on lui pêchait ses poissons les plus cachés !
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
En
passant En
traversant ainsisanshâte biendespeuples etmainte ville,Zarathoustra retournaitpasdes
détours verssesmontagnes etsa caverne.
Et,enpassant, ilarriva aussi,àl’improviste, àla
porte dela grande
Ville :
mais lorsqu’il futarrivé là,un fou écumant sautasurluiles bras
étendus enluibarrant lepassage.
C’étaitlemême fouque lepeuple appelait « lesinge de
Zarathoustra » : carilimitait unpeu lesmanières deZarathoustra etlachute desaphrase.
Il
aimait aussiàemprunter autrésor desasagesse.
Lefou cependant parlaitainsiàZarathoustra :
« Ô Zarathoustra, c’esticiqu’est lagrande ville :tun’as rienàychercher ettout àyperdre.
Pourquoi voudrais-tu pataugerdanscette fange ? Aiedonc pitiédetes jambes ! Cracheplutôt
sur laporte delagrande villeet–retourne surtespas ! Icic’est l’enfer pourlespensées
solitaires.
Icil’on faitcuire vivantes lesgrandes pensées eton les réduit enbouillie.
Ici
pourrissent touslesgrands sentiments : icion nelaisse cliqueter quelespetits sentiments
desséchés ! Ne sens-tu pasdéjà l’odeur desabattoirs etdes gargotes del’esprit ? Lesvapeurs desesprits
abattus nefont-elles pasfumer cetteville ? Nevois-tu paslesâmes suspendues commedes
torchons mousetmalpropres ? –et ils se servent deces torchons pourfairedesjournaux.
N’entends-tu pasicil’esprit devenir jeudemots ? ilse fait jeuenderepoussants calembours ! –
et c’est aveccesrinçures qu’ilsfontdesjournaux ! Ilsse provoquent etne savent pasàquoi.
Ils
s’échauffent etne savent paspourquoi.
Ilsfont tinter leurfer-blanc etsonner leuror.
Ils sont froids etils cherchent lachaleur dansl’eau-de-vie ; ilssont échauffés etcherchent la
fraîcheur chezlesesprits frigides ; l’opinion publique leurdonne lafièvre etles rend tous
ardents.
Tous lesdésirs ettous lesvices ontéludomicile ici ;mais ilya aussi desvertueux, ilya ici
beaucoup devertus habiles etoccupées : –beaucoup devertus occupées, avecdesdoigts pour
écrire, desculs-de-plomb etdes ronds-de-cuir ornésdepetites décorations etpères defilles
empaillées etsans derrières.
Il ya ici aussi beaucoup depiété, etbeaucoup decourtisanerie dévoteetde bassesses devantle
Dieu desarmées.
Car c’est d’« en haut » quepleuvent lesétoiles etles gracieux crachats ; c’estversenhaut que
vont lesdésirs detoutes lespoitrines sansétoiles.
La lune asa cour etlacour ases satellites : maislepeuple mendiant ettoutes leshabiles vertus
mendiantes élèventdesprières verstout cequi vient delacour.
« Je sers, tusers, nous servons » –ainsi prient verslesouverain touteslesvertus habiles : afin
que l’étoile méritée s’accroche enfinàla poitrine étroite !
Mais lalune tourne autourdetout cequi estterrestre : c’estainsiaussi quelesouverain tourne
autour decequ’il ya de plus terrestre : –mais cequ’il ya de plus terrestre, c’estl’ordes
épiciers.
Le Dieu desarmées n’estpasleDieu deslingots ; lesouverain propose,maisl’épicier –
dispose ! Au nom detout ceque tuas de clair, defort etde bon entoi, ôZarathoustra ! crachesurcette
ville desépiciers etretourne enarrière !
Ici lesang vicié, mince etmousseux, couledanslesartères : crachesurlagrande villequiestle
grand dépotoir oùs’accumule toutel’écume !
Crache surlaville desâmes déprimées etdes poitrines étroites,desyeux envieux etdes doigts
gluants –sur laville desimportuns etdes impertinents, desécrivassiers etdes braillards, des
ambitieux exaspérés : –sur laville oùs’assemble toutcequi estcarié, malfamé, lascif,sombre,
pourri, ulcéré, conspirateur : –crache surlagrande villeetretourne surtespas ! » –
Mais encet endroit, Zarathoustra interrompitlefou écumant etlui ferma labouche..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Dissertation : Pour vivre heureux vivons cachés ?
- POISSONS ROUGES. (résumé) Emilio Cecchi
- Albert DUBOIS-PILLET: NATURE MORTE AUX FRUITS ET POISSONS.
- FLEGEL Georg : Nature morte au flacon de vin et aux petits poissons (analyse du tableau).
- LA TAPIE Louis : Marché aux poissons