pochette-surprise dans une salle de spectacle : « Mon petit papa.
Publié le 05/11/2013
Extrait du document
«
terrain
découvert entredeuxrangées delotissements ouvriersdontlesfamilles devaient vivresurlepas deleurs
portes, n’ignorant rienlesunes desautres et,sauf àprétendre visiterlalaiterie oul’usine àgaz quiclôturaient ce
cul-de-sac, ilse rendit àl’évidence qu’ilvenait demontrer sescartes lepremier.
Sedonnant desairs d’admirer ce
paysage sansampleur, ilremarqua qu’iln’avait jamaisrencontré cesjeunes fillesdurant lesjours delasemaine,
d’où ildéduisit qu’ellesdevaient travailler danslecoin, plusprobablement àla laiterie, etloger dansl’une deces
maisons, peut-être souslemême toit,bien queleur complicité tendrenefût pas celle dedeux sœurs.
Etc’était
dommage parcertains côtés,carilse refusait àdissocier l’équipage qu’ellesformaient, oùiltraquait davantage
une allégorie delajeunesse aucœur miroitant qu’unobjectif àatteindre.
« Qu’est-ce quetuvas chercher là ?se
disait-il gaiement.
Tun’as rien àleur raconter, peudechose àleur faire, outellement qu’ilfaudrait t’yprendre
tout desuite envieil adulte quin’apas detemps àperdre.
Àmon âge,iln’est plusdebon ami, jevous l’avoue
tout net… Quesuis-je entrain dedire ? J’aivingt ans,vous voyez bien,nousallons échanger nosphotographies,
vous m’écrirez quandjepartirai soldat.Madeleine nousservira deboîte àlettres, ouDominique, ouJacqueline.
Ce sera unetrès lente intrigue quiremplira chaquejournée designes etde menus gestes,dontchacun nousfera
mieux trembler quedesbaisers. »
Et tout àcoup, elledisparurent, escamotéesparl’un oul’autre deces jardinets ; desportes claquèrent, mais
lesquelles ? Fouquet,sursalancée, accomplit encorequelques dizainesdemètres, quêtant envain unetrace,
ceinture ouruban pendu àquelque balcon,frivolités parquoi serévèlent àla fenêtre lesdemoiselles deprovince.
Rien nesemanifesta qu’unpersonnage goguenard,surgiderrière unetondeuse, quiledévisageait avec
application.
Soucieuxdene pas encourir lachevrotine d’unpère, d’unfrère, oud’un promis ombrageux, Fouquet
reprit ensens inverse leChemin Grattepain, sansamertume, carlamystification faisaitpartiedujeu, etmême le
cerbère.
Cen’est qu’en rejoignant laroute deParis qu’ilsedemanda sicelui-ci n’étaitpasl’homme quil’avait
ramassé cettenuit,enricanant.
— L’ouverture delachasse ? àqui ledites-vous…, répondaitFouquetàM me
Quentin, quis’attardait devant
lui, lorsqu’elle passaitentrelestables delasalie àmanger.
L’exaltation queluiavait procurée lasortie dela
messe n’était pasencore tombée et,maintenant quel’occurrence enétait passée, ilse reprochait gaillardement
de n’avoir pasabordé cesdeux cailles : toucher n’estpasramener !
— Je disais, repritSuzanne Quentin, quevous devriez-vous donnerdel’exercice, vousnemangez rien.Si
vous étiez monfils…
Il venait d’écouter sanshumeur desconsidérations sursapetite mine,reproches querien nejustifiait, sinon
des échos delaveille.
Ilavait pourtant lacertitude queQuentin n’avaitpasparlé, quec’était précisément le
secret quiluifaisait cevisage plombé d’unhomme àqui l’on doit rendre descomptes, irrésistiblement, cevisage
insupportable.
Esnaultsetrompait : Quentinnejugeait paslesautres, ilétait untémoin silencieux, d’autantplus
gênant qu’ilvenait decebord-ci, untraître ensomme, dontlesrenseignements demeuraientinconnus,les
mouvements imprévisibles.
Uneautre vérité, guèremoins irritante, étaitqu’ils’enfichait peut-être.
— Je boistrop, ditcarrément Fouquet.J’aitrop bucette nuit.Jene sais pasm’arrêter.
— Il nefaut pascommencer, répondit-elle, enlorgnant labouteille, ceuxquileveulent, s’arrêtent.
— Vous parlezcontre votreintérêt.
— Mon intérêtc’estlasanté demes clients.
— Ouvrez plutôtunsanatorium.
Votremarinevous avait riendit ?
Elle parut désarçonnée :
— Non, fit-elle,ilm’a simplement rapportéquevous aviez bavardé trèstard.
Ilsait que ceschoses
m’inquiètent…
— Ne m’enveuillez pas.
— Je nedis pas cela pour vous.
Pour quiledisait-elle ? Fouquetcompritqu’ilvenait d’amorcer unetrahison ensuggérant àSuzanne que
Quentin étaitencore capable delui travestir lavérité etiln’en futpas mécontent.
Commesielle eûtcompris le
danger des’engager plusavant danscette conversation, Mme
Quentin rompitavecunsourire unpeu forcé,
bientôt relevéeparMarie-Jo.
— Alors, demanda celle-ci,çamarche ?
Elle avait troqué sablouse blanche desmatinées pouruntablier dedentelle épinglésuruncorsage noir,qui
laissait transparaître unharnachement compliquédesangles etde bretelles.
L’idéevintàFouquet qu’elleétait
vierge soustoutcela ; nonquelachasteté luieût beaucoup pesédepuis quelque temps.
— Eh bien ! non,luirépondit-il, çane marche pasdutout..
»
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