prêtres, hommes de loi et autres qui étaient les parasites des premiers et elle avait été adoucie par des promesses de compensation dans un monde imaginaire, par-delà la tombe.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
Cette
dernière différence étaitessentielle.
Encomparaison decequi existe aujourd’hui, touteslestyrannies
du passé s’exerçaient sansentrain etétaient inefficientes.
Lesgroupes dirigeants étaienttoujours, dansune
certaine mesure,contaminés parlesidées libérales, etétaient heureux delâcher partout labride, dene
considérer quel’acte patent, desedésintéresser deceque pensaient leurssujets.
L’Église catholique duMoyen
Âge elle-même, semontrait tolérante, comparée auxstandards modernes.
La raison enest, enpartie, que,dans lepassé, aucun gouvernement n’avaitlepouvoir demaintenir ses
citoyens sousunesurveillance constante.L’invention del’imprimerie, cependant,permitdediriger plus
facilement l’opinionpublique.
Lefilm etlaradio yaidèrent encoreplus.Avecledéveloppement delatélévision
et leperfectionnement techniquequirendit possibles, surlemême instrument, laréception etlatransmission
simultanées, cefut lafin delavie privée.
Tout citoyen, ouaumoins toutcitoyen assezimportant pourvaloir lapeine d’être surveillé, putêtre tenu
vingt-quatre heuresparjour sous lesyeux delapolice, danslebruit delapropagande officielle,tandisquetous
les autres moyens decommunication étaientcoupés.
Lapossibilité d’imposer, nonseulement unecomplète
obéissance àla volonté del’État, maisunecomplète uniformité d’opinionsurtous lessujets, existait pourla
première fois.
Après lapériode révolutionnaire quiseplace entre 1950et1969, lasociété seregroupa, commetoujours, en
classe supérieure, classemoyenne etclasse inférieure.
Maislenouveau groupesupérieur, contrairement àtous
ses prédécesseurs, n’agissaitpasseulement suivantsoninstinct.
Ilsavait cequi était nécessaire pour
sauvegarder saposition.
On avait depuis longtemps reconnuquelaseule basesûredel’oligarchie estlecollectivisme.
Larichesse et
les privilèges sontplusfacilement défendusquandonles possède ensemble.
Ceque l’on aappelé l’« abolition de
la propriété privée »signifiait, enfait, laconcentration delapropriété entrebeaucoup moinsdemains
qu’auparavant, maisaveccette différence quelesnouveaux propriétaires formaientungroupe aulieu d’être une
masse d’individus.
Aucun membre duParti nepossède, individuellement, quoiquecesoit, saufd’insignifiants objets
personnels.
Collectivement, leParti possède toutenOcéania, carilcontrôle toutetdispose desproduits comme
il l’entend.
Dans lesannées quisuivirent laRévolution, ilétait possible d’atteindre ceposte decommande presquesans
rencontrer d’opposition, carlesystème toutentier étaitreprésenté commeunacte decollectivisation.
Ilavait
toujours étéentendu quesila classe capitaliste étaitexpropriée, lesocialisme devaitluisuccéder et,
indubitablement, lescapitalistes avaientétéexpropriés.
Manufactures, mines,terres,maisons, transports, on
leur avait toutenlevé, etpuisque cesbiens n’étaient pluspropriété privée,ils’ensuivait qu’ilsdevaient être
propriété publique.
L’Angsoc, quiestsorti dumouvement socialisteprimitifetahérité desaphraséologie, a,en fait, exécuté le
principal articleduprogramme socialiste,aveclerésultat, prévuetvoulu, quel’inégalité économique aété
rendue permanente.
Mais lesproblèmes quepose lavolonté derendre permanente unesociété hiérarchisée vontplusloin.
Pour
un groupe dirigeant, iln’y aque quatre manières deperdre lepouvoir.
Ilpeut, soitêtre conquis del’extérieur,
soit gouverner simal quelesmasses serévoltent, soitlaisser seformer ungroupe moyenfortetmécontent, soit
perdre saconfiance enlui-même etsa volonté degouverner.
Ces causes n’opèrent passeule chacune et,engénéral, toutesquatre sontprésentes àun degré quelconque.
Une classe dirigeante quipourrait sedéfendre contretouscesdangers resterait aupouvoir d’unefaçon
permanente.
Enfindecompte, lefacteur décisifestl’attitude mentaledelaclasse dirigeante elle-même.
Après lamoitié dusiècle actuel, lepremier dangeravaitenréalité disparu.
Chacune destrois puissances qui,
maintenant, separtagent lemonde, est,enfait, invincible, etne pourrait neplus l’être qu’après delents
changements démographiques qu’ungouvernement auxpouvoirs étenduspeutaisément éviter.
Le second dangern’est,luiaussi, quethéorique.
Lesmasses neserévoltent jamaisdeleur propre
mouvement, etelles neserévoltent jamaisparleseul faitqu’elles sontopprimées.
Aussilongtemps qu’elles
n’ont pasd’élément decomparaison, ellesneserendent jamaiscompte qu’elles sontopprimées.
Les crises économiques dupassé étaient absolument inutileseton neles laisse plusseproduire, mais
d’autres désorganisations égalementimportantes peuventsurvenir, etsurviennent, sansavoir derésultat
politique, cariln’y aaucun moyen deformuler unmécontentement.
Quantauproblème delasurproduction, qui
est latent dansnotre société depuisledéveloppement delatechnique parlamachine, ilest résolu parle
stratagème delaguerre continue (voirchapitre III)quisert aussi àamener lemoral public audegré nécessaire.
Du point devue denos gouvernants actuels,parconséquent, lesseuls dangers réelsseraient : lascission
d’avec lesgroupes existants d’unnouveau groupedegens capables, occupants despostes inférieurs àleurs
capacités, avidesdepouvoir ; ledéveloppement dulibéralisme etdu scepticisme dansleurs propres rangs.
Le problème estdonc unproblème d’éducation.
Ilporte surlafaçon demodeler continuellement, etla
conscience dugroupe directeur, etcelle dugroupe exécutant plusnombreux quivient après lui.Laconscience
des masses n’abesoin d’êtreinfluencée quedans unsens négatif.
On pourrait deces données inférer,sion nelaconnaissait déjà,lastructure généraledelasociété.
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