on ne sait.
Publié le 01/11/2013
Extrait du document
«
En
somme, d’étudier cesrestes del’architecture romaine,celanepouvait leursuffire.
Donc,
puisque lehasard tardaitvisiblement àparaître aumilieu derues malfréquentées, l’unsuivant
l’autre, ilscommencèrent àremonter lesrudes sentiers, quiconduisent presqueausommet du
Karst, àla terrasse delacathédrale.
« Singulière idéedegrimper là-haut ! » murmuraZirone,enserrant sacape àla ceinture.
Mais iln’abandonna passon jeune compagnon, et,d’en bas,onaurait pules voir sehissant le
long deces escaliers improprement qualifiésderues, quidesservent lestalus duKarst.
Dix
minutes après,plusaltérés etplus affamés qu’avant, ilsatteignaient laterrasse.
Que decepoint élevé lavue s’étende magnifiquement àtravers legolfe deTrieste jusqu’à la
pleine mer,surleport animé parleva-et-vient desbateaux depêche, l’entrée etlasortie des
steamers etdes navires decommerce, queleregard embrasse laville tout entière, ses
faubourgs, lesdernières maisonsétagéessurlacolline, lesvillas éparses surleshauteurs, cela
n’était pluspour émerveiller cesdeux aventuriers.
Ilsen avaient vubien d’autres, et,d’ailleurs,
que defois déjà, ilsétaient venuspromener encet endroit leursennuis etleur misère ! Zirone,
surtout, eûtmieux aiméflâner devant lesriches boutiques duCorso.
Enfin,puisque c’étaitle
hasard etses générosités fortuitesqu’ilsétaient venuschercher sihaut, ilfallait l’yattendre
sans tropd’impatience.
Il yavait là,àl’extrémité del’escalier quiaccède àla terrasse, prèsdelacathédrale byzantine
de Saint-Just, unenclos, jadisuncimetière, devenuunmusée d’antiquités.
Cenesont plusdes
tombeaux, maisdesfragments depierres funéraires, couchéssouslesbasses branches de
beaux arbres, stèlesromaines, cippesmoyen âge,morceaux detriglyphes etde métopes de
diverses époques delaRenaissance, cubesvitrifiés, oùsevoient encore destraces decendres,
le tout pêle-mêle dansl’herbe.
La porte del’enclos étaitouverte.
Sarcanyn’eutquelapeine delapousser.
Ilentra, suivide
Zirone, quisecontenta defaire cette réflexion mélancolique :
« Si nous avions l’intention d’enfiniravec lavie, l’endroit seraitfavorable !
– Et sion teleproposait ?… réponditironiquement Sarcany.
– Eh ! jerefuserais, moncamarade ! Qu’onmedonne seulement unjour heureux surdix, je
n’en demande pasplus !
– On teledonnera, –et mieux !
– Que touslessaints del’Italie t’entendent, etDieu saitqu’on lescompte parcentaines !
– Viens toujours », réponditSarcany.Tousdeux suivirent uneallée demi-circulaire, entreune
double rangéed’urnes, etvinrent s’asseoir surune grande rosaceromane, étendueauras du
sol.
D’abord, ilsrestèrent silencieux, –ce qui pouvait convenir àSarcany, maisneconvenait
guère àson compagnon.
AussiZirone dedire bientôt, aprèsunou deux bâillements mal
étouffés : « Sang-Dieu ! ilne sepresse pasdevenir, cehasard, surlequel nousavons lasottise de
compter ! » Sarcany nerépondit pas.
« Aussi, repritZirone, quelleidéedevenir lechercher jusqu’aumilieudeces ruines ! Jecrains
bien quenous n’ayons faitfausse route,moncamarade ! Quidiable trouverait-il àobliger au
fond decevieux cimetière ? Lesâmes n’ontguère besoin delui, quand ellesontquitté leur
enveloppe mortelle !Etlorsque j’enserai là,peu m’importera undîner enretard ouunsouper
qui neviendra pas !Allons-nous-en ! »
Sarcany, plongédanssesréflexions, leregard perdudansl’espace, nebougea pas.
Zirone demeura quelques instantssansparler.
Puis,saloquacité habituelle l’emportant :
« Sarcany, dit-il,sais-tu sousquelle formej’aimerais àle voir apparaître, cehasard, quioublie
aujourd’hui devieux clients comme nous ?Souslaforme del’un desgarçons decaisse dela
maison Toronthal, quiarriverait ici,leportefeuille bourrédebillets debanque, etqui nous.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