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prêtres, hommes de loi et autres qui étaient les parasites des premiers et elle avait été adoucie par des promesses de compensation dans un monde imaginaire, par-delà la tombe.

Publié le 31/10/2013

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prêtres, hommes de loi et autres qui étaient les parasites des premiers et elle avait été adoucie par des promesses de compensation dans un monde imaginaire, par-delà la tombe. La classe moyenne, tant qu'elle luttait pour le pouvoir, avait toujours employé des termes tels que liberté, justice et fraternité. Cependant, le concept de la fraternité humaine commença à être attaqué par des gens qui n'occupaient pas encore les postes de commande, mais espéraient y être avant longtemps. Anciennement, la classe moyenne avait fait des révolutions sous la bannière de l'égalité, puis avait établi une nouvelle tyrannie dès que l'ancienne avait té renversée. Les nouveaux groupes moyens proclamèrent à l'avance leur tyrannie. Le socialisme, une théorie qui apparut au début du XIXe siècle et constituait le dernier anneau de la chaîne de pensée qui remontait aux rébellions d'esclaves de l'antiquité, était encore profondément infecté de l'utopie es siècles passés. Mais dans toutes les variantes du socialisme qui apparurent à partir de 1900 environ, le but 'établir la liberté et l'égalité était de plus en plus ouvertement abandonné. Les nouveaux mouvements qui se firent connaître dans les années du milieu du siècle, l'Angsoc en Océania, e Néo-Bolchevisme en Eurasia, le Culte de la Mort, comme on l'appelle communément, en Estasia, avaient la olonté consciente de perpétuer la non-liberté et l'inégalité. Ces nouveaux mouvements naissaient naturellement des anciens. Ils tendaient à conserver les noms de eux-ci et à payer en paroles un hommage à leur idéologie. Mais leur but à tous était d'arrêter le progrès et 'immobiliser l'histoire à un moment choisi. Le balancement familier du pendule devait se produire une fois de lus, puis s'arrêter. Comme d'habitude, la classe supérieure devait être délogée par la classe moyenne qui eviendrait alors la classe supérieure. Mais cette fois, par une stratégie consciente, cette classe supérieure serait capable de maintenir perpétuellement sa position. Les nouvelles doctrines naquirent en partie grâce à l'accumulation de connaissances historiques et au développement du sens historique qui existait à peine avant le XIXe siècle. Le mouvement cyclique de l'histoire était alors intelligible, ou paraissait l'être, et s'il était intelligible, il pouvait être changé. Mais la cause principale et sous-jacente de ces doctrines était que, dès le début du XXe siècle, l'égalité humaine était devenue techniquement possible. Il était encore vrai que les hommes n'étaient pas égaux par leurs dispositions naturelles et que les fonctions devaient être spécialisées en des directions qui favorisaient les uns au détriment des autres. Mais il n'y avait plus aucun besoin réel de distinction de classes ou de différences importantes de richesse. Dans les périodes antérieures, les distinctions de classes avaient été non seulement inévitables, mais désirables. L'inégalité était le prix de la civilisation. Le cas, cependant, n'était plus le même avec le développement de la production par la machine. Même s'il était encore nécessaire que les êtres humains s'adonnent à des travaux différents, il n'était plus utile qu'ils vivent à des niveaux sociaux ou économiques différents. C'est pourquoi, du point de vue des nouveaux groupes qui étaient sur le point de s'emparer du pouvoir, l'égalité humaine n'était plus un idéal à poursuivre, mais un danger à éviter. Dans les périodes antérieures, quand une société juste et paisible était en fait impossible, il avait été tout à fait facile d'y croire. L'idée d'un paradis terrestre dans lequel les hommes vivraient ensemble dans un état de fraternité, sans lois et sans travail de brute, a hanté l'imagination humaine pendant des milliers d'années. Cette vision a eu une certaine emprise, même sur les groupes qui profitaient réellement de chaque changement historique. Les héritiers des révolutions françaises, anglaises et américaines ont, en partie, cru à leurs propres phrases sur les droits de l'homme, la liberté d'expression, l'égalité devant la loi, et leur conduite, dans une certaine mesure, a même été influencée par elles. Mais vers la quatrième décennie du XXe siècle, tous les principaux courants de la pensée politique étaient des courants de doctrine autoritaire. Le paradis terrestre avait été discrédité au moment exact où il devenait réalisable. Toute nouvelle théorie politique, de quelque nom qu'elle s'appelât, ramenait à la hiérarchie et à l'enrégimentation et, dans le général durcissement de perspective qui s'établit vers 1930, des pratiques depuis longtemps abandonnées, parfois depuis des centaines d'années (emprisonnement sans procès, emploi de prisonniers de guerre comme esclaves, exécutions publiques, tortures pour arracher des confessions, usage des otages et déportation de populations entières) non seulement redevinrent courantes, mais furent tolérées et même défendues par des gens qui se considéraient comme éclairés et progressistes. C'est seulement après une décennie de guerres internationales, de guerres civiles, de révolutions et contrerévolutions dans toutes les parties du monde, que l'Angsoc et ses rivaux émergèrent sous forme de théories politiques entièrement précisées. Mais elles avaient été annoncées par les systèmes divers, généralement nommés totalitaires, qui étaient apparus plus tôt dans le siècle, et les lignes principales, du monde qui devait émerger du chaos régnant, étaient depuis longtemps visibles. La nouvelle aristocratie était constituée, pour la plus grande part, de bureaucrates, de savants, de techniciens, d'organisateurs de syndicats, d'experts en publicité, de sociologues, de professeurs, de journalistes et de politiciens professionnels. Ces gens, qui sortaient de la classe moyenne salariée et des rangs supérieurs de la classe ouvrière, avaient été formés et