tonnerre,assourdissant : « Il lesbaise tous ! » vociféra l’enthousiaste petitgentleman, etau même instant laprocession se mit enmarche, saluéeparlesacclamations retentissantes delamultitude. Comment etpar quelle causelesdeux processions seheurtèrent, etcomment laconfusion qui s’ensuivit futenfin terminée, c’estceque nous nepouvons entreprendre dedécrire : carau commencement delabagarre lechapeau deM. Pickwick futenfoncé surses yeux, surson nez et sur sabouche, parl’application d’undrapeau jaune.D’après ceque cetillustre philosophe put conclure dupetit nombre derayons visuelsquipassaient entresesjoues etson feutre, ilse représente commeentouré detous côtés pardes physionomies irritéesetféroces, parunvaste nuage depoussière etpar une foule épaisse decombattants.

Ilraconte qu’ilfutarraché desa voiture parunpouvoir invisible, etqu’il pritpart personnellement àdes exercices pugilastiques ; maisavecqui,oucomment, oupourquoi, c’estcequ’il luiest absolument impossible d’établir.Ensuiteilfut poussé surdes gradins debois parlespersonnes quiétaient derrière lui,et,enretirant sonchapeau, ilse trouva environné deses amis, surlepremier rang du côté gauche des hustings . Le côté droit étaitréservé pourleparti jaune ; lecentre pourle maire etses assistants.

L’undeceux-ci, legros crieur d’Eatanswill, secouaituneénorme cloche, ingénieux moyendefaire fairesilence.

Cependant M. HoratioFizkinetl’honorable Samuel Slumkey, leurmain droite poséesurleur cœur, s’occupaient àsaluer, aveclaplus grande affabilité, lamer orageuse detêtes quiinondait laplace etde laquelle s’élevait unetempête de gémissements, d’acclamations, desifflements, dehurlements, quiaurait faithonneur àun tremblement deterre. « Voilà Winkle, ditM. Tupman àson illustre ami,enletirant parlamanche. – Où ? demanda M. Pickwick enajustant surson nezseslunettes, qu’ilavait heureusement gardées jusque-là danssapoche. – Là, répondit M. Tupman, surletoit decette maison. ». »

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