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Prophétie. J. Supervielle.

Publié le 26/04/2011

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supervielle

   Un jour la Terre ne sera Qu'un aveugle espace qui tourne Confondant la nuit et le jour. Sous le soleil immense des Andes Elle n'aura plus de montagnes. Même pas un petit ravin.    De toutes les maisons du monde Ne durera plus qu'un balcon Et de l'humaine mappemonde Une tristesse sans plafond.    De feu l'Océan Atlantique Un petit goût salé dans l'air, Un poisson volant et magique Qui ne saura rien de la mer  D'un coupé de mil-neuf-cent-cinq (les quatre roues et nul chemin !) Trois jeunes filles de l'époque Restées à l'état de vapeur Regarderont par la portière Pensant que Paris n'est pas loin Et ne sentiront que l'odeur Du ciel qui vous prend à la gorge.    A la place de la forêt Un chant d'oiseau s'élèvera Que nul ne pourra situer. Ni préférer, ni même entendre, Sauf Dieu qui, lui, l'écoutera Disant : « C'est un chardonneret. «    J. Supervielle.    Commentez ce texte sous forme d'un commentaire composé qui pourra mettre notamment en évidence les procédés qui font de ce poème un tableau fantastique de fin des temps.

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