réunis par le monde stérile du monopole industriel et du gouvernement centralisé. Comparés aux groupes d'opposition des âges passés, ils étaient moins avares, moins tentés par le luxe ; plus avides de puissance pure et, surtout, plus conscients de ce qu'ils faisaient, et plus résolus à écraser l'opposition. Cette dernière différence était essentielle. En comparaison de ce qui existe aujourd'hui, toutes les tyrannies u passé s'exerçaient sans entrain et étaient inefficientes. Les groupes dirigeants étaient toujours, dans une ertaine mesure, contaminés par les idées libérales, et étaient heureux de lâcher partout la bride, de ne considérer que l'acte patent, de se désintéresser de ce que pensaient leurs sujets. L'Église catholique du Moyen Âge elle-même, se montrait tolérante, comparée aux standards modernes. La raison en est, en partie, que, dans le passé, aucun gouvernement n'avait le pouvoir de maintenir ses itoyens sous une surveillance constante. L'invention de l'imprimerie, cependant, permit de diriger plus acilement l'opinion publique. Le film et la radio y aidèrent encore plus. Avec le développement de la télévision t le perfectionnement technique qui rendit possibles, sur le même instrument, la réception et la transmission imultanées, ce fut la fin de la vie privée. Tout citoyen, ou au moins tout citoyen assez important pour valoir la peine d'être surveillé, put être tenu ingt-quatre heures par jour sous les yeux de la police, dans le bruit de la propagande officielle, tandis que tous es autres moyens de communication étaient coupés. La possibilité d'imposer, non seulement une complète béissance à la volonté de l'État, mais une complète uniformité d'opinion sur tous les sujets, existait pour la remière fois. Après la période révolutionnaire qui se place entre 1950 et 1969, la société se regroupa, comme toujours, en lasse supérieure, classe moyenne et classe inférieure. Mais le nouveau groupe supérieur, contrairement à tous es prédécesseurs, n'agissait pas seulement suivant son instinct. Il savait ce qui était nécessaire pour auvegarder sa position. On avait depuis longtemps reconnu que la seule base sûre de l'oligarchie est le collectivisme. La richesse et es privilèges sont plus facilement défendus quand on les possède ensemble. Ce que l'on a appelé l'« abolition de a propriété privée « signifiait, en fait, la concentration de la propriété entre beaucoup moins de mains u'auparavant, mais avec cette différence que les nouveaux propriétaires formaient un groupe au lieu d'être une asse d'individus. Aucun membre du Parti ne possède, individuellement, quoi que ce soit, sauf d'insignifiants objets ersonnels. Collectivement, le Parti possède tout en Océania, car il contrôle tout et dispose des produits comme l l'entend. Dans les années qui suivirent la Révolution, il était possible d'atteindre ce poste de commande presque sans encontrer d'opposition, car le système tout entier était représenté comme un acte de collectivisation. Il avait oujours été entendu que si la classe capitaliste était expropriée, le socialisme devait lui succéder et, ndubitablement, les capitalistes avaient été expropriés. Manufactures, mines, terres, maisons, transports, on eur avait tout enlevé, et puisque ces biens n'étaient plus propriété privée, il s'ensuivait qu'ils devaient être ropriété publique. L'Angsoc, qui est sorti du mouvement socialiste primitif et a hérité de sa phraséologie, a, en fait, exécuté le rincipal article du programme socialiste, avec le résultat, prévu et voulu, que l'inégalité économique a été endue permanente. Mais les problèmes que pose la volonté de rendre permanente une société hiérarchisée vont plus loin. Pour n groupe dirigeant, il n'y a que quatre manières de perdre le pouvoir. Il peut, soit être conquis de l'extérieur, oit gouverner si mal que les masses se révoltent, soit laisser se former un groupe moyen fort et mécontent, soit erdre sa confiance en lui-même et sa volonté de gouverner. Ces causes n'opèrent pas seule chacune et, en général, toutes quatre sont présentes à un degré quelconque. ne classe dirigeante qui pourrait se défendre contre tous ces dangers resterait au pouvoir d'une façon ermanente. En fin de compte, le facteur décisif est l'attitude mentale de la classe dirigeante elle-même. Après la moitié du siècle actuel, le premier danger avait en réalité disparu. Chacune des trois puissances qui, aintenant, se partagent le monde, est, en fait, invincible, et ne pourrait ne plus l'être qu'après de lents hangements démographiques qu'un gouvernement aux pouvoirs étendus peut aisément éviter. Le second danger n'est, lui aussi, que théorique. Les masses ne se révoltent jamais de leur propre ouvement, et elles ne se révoltent jamais par le seul fait qu'elles sont opprimées. Aussi longtemps qu'elles 'ont pas d'élément de comparaison, elles ne se rendent jamais compte qu'elles sont opprimées. Les crises économiques du passé étaient absolument inutiles et on ne les laisse plus se produire, mais 'autres désorganisations également importantes peuvent survenir, et surviennent, sans avoir de résultat olitique, car il n'y a aucun moyen de formuler un mécontentement. Quant au problème de la surproduction, qui st latent dans notre société depuis le développement de la technique par la machine, il est résolu par le tratagème de la guerre continue (voir chapitre III) qui sert aussi à amener le moral public au degré nécessaire. Du point de vue de nos gouvernants actuels, par conséquent, les seuls dangers réels seraient : la scission 'avec les groupes existants d'un nouveau groupe de gens capables, occupants des postes inférieurs à leurs apacités, avides de pouvoir ; le développement du libéralisme et du scepticisme dans leurs propres rangs. Le problème est donc un problème d'éducation. Il porte sur la façon de modeler continuellement, et la onscience du groupe directeur, et celle du groupe exécutant plus nombreux qui vient après lui. La conscience es masses n'a besoin d'être influencée que dans un sens négatif. On pourrait de ces données inférer, si on ne la connaissait déjà, la structure générale de la société

