On soutient parfois qu'en notre temps l'image prend peu à peu la place de la page imprimée
Publié le 23/04/2011
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« On soutient parfois qu'en notre temps l'image prend peu à peu la place de la page imprimée (...). « Je suis loin de mépriser l'image ; j'approuve même qu'elle ait aujourd'hui une place plus grande. Goethe pensait que nous devrions écrire moins et dessiner davantage. « Le beau, dit Kant, est ce qui est intelligible sans réflexion. « La cathédrale, par ses tours, ses clochers, ses statues, en dit plus que les manuels de théologie. Une belle photographie éclaire une âme ou rend inutile une description fastidieuse. Un beau film a sa poésie. « Mais l'illustration et l'écran m'apparaissent comme les auxiliaires, non comme les substituts du livre. Rien ne peut remplacer la lecture. Les artistes de l'image sont les premiers à le sentir. Pourquoi le photographe, excellent, de la Provence demande-t-il une préface à Giono? Parce qu'il sait qu'un texte va créer l'atmosphère poétique qui sera favorable à ses vues. Pourquoi Autant-Lara demande-t-il un scénario à Stendhal ? Parce qu'un grand roman lui apporte un soutien d'une force incomparable. « Le cinéma nous est précieux. Il offre à d'innombrables spectateurs le refuge de la fiction. Je le tiens pour un art, et qui peut être grand. Mais, je le répète, rien ne peut remplacer la lecture. Pourquoi? D'abord parce que le spectateur, emporté dans un mouvement continu, ne peut revenir à une séquence importante pour analyser et méditer (...). Or le film, et même le drame, sont en cela semblables à la vie. Ils s'enfuient irréparables. C'est une part de leur charme. Le sentiment du temps qui passe, des étoiles qui tournent au-dessus des héros au cours d'une grande nuit de l'histoire, contribue à entourer ceux-ci d'une atmosphère poignante. Mais film et drame ne permettent pas les reprises et les réflexions. Relire vaut mieux que lire. Un lecteur véritable reprend les grands livres qu'il aime, bien des fois au cours de sa vie. C'est ainsi qu'il ajoute à ce qu'il a trouvé. Il peut encore le faire pour le drame imprimé. Shakespeare et Racine livrent au lecteur des beautés qui échappent au spectateur. Revoir un film est difficile et rare. La projection coûte cher ; elle exige un vaste public. La télévision n'ose guère donner plusieurs fois ses classiques. « Peut-être y viendra-t-elle, mais alors même la lecture demeurera un meilleur instrument pour la formation de l'esprit. Un public est une foule, avec les passions des foules. L'action de l'homme sur l'homme est puissante. Elle accroît la force des émotions, elle diminue leur pureté (...). « J'ai remarqué en voyant à l'écran le Rouge et le Noir, dont les dialogues sont authentiquement stendhaliens, que le public riait beaucoup. Le lecteur de Stendhal ne nt pas ; il voit le comique des situations, mais il le domine, et il le comprend mieux (...). « Ajoutez que le lecteur de livres jouit d'une autre liberté, celle de choisir. Dans ma bibliothèque, je tiens, rangés en cercle autour de moi, les philosophes, les romanciers et les poètes. « André Maurois. • Vous ferez de ce texte soit une analyse, soit un résumé en précisant la nature de votre choix. Le résumé doit suivre l'ordre du texte tandis que l'analyse en dégage les idées dominantes, sans s'astreindre à en suivre l'ordre. Vous choisirez ensuite librement dans le texte une question qui vous intéresse, et qui offre une réelle consistance. Vous l'exposerez dans une introduction solide, vous la délimiterez, et vous y répondrez dans le développement par une argumentation ordonnée menant à une conclusion.
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- Il apparaît de plus en plus que l'élément générateur par excellence de ce monde qu'à la place de l'ancien, nous entendons faire nôtre, n'est autre chose que ce que les poètes appellent l'image. Breton, Le maître de l'image Pléiade, page 901. (Pour la transition). Commentez cette citation.
- estampe 1 PRÉSENTATION estampe, image imprimée au moyen d'une planche gravée ou dessinée sur un support quelconque.
- Jerrodd, Jerrodine et Jerrodette I et II regardèrent changer l'image étoilée dans le visipanneau, alors que le assage dans l'hyperespace se terminait dans son hiatus de non-temps.
- Michel de l'Hospital par Michel François S'il est une figure qui mérite d'avoir sa place parmi les hommes d'État qui se sont imposés comme tels, non pas seulement dans la France du XVIe siècle mais dans l'Europe des temps modernes, c'est bien celle de Michel de L'Hospital.
- André Le Nôtre 1613-1700 Son oeuvre l'associe trop étroitement à l'art architectural de son temps pour qu'il soit nécessaire de justifier sa place dans ce répertoire.