Parce que le corps de l'État doit être conduit comme par une seule âme et [parce] que la volonté de la Cité doit être prise pour la volonté de tous, on doit estimer que ce que la Cité a décrété est juste et bon comme si chaque citoyen l'avait décidé.
Publié le 03/11/2013
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Parce que le corps de l'État doit être conduit comme par une seule âme et [parce] que la volonté de la Cité doit être prise pour la volonté de tous, on doit estimer que ce que la Cité a décrété est juste et bon comme si chaque citoyen l'avait décidé. Et c'est pourquoi, même si un sujet considère que les lois de la Cité sont injustes, il est tenu cependant de s'y soumettre. Mais on peut objecter : n'est-il par contraire à la loi de la raison de se soumettre entièrement au jugement d'autrui ? Par conséquent, l'état de société n'est-il pas contraire à la raison ? D'où il suivrait que l'état de société est un état irrationnel et qu'il ne peut être institué que par des hommes privés de raison et pas du tout par ceux qui vivent sous la conduite de la raison. Mais parce que la raison n'enseigne rien qui soit contraire à la nature, une saine raison ne peut commander que chacun relève de son propre droit aussi longtemps que les hommes sont soumis à leur passions Ajoutons que la raison enseigne sans réserve de chercher la paix qu'on ne peut certes obtenir que si les lois communes de la Cité ne sont pas transgressées. C'est pourquoi plus un homme est conduit par la raison, c'est-à-dire, plus il est libre, plus il observera constamment les lois de la cité et suivra les prescriptions des Puissances souveraines dont il est le sujet. SPINOZA
Liens utiles
- Descartes, Les passions de l'âme, Pléiade, Gallimard, page 768. "Ainsi je crois que la vraie générosité, qui fait qu'un homme s'estime au plus haut point qu'il se peut légitimement estimer consiste seulement partie en ce qu'il connaît qu'il n'y a rien qui véritablement lui appartienne que cette libre disposition de ses volontés, ni pourquoi il doive être loué ou blâmé sinon pour se qu'il en use bien ou mal, et partie en ce qu'il sent en soi même une ferme et constante résolution d'en b
- C'est, vois-tu, une chose bien connue des amis du savoir que leur âme, lorsqu'elle a été prise en main par la philosophie, était complètement enchaînée dans un corps et collée à lui; qu'il constituait pour elle une sorte de clôture à travers laquelle force lui était d'envisager les réalités, au lieu de le faire par ses propres moyens et à travers elle même. Platon, Phédon, 82 e. Commentez cette citation.
- "Or, c'est par le succès de ces combats que chacun peut connaître la force ou la faiblesse de son âme. Car ceux en qui naturellement la volonté peut le plus aisément vaincre les passions et arrêter les mouvements du corps qui les accompagne ont sans doute les âmes les plus fortes. Descartes, Les passions de l'âme, art 48 Parmi les choses, les unes dépendent de nous, les autres n'en dépendent pas. Celles qui dépendent de nous ce sont l'opinion (ici le jugement), la tendance, le désir,
- Chaque chose, autant qu'il est en elle s'efforce de persévérer dans son être. Cet effort, quand il se rapporte à l'Âme seule, est appelé Volonté, mais, quand il se rapporte à la fois à l'Âme et au Corps est appelé appétit; ...Il n'y a nulle différence entre l'Appétit et le désir, sinon que le Désir se rapporte généralement aux hommes, en tant qu'ils ont conscience de leurs appétits... Le Désir est l'Appétit avec conscience de lui même. Spinoza, Ethique, Troisième partie. Commentez cett
- « L’amitié est une âme en deux corps » ATTRIBUÉ À ARISTOTE