Quatre-vingt-treize Et Gauvain reprit: Ce sera une date sanglante que cette année 93 où nous sommes.
Publié le 12/04/2014
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«
Et Gauvain reprit:
\24 Liberté, Egalité, Fraternité, ce sont des dogmes de paix et d'harmonie.
Pourquoi leur donner un aspect
effrayant? Que voulons-nous ? conquérir les peuples à la république universelle.
Eh bien, ne leur faisons pas
peur.
A quoi bon l'intimidation? Pas plus que les oiseaux, les peuples ne sont attirés par l'épouvantail.
Il ne
faut pas faire le mal pour faire le bien.
On ne renverse pas le trône pour laisser l'échafaud debout.
Mort aux
rois, et vie aux nations.
Abattons les couronnes, épargnons les têtes.
La révolution, c'est la concorde, et non
l'effroi.
Les idées douces sont mal servies par les hommes incléments.
Amnistie est pour moi le plus beau mot
de la langue humaine.
Je ne veux verser de sang qu'en risquant le mien.
Du reste je ne sais que combattre, et
je ne suis qu'un soldat.
Mais si l'on ne peut pardonner, cela ne vaut pas la peine de vaincre.
Soyons pendant la
bataille les ennemis de nos ennemis, et après la victoire leurs frères.
\24 Prends garde, répéta Cimourdain pour la troisième fois.
Gauvain, tu es pour moi plus que mon fils, prends
garde!
Et il ajouta, pensif:
\24 Dans des temps comme les nôtres, la pitié peut être une des formes de la trahison.
En entendant parler ces deux hommes, on eût cru entendre le dialogue de l'épée et de la hache.
VIII.
DOLOROSA
Cependant la mère cherchait ses petits.
Elle allait devant elle.
Comment vivait-elle? Impossible de le dire.
Elle ne le savait pas elle-même.
Elle
marcha des jours et des nuits ; elle mendia, elle mangea de l'herbe, elle coucha à terre, elle dormit en plein
air, dans les broussailles, sous les étoiles, quelquefois sous la pluie et la bise.
Elle rôdait de village en village, de métairie en métairie, s'informant.
Elle s'arrêtait aux seuils.
Sa robe était en
haillons.
Quelquefois on l'accueillait, quelquefois on la chassait.
Quand elle ne pouvait entrer dans les
maisons, elle allait dans les bois.
Elle ne connaissait pas le pays, elle ignorait tout, excepté Siscoignard et la paroisse d'Azé, elle n'avait point
d'itinéraire, elle revenait sur ses pas, recommençait une route déjà parcourue, faisait du chemin inutile.
Elle
suivait tantôt le pavé, tantôt l'ornière d'une charrette, tantôt les sentiers dans les taillis.
A cette vie au hasard,
elle avait usé ses misérables vêtements.
Elle avait marché d'abord avec ses souliers, puis avec ses pieds nus,
puis avec ses pieds sanglants.
Elle allait à travers la guerre, à travers les coups de fusil, sans rien entendre, sans rien voir, sans rien éviter,
cherchant ses enfants.
Tout étant en révolte, il n'y avait plus de gendarmes, plus de maires, plus d'autorité.
Elle n'avait affaire qu'aux passants.
Elle leur parlait.
Elle demandait:
\24 Avez-vous vu quelque part trois petits enfants?
Les passants levaient la tête.
\24 Deux garçons et une fille, disait-elle.
Quatre-vingt-treize
VIII.
DOLOROSA 151.
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