Pascal reproche à Montaigne le « sot projet qu'il a eu de se peindre » et se plaint qu'il « parle trop de soi ». Ne sommes-nous pas disposés aujourd'hui à trouver justement dans cette peinture autant d'agrément que de profit ?
Publié le 12/03/2011
Extrait du document
Caractère personnel des Essais — agrément qui tient à la fois à la peinture vivante de Montaigne par Montaigne — et à son « amabilité «. Il ne resterait qu'à développer le mot profit, mais il ne demande aucune connaissance nouvelle. Le profit tient à la fois à l'habitude que Montaigne peut nous donner de réfléchir sur nous-mêmes, à son exemple — et à l'intérêt même des conseils qu'il peut nous donner : curiosité d'esprit, satisfaction de la vie intérieure, tolérance, égalité d'humeur, etc.
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- Pascal a écrit à propos des Essais de Montaigne : ''Le sot projet qu'il a eu de se peindre'', ce jugement vous paraît-il équitable ?
- On connaît le mot de Pascal sur Montaigne : « Le sot projet qu'il a eu de se peindre! » auquel Voltaire réplique: « Le charmant projet que Montaigne a eu de se peindre naïvement, car, en se peignant, il a peint la nature humaine.>) Comment expliquez-vous l'opposition radicale entre ces deux jugements ? Quelle est votre opinion personnelle ?
- Pascal condamne : « Le sot projet qu'il a de se peindre! et cela non pas en passant et contre ses maximes, comme il arrive à tout le monde de faillir, mais par ses propres maximes, et par un dessein premier et principal. Car, de dire des sottises par hasard et par faiblesse, c'est un mal ordinaire; mais d'en dire par dessein, c'est ce qui n'est pas supportable... » (Pensées, section II, n° 62.)
- « Le sot projet que Montaigne... », écrit Pascal. « Le charmant projet... », répond Voltaire.
- Quelle vanité que la peinture, qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire point les originaux ! Pascal