« Cette dernière différence étaitessentielle.

Encomparaison decequi existe aujourd’hui, touteslestyrannies du passé s’exerçaient sansentrain etétaient inefficientes.

Lesgroupes dirigeants étaienttoujours, dansune certaine mesure,contaminés parlesidées libérales, etétaient heureux delâcher partout labride, dene considérer quel’acte patent, desedésintéresser deceque pensaient leurssujets.

L’Église catholique duMoyen Âge elle-même, semontrait tolérante, comparée auxstandards modernes. La raison enest, enpartie, que,dans lepassé, aucun gouvernement n’avaitlepouvoir demaintenir ses citoyens sousunesurveillance constante.L’invention del’imprimerie, cependant,permitdediriger plus facilement l’opinionpublique.

Lefilm etlaradio yaidèrent encoreplus.Avecledéveloppement delatélévision et leperfectionnement techniquequirendit possibles, surlemême instrument, laréception etlatransmission simultanées, cefut lafin delavie privée. Tout citoyen, ouaumoins toutcitoyen assezimportant pourvaloir lapeine d’être surveillé, putêtre tenu vingt-quatre heuresparjour sous lesyeux delapolice, danslebruit delapropagande officielle,tandisquetous les autres moyens decommunication étaientcoupés.

Lapossibilité d’imposer, nonseulement unecomplète obéissance àla volonté del’État, maisunecomplète uniformité d’opinionsurtous lessujets, existait pourla première fois. Après lapériode révolutionnaire quiseplace entre 1950et1969, lasociété seregroupa, commetoujours, en classe supérieure, classemoyenne etclasse inférieure.

