point existé, lut les discours, et, hormis Charles, chacun discuta ce qu'il répondrait.
Publié le 04/11/2013
Extrait du document


«
sont
adroits etforts, cesgens-là !Nation militaire, peupledesoldats, ilsprennent uncapitaine pourprince, c’est
logique, peste!d’Anjou faitleur affaire : lehéros deJarnac etde Moncontour leurvacomme ungant… Qui
voulez-vous quejeleur envoie ? d’Alençon ? unlâche !cela leur donnerait unebelle idéedesValois !…
D’Alençon !il fuirait àla première ballequiluisifflerait auxoreilles, tandisqueHenri d’Anjou, unbatailleur,
bon !toujours l’épéeaupoing, toujours marchant enavant, àpied ouàcheval !… Hardi !pique, pousse,
assomme, tue!Ah !c’est unhomme quemon frère d’Anjou, unvaillant quivales faire battre dumatin ausoir,
depuis lepremier jusqu’au dernierjourdel’année.
Ilboit mal, c’est vrai ; maisilles fera tuer desang-froid, voilà
tout.
Ilsera làdans sasphère, cecher Henri !Sus !sus !au champ debataille !Bravo lestrompettes etles
tambours !Vive leroi !vive levainqueur !vive legénéral !On leproclame imperator trois
foisl’an !Ce sera
admirable pourlamaison deFrance etl’honneur desValois… Ilsera peut-être tué ;mais, ventremahon !ce sera
une mort superbe !
Catherine frissonnaetun éclair jaillitdeses yeux.
– Dites, s’écria-t-elle, quevous voulez éloigner Henrid’Anjou, ditesquevous n’aimez pasvotre frère!
– Ah !ah !ah !fit Charles enéclatant d’unrirenerveux, vousavezdeviné cela,vous, quejevoulais
l’éloigner ? Vousavezdeviné cela,vous, quejene l’aimais pas ?Etquand celaserait, voyons ? Aimermonfrère !
Pourquoi doncl’aimerais-je ? Ah!ah !ah !est-ce quevous voulez rire ?… (Etàmesure qu’ilparlait, sesjoues
pâles s’animaient d’unefébrile rougeur.) Est-cequ’ilm’aime, lui ?Est-ce quevous m’aimez, vous ?Est-ceque,
excepté meschiens, MarieTouchet etma nourrice, est-cequ’ilya quelqu’un quim’ait jamais aimé ?Non,non,je
n’aime pasmon frère, jen’aime quemoi, entendez-vous !et jen’empêche pasmon frère d’enfaire autant queje
fais.
–Sire, ditCatherine s’animant àson tour, puisque vousmedécouvrez votrecœur, ilfaut quejevous ouvre le
mien.
Vousagissez enroi faible, enmonarque malconseillé ; vousrenvoyez votresecond frère,lesoutien naturel
du trône, etqui estentous points dignedevous succéder s’ilvous advenait malheur, laissantdanscecas votre
couronne àl’abandon ; car,comme vousledisiez, d’Alençon estjeune, incapable, faible,plusquefaible, lâche!
… Et leBéarnais sedresse derrière, entendez-vous ?
– Eh !mort detous lesdiables !s’écria Charles, qu’est-ce quemefait cequi arrivera quandjen’y serai plus ?
Le Béarnais sedresse derrière monfrère, dites-vous ? Corbœuf!tant mieux !… Je disais quejen’aimais
personne… jeme trompais, j’aimeHenriot ; oui,jel’aime, cebon Henriot : ilal’air franc, lamain tiède, tandis
que jene vois autour demoi quedesyeux fauxetne touche quedesmains glacées.
Ilest incapable detrahison
envers moi,j’enjurerais.
D’ailleurs jelui dois undédommagement : onlui aempoisonné samère, pauvre garçon
! des gens dema famille, àce que j’aientendu dire.D’ailleurs jeme porte bien.Mais, sije tombais malade,je
l’appellerais, jene voudrais pasqu’il mequittât, jene prendrais rienquedesamain, etquand jemourrai jele
ferai roideFrance etde Navarre… Et,ventre dupape !au lieu derire àma mort, comme feraient mesfrères, il
pleurerait oudu moins ilferait semblant depleurer.
La foudre tombant auxpieds deCatherine l’eûtmoins épouvantée quecesparoles.
Elledemeura atterrée,
regardant Charlesd’unœilhagard ; puisenfin, aubout dequelques secondes :
– Henri deNavarre !s’écria-t-elle, HenrideNavarre !roi deFrance aupréjudice demes enfants !Ah !sainte
madone !nous verrons !C’est donc pourcelaquevous voulez éloigner monfils ?
– Votre fils…etque suis-je doncmoi ? unfils delouve comme Romulus !s’écria Charles tremblant decolère
et l’œil scintillant commes’ilsefût allumé parplaces.
Votrefils!vous avezraison, leroi deFrance n’estpas
votre filslui, leroi deFrance n’apas defrères, leroi deFrance n’apas demère, leroi deFrance n’aque des
sujets.
Leroi deFrance n’apas besoin d’avoir dessentiments, ilades volontés.
Ilse passera qu’onl’aime, maisil
veut qu’on luiobéisse.
– Sire, vous avezmalinterprété mesparoles : j’aiappelé monfilscelui quiallait mequitter.
Jel’aime mieux
en cemoment parcequec’est luiqu’en cemoment jecrains leplus deperdre.
Est-ceuncrime àune mère de
désirer quesonenfant nelaquitte pas ?
– Et moi, jevous disqu’il vous quittera, jevous disqu’il quittera laFrance, qu’ils’eniraenPologne, etcela
dans deux jours ; etsivous ajoutez uneparole cesera demain ; etsivous nebaissez paslefront, sivous
n’éteignez paslamenace devos yeux, jel’étrangle cesoir comme vousvouliez qu’onétranglât hierl’amant de
votre fille.Seulement jene lemanquerai pas,moi, comme nousavons manqué LaMole.
Sous cette première menace,Catherine baissalefront ; maispresque aussitôtellelereleva.
– Ah !pauvre enfant!dit-elle, tonfrère veuttetuer.
Ehbien, soittranquille, tamère tedéfendra.
– Ah !l’on mebrave !s’écria Charles.
Ehbien, parlesang duChrist !il mourra, nonpascesoir, nonpastout
à l’heure, maisàl’instant même.Ah!une arme !une dague !un couteau !… Ah !
Et Charles, aprèsavoirporté inutilement lesyeux autour delui pour chercher cequ’il demandait, aperçutle
petit poignard quesamère portait àsa ceinture, sejeta dessus, l’arracha desagaine dechagrin incrustée
d’argent, etbondit horsdelachambre pourallerfrapper Henrid’Anjou partoutoùille trouverait.
Maisen
arrivant danslevestibule sesforces surexcitées au-delàdelapuissance humaine,l’abandonnèrent toutàcoup :
il étendit lebras, laissa tomber l’armeaiguë,quiresta fichée dansleparquet, jetauncrilamentable, s’affaissa
sur lui-même etroula surleplancher.
En même tempslesang jaillit enabondance deses lèvres etde son nez..
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