Pendant des siècles, Rome et Sparte demeurèrent armées et libres.
Publié le 01/10/2013
Extrait du document
«
qu'ils les ont menées sûrement et glorieusement tant qu'ils
firent la guerre eux-mêmes (ce qui fut avant qu'ils eussent
tourné leurs entreprises vers la terre) : temps où, avec les gentils-
hommes et avec le peuple en armes, ils se comportèrent de la
façon la plus valeureuse ; mais lorsqu'ils commencèrent à
combattre sur terre, ils dépouillèrent cette valeur et suivirent les
coutumes des guerres d'Italie.
Et au commencement de leurs
accroissements sur terre, comme ils n'y avaient pas grand terri-
toire et que leur prestige était grand, ils n'avaient pas grand-
chose à craindre de leurs capitaines ; mais lorsqu'ils s'agrandi-
rent, ce qui fut sous Carmagnola, l'expérience leur montra leur
erreur ; car lui ayant vu le plus grand mérite, pour avoir battu
sous son commandement le duc de Milan, et constatant d'autre
part que son humeur guerrière s'était refroidie, ils jugèrent qu'ils
ne pouvaient plus vaincre avec lui parce qu'il ne le voulait pas,
ni ne pouvaient le licencier pour ne point reperdre ce qu'ils
avaient acquis ; aussi furent-ils contraints, pour s'assurer de lui,
de le mettre à mort.
Ils ont eu ensuite pour capitaines Bartolo-
meo de Bergame, Roberto San Severino, le comte de Pitigliano
et autres de même sorte ; avec ceux-là, ils avaient à craindre de
perdre, non de gagner : comme il arriva ensuite à Vailà où en
une bataille ils perdirent ce qu'en huit cents ans, avec tant de
peine, ils avaient acquis.
Car de cette sorte d'armées naissent
seulement les lentes, tardives et faibles conquêtes, et les pertes
subites et prodigieuses.
Et puisque avec ces exemples je suis
venu en Italie, laquelle a été très longtemps livrée aux armes
mercenaires, je veux parler d'elles en remontant plus haut, afin
qu'en en voyant l'origine et les développements on y puisse
mieux remédier.
Vous devez donc entendre qu'aussitôt qu'en ces derniers
temps l'Empire commença à être rejeté d'Italie et que le pape,
dans le, temporel, y prit plus de crédit, l'Italie se divisa en plu-
sieurs Etats ; car bon nombre de grosses villes prirent les armes
contre leurs nobles, lesquels auparavant, protégés par l'empe-
reur, les tenaient opprimées ; et l'Église les protégeait pour se
donner du crédit dans le temporel ; dans beaucoup d'autres.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- HISTOIRE CRITIQUE DE ROME PENDANT LES CINQ PREMIERS SIÈCLES (résumé) Ettore Pais
- Ce siècle avait deux ans. Rome remplaçait Sparte, Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte.
- Victor HUGO : Ce siècle avait deux ans. Rome remplaçait Sparte, Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte.
- Les Affranchis dans la Rome attique
- sujet de réflexion: En étant libre, sommes-nous libres de nous exprimer comme on le souhaite sans se soucier du regard des autres