Maislenouveau groupesupérieur, contrairement àtous ses prédécesseurs, n’agissaitpasseulement suivantsoninstinct.

Ilsavait cequi était nécessaire pour sauvegarder saposition. On avait depuis longtemps reconnuquelaseule basesûredel’oligarchie estlecollectivisme.

Larichesse et les privilèges sontplusfacilement défendusquandonles possède ensemble.

Ceque l’on aappelé l’« abolition de la propriété privée »signifiait, enfait, laconcentration delapropriété entrebeaucoup moinsdemains qu’auparavant, maisaveccette différence quelesnouveaux propriétaires formaientungroupe aulieu d’être une masse d’individus. Aucun membre duParti nepossède, individuellement, quoiquecesoit, saufd’insignifiants objets personnels.

Collectivement, leParti possède toutenOcéania, carilcontrôle toutetdispose desproduits comme il l’entend. Dans lesannées quisuivirent laRévolution, ilétait possible d’atteindre ceposte decommande presquesans rencontrer d’opposition, carlesystème toutentier étaitreprésenté commeunacte decollectivisation.

Ilavait toujours étéentendu quesila classe capitaliste étaitexpropriée, lesocialisme devaitluisuccéder et, indubitablement, lescapitalistes avaientétéexpropriés.

Manufactures, mines,terres,maisons, transports, on leur avait toutenlevé, etpuisque cesbiens n’étaient pluspropriété privée,ils’ensuivait qu’ilsdevaient être propriété publique. L’Angsoc, quiestsorti dumouvement socialisteprimitifetahérité desaphraséologie, a,en fait, exécuté le principal articleduprogramme socialiste,aveclerésultat, prévuetvoulu, quel’inégalité économique aété rendue permanente. Mais lesproblèmes quepose lavolonté derendre permanente unesociété hiérarchisée vontplusloin.

Pour un groupe dirigeant, iln’y aque quatre manières deperdre lepouvoir.

Ilpeut, soitêtre conquis del’extérieur, soit gouverner simal quelesmasses serévoltent, soitlaisser seformer ungroupe moyenfortetmécontent, soit perdre saconfiance enlui-même etsa volonté degouverner. Ces causes n’opèrent passeule chacune et,engénéral, toutesquatre sontprésentes àun degré quelconque. Une classe dirigeante quipourrait sedéfendre contretouscesdangers resterait aupouvoir d’unefaçon permanente.

Enfindecompte, lefacteur décisifestl’attitude mentaledelaclasse dirigeante elle-même. Après lamoitié dusiècle actuel, lepremier dangeravaitenréalité disparu.

Chacune destrois puissances qui, maintenant, separtagent lemonde, est,enfait, invincible, etne pourrait neplus l’être qu’après delents changements démographiques qu’ungouvernement auxpouvoirs étenduspeutaisément éviter. Le second dangern’est,luiaussi, quethéorique.

Lesmasses neserévoltent jamaisdeleur propre mouvement, etelles neserévoltent jamaisparleseul faitqu’elles sontopprimées.

Aussilongtemps qu’elles n’ont pasd’élément decomparaison, ellesneserendent jamaiscompte qu’elles sontopprimées. Les crises économiques dupassé étaient absolument inutileseton neles laisse plusseproduire, mais d’autres désorganisations égalementimportantes peuventsurvenir, etsurviennent, sansavoir derésultat politique, cariln’y aaucun moyen deformuler unmécontentement.

Quantauproblème delasurproduction, qui est latent dansnotre société depuisledéveloppement delatechnique parlamachine, ilest résolu parle stratagème delaguerre continue (voirchapitre III)quisert aussi àamener lemoral public audegré nécessaire. Du point devue denos gouvernants actuels,parconséquent, lesseuls dangers réelsseraient : lascission d’avec lesgroupes existants d’unnouveau groupedegens capables, occupants despostes inférieurs àleurs capacités, avidesdepouvoir ; ledéveloppement dulibéralisme etdu scepticisme dansleurs propres rangs. Le problème estdonc unproblème d’éducation.

Ilporte surlafaçon demodeler continuellement, etla conscience dugroupe directeur, etcelle dugroupe exécutant plusnombreux quivient après lui.Laconscience des masses n’abesoin d’êtreinfluencée quedans unsens négatif. On pourrait deces données inférer,sion nelaconnaissait déjà,lastructure généraledelasociété. »

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