Platon .
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
Un
esclave disposait selonluide lamême faculté deraisonner pourrésoudre desproblèmes philosophiques qu’un
homme libre.Sophie, quantàelle, était persuadée queleshommes etles femmes étaientégalement douésderaison.
Alors qu’elle étaitainsiplongée danssespensées, elleentendit soudaindepetits craquements danslahaie, accompagnés
d’une respiration haletantecommeunevraie locomotive àvapeur.
Quelques secondesplustard, legros chien roux
déboula commeunfou dans sacabane.
Iltenait unegrande enveloppe danslagueule.
— Hermès !s’écria Sophie.
Oh!merci !
Le chien laissatomber l’enveloppe surlesgenoux deSophie quiétendit lamain etcommença àlui caresser lanuque.
— Hermès, t’esunbon chien, tusais !murmura-t-elle.
Le chien secoucha àses pieds etse laissa caresser quelques instantsavantderepartir commeilétait venu, maissuivi
cette foisdeSophie.
Hermès trottaitd’unpaslourd verslaforêt.
Sophie lesuivait àquelques mètresdedistance.
Lechien seretourna
quelquefois etgrogna, maisilen fallait pluspour ladécourager.
Elleallait enfin savoir oùsedissimulait lephilosophe, dût-
elle aller jusqu’à Athènes pourça.
Le chien accéléra l’allureets’engagea bientôtsurunpetit sentier.
Sophie pressalepas elle aussi, mais,enl’entendant letalonner, lechien seretourna etse mit àaboyer comme unvrai
chien degarde.
Sophie n’abandonna paspour autant eten profita aucontraire pourgagner quelques mètres.
Alors Hermès partitenflèche, lâchant complètement Sophiequidut admettre quejamais elleneparviendrait àle
rattraper.
Elles’arrêta etentendit lechien seperdre danslaforêt.
Puistout redevint silencieux.
Elle s’assit suruntronc d’arbre dansuneclairière, ouvritlagrande enveloppe qu’elletenaittoujours àla main etse mit à
lire : L’Académie
dePlaton
Heureux deteretrouver, Sophie!Enfin, depuis tavisite d’Athènes.
Commeça,tuas pu faire maconnaissance etj’ai
aussi puteprésenter Platon.Alorsenchaînons sansplustarder.
Platon (427-347 avantJésus-Christ) avaitvingt-neuf ansquand Socrate dutboire laciguë.
Ilavait longtemps étél’élève
de Socrate etsuivit avecgrand intérêt leprocès deson maître.
Qu’Athènes puissecondamner àmort l’homme leplus
éminent delaville non 73
seulement
lemarqua àjamais, maisdétermina toutel’orientation desapratique philosophique.
La mort deSocrate futpour Platon l’expression exacerbéedel’opposition quiexiste entrelesconditions existant
réellement danslasociété etce qui estvrai ouidéal.
Lepremier travaildePlaton entant quephilosophe consistaà
publier laplaidoirie deSocrate.
Ilrapporta donclespropos tenusparSocrate faceàla foule desjurés.
Tu tesouviens certainement queSocrate n’arien écrit lui-même.
Iln’en allait pasdemême pourlesprésocratiques,
mais malheureusement laplupart dessources écritesontétédétruites.
Encequi concerne Platon,nouspensons que
ses œuvres maîtresses onttoutes étésauvegardées (sanscompter L’Apologie
deSocrate, il
a laissé denombreuses
lettres etvingt-cinq dialoguesphilosophiques complets).Sices écrits ontpuêtre conservés, c’estsansdoute parce
que Platon créasapropre écoledephilosophie àl’extérieur d’Athènes.Celle-civitlejour dans desjardins qui
portaient lenom duhéros grec Académos.
C’est
pourquoi elles’appela l’Académie.
(D’innombrables «académies »ont étédepuis fondées danslemonde entieretnous n’arrêtons pasdeparler d’«
académiciens »ou des sujets «académiques »,c’est-à-dire universitaires.) Al’Académie dePlaton, onenseignait la
philosophie, lesmathématiques etlagymnastique.
Encorequelemot «enseigner »
ne soit pastrès approprié.
Ledébat d’idées étaitlefer delance del’Académie.
Aussin’est-ce pasunhasard sile genre
littéraire quePlaton privilégia futledialogue.
Le vrai, lebeau etlebien
En commençant cecours, jet’ai ditqu’il n’était pasinutile des’interroger surleprojet dechaque philosophe.
Aussite
posai-je laquestion :qu’est-ce quePlaton cherchait àdécouvrir ?
On pourrait dire grosso
modo que
Platon s’intéressait auxrapports entrecequi estéternel etimmuable d’unepartet
ce qui
« s’écoule »d’autre part.(Dans lalignée desprésocratiques, donc!)Nous avons établiquelessophistes etSocrate se
sont détachés desproblèmes delaphilosophie delanature pourtourner versl’homme etlasociété.
Iln’en reste pas
moins vraique Socrate, etles sophistes àleur manière, s’étaitaussiintéressé àla relation entrel’éternel et
l’éphémère.
Surtoutquandils’agissait demorale humaine etdes idéaux ouvertus danslasociété.
Onpeut simplifier
en disant quelessophistes pensaient quelesnotions debien etde mal étaient relatives etpouvaient changerselonles
époques.
Laquestion dubien etdu mal n’avait doncriend’absolu.
C’estjustement cetteconception queSocrate ne
pouvait accepter.
Ilétait 74
convaincu
qu’ilexistait quelques règleséternelles etintemporelles concernantlebien etlemal.
Enutilisant notre
raison, ilnous estpossible ànous autres hommes d’atteindre cesnormes immuables, carlaraison aprécisément un
caractère éterneletimmuable.
Tu me suis, Sophie ?Arrive doncPlaton.
Ils’intéresse àce qui est éternel etimmuable àla fois dans lanature, la
morale etlavie sociale.
Platonmettout celadans lemême sac.Ilessaie d’appréhender une«réalité »propre qui.
»
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