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Patrick Bard La Frontière - Sujet non corrigé

Publié le 21/01/2020

Extrait du document

Patrick Bard

La Frontière

Éditions du Seuil, 2002

Toni Zambudio, journaliste madrilène qui a grandi au Mexique, se rend à Ciudad Juarez, ville frontalière mexicaine, pour une enquête. Il découvre alors les « colonias », bidonvilles qui fleurissent en périphérie des grandes villes.

Toni conduisait lentement. Après avoir dépassé le marché central, il avait emprunté ïavenida 16 de Septiembre1 qui s’enfonçait comme un coup de fusil vers les faubourgs, à l’ouest de la ville.

Bientôt, il n’y avait plus eu que des maisons basses, des marchands de pièces de voitures d’occasion, de jantes dépareillées et des réparateurs de pneus, de pots d’échappement. Il avait longé des taquerias2 où l’on vendait du menudt?, avait cherché en vain à se rappeler à quoi ce plat pouvait bien ressembler, et, pour finir, il avait tourné dans la callé Chiapas qui s’élevait en direction d’un belvédère^ pouilleux. Le bitume, d’abord truffé de nids-de-poule, avait bientôt disparu pour faire face à une piste défoncée. [...]

Il s’était bientôt retrouvé entouré de cabanes de bric et de broc. Les constructions de parpaings bruts et de palettes de déchargement d’occasion s’étalaient sur la colline en un paysage de désolation. Du linge rapiécé séchait sur des fils. Les eaux usées des habitations ruisselaient en cascades sur les terrasses étayées par des murettes de pneus lisses empilés.

Vers les hauteurs, les masures avaient pris un aspect plus primitif encore, uniquement construites avec des cartons d’emballage et du papier goudronné en guise de toiture. Des milliers de sacs plastique jonchaient le sol, s’accrochaient aux buissons de mesquite6 rabougris comme des pendus. La fumée des feux de camp montait vers le ciel et le soleil descendait déjà sur El Paso et le Texas. À dix kilomètres au nord-ouest s’allumaient les premières lumières des États-Unis. Des gamins sales et nus jouaient, assis dans la boue d’une flaque d’eau savonneuse. Zambudio s’était arrêté pour leur demander où vivait la famille Cruz. Le cadavre gonflé d’un chien gisait sur le bas-côté.

Aussi loin que portait le regard, le bidonville avait grignoté l’espace.

« ROMAN • SUJET Le journaliste avait essayé d'imaginer ces territoires immenses, vierges encore, peuplés uniquement d'Apaches et de Tarahumaras7.

Une éternité so s'était écoulée, depuis.

Ne restait quel' odeur un peu âcre d'égout en plein air, mêlée au fumet des frijoles8qui cuisaient au fond des cabanes.

Une odeur de misère.

1.

Avenida 16 de Septiembre: avenue du 16 septembre.

2.

Taqtterias: mot espagnol (du Mexique) ; petites boutiques où!' on vend des tacos (galettes de maïs garnies de viande).

3.

Menudo : abats, viande de basse qualité.

4.

Calle : rue.

5.

Belvédère : endroit depuis lequel on jouit d'une belle vue.

6.

Mesquite: arbuste typique du Mexique.

7.

Tarahumaras: peuple indien d'Amérique.

8.

Frijoles: haricots mexicains.

• Questions (15 points) 1.

LA DÉCOUVERTE DU BIDONVILLE 5 POINTS ~ 1.

«Les constructions de parpaings bruts [ ...

] d'un chien gisait sur le bas-côté» (lignes 12 à 26).

Quel est le temps dominant dans ce passage? Justifiez son emploi.

(1 point) ~ 2.

a) Relevez dans les lignes 4 à 26 les différents synonymes du mot «maisons» (ligne 4), ainsi que les termes désignant les matériaux utilisés pour la construction des maisons.

(1 point) b) Quelle évolution constatez-vous dans cette description du bidonville ? (1 point) ~ 3.

Décomposez le mot « bidonville » (ligne 27) et expliquez-le.

(1 point) ~ 4.

En conclusion, montrez en quelques lignes que la découverte du bidonville par le journaliste se fait de manière progressive.

(1 point) Il.

L'HOMME ET LA NATURE 4 POINTS ~ 5.

Relevez les termes appartenant au champ lexical de la nature à partir de la ligne 12.

(0,5 point) ~ 6.

Dites en quelques lignes quelle place occupe la nature dans le bidon­ ville.

(1,5 point) 70. »